Le Congrès de Toulouse ne doit ressembler à aucun de ceux qui l'ont précédé. La crise nous oblige à aller à l'essentiel. Et pour le PS, celui-ci a pour nom : " changement ".
Changement de nos habitudes de pensée, de nos réflexes partisans, de notre rapport à la citoyenneté et à l’engagement politique. La réforme de nos modes d’organisation, héritage de la fin du XIXe siècle, est une première étape : c’est à ce prix que nous pourrons réconcilier tous les acteurs de la société avec le PS. Il est temps aujourd’hui de bousculer la formule surannée des motions, de réduire l'influence de courants repliés sur des querelles anachroniques, et de rétablir l'élection de tous nos dirigeants au suffrage universel !
Le changement ne sera possible que si notre parti s'ouvre largement sur la société, et d'abord en direction des 800 000 sympathisants qui ont manifesté, à l'occasion des Primaires, leur volonté de travailler avec nous. A cet égard, il est regrettable qu'ils soient aujourd'hui réduits au rang de simples spectateurs des débats, alors qu'ils ont été les premiers acteurs du changement. Les associer à notre travail de réflexion et aux décisions qui seront prises dans les mois et les années à venir sera la clef et du succès futur de la gauche, et du renouvellement de la démocratie.
Le changement ne sera possible que si le PS fait le pari de l'imagination démocratique et reformule, dans une perspective de progrès social et d’émancipation collective, les grandes questions posées par la crise globale que nous traversons. Qu'il s'agisse de notre orientation européenne, de l'avenir de notre modèle républicain ou des enjeux d'une économie efficace et solidaire, c’est donc en assumant et en menant la bataille idéologique que le PS pourra changer la société.
Ce changement si nécessaire est en marche. Nous avons déjà remporté une première victoire, puisque notre diagnostic a été repris par Harlem Désir dans une tribune publiée dans Le Monde le 27 juillet 2012. Néanmoins, au-delà des mots et des intentions, manquent les propositions concrètes. C'est un début, certes, mais encore très insuffisant. La direction propose le " changement ", mais ne dit pas – ne sait pas ? – comment elle veut procéder, au risque de décrédibiliser l'exigence réformatrice. Aux camarades de la direction qui affirment vouloir changer le Parti, nous disons : « Encore un effort pour vraiment proposer le changement ! »
Au contraire, nous avons une ambition pour le PS : pourquoi ne pas proposer une modification des statuts, qui serait soumise au débat et à l'appréciation de tous ? Ces statuts nouveaux garantiraient ainsi le respect dû aux militants qui doivent pouvoir s'exprimer en toute liberté, et aux sympathisants à qui l'on doit proposer des formes nouvelles de participation.
Nous voulons un parti à l'image des valeurs qu'il porte : humilité, solidarité, humanité, égalité entre les hommes et les femmes, jeunesse. Un parti qui, transformé, pourra enfin donner envie à nos concitoyens de nous rejoindre, au service du bien commun et d'une certaine idée de l'engagement politique.
Ce changement ne pourra aboutir que grâce au rassemblement de tous les socialistes autour de solutions novatrices : suppression des motions, limitation du poids des courants, généralisation du principe des primaires citoyennes, non cumul effectif des mandats, etc.
Mais, pour créer une large dynamique politique, le rassemblement préalable de tous ceux qui, en contribuant au débat, ont exprimé une même exigence réformatrice est nécessaire. Tous, nous sommes convaincus que le PS doit aujourd'hui entrer dans une nouvelle phase de son histoire. Alors, pourquoi ne pas réfléchir et travailler ensemble, à partir de nos initiatives respectives ?
Les Primaires nous ont non seulement permis d'enclencher le processus de la victoire, mais elles ont aussi donné à chaque militant, à chaque sympathisant, à chaque socialiste, l'envie de prendre en main le destin du Parti. C'est ce mouvement-là que nous voulons continuer !
Aussi, invitons-nous tous les socialistes qui, à travers les contributions qu’ils ont déposées, ont manifesté leur volonté de changer le PS, à se rassembler pour bâtir tous ensemble un projet novateur et fédérateur, à la hauteur des défis d'aujourd'hui et de demain !
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