Soixante deux soldats français sont, à ce jour, morts en Afghanistan. Dix ans après le début de l’intervention militaire, on est en droit de se demander pourquoi. Solidarité à l’égard des Etats-Unis ? Sans nul doute. Au lendemain du 11 septembre, toutes les grandes forces politiques françaises ont partagé l’idée qu’il fallait contribuer à éliminer Ben Laden et les Talibans qui lui servaient de protecteurs. Mais, aujourd’hui ? L’image en noir et blanc que voulaient bien diffuser les gouvernements s’est singulièrement colorée.
Les conditions de la mort de Ben Laden ont révélé au grand jour les enjeux plus profonds et plus obscurs d’un conflit dans lequel les États voisins sont impliqués, non pour « lutter contre le terrorisme », mais en fonction de leur propre sécurité. Que font nos soldats au milieu d’une partie d’échecs dont les principaux protagonistes sont l’Inde, le Pakistan et l’Iran ? Contribuer à trouver une solution diplomatique est une chose, engager nos troupes et la vie de nos soldats en est désormais une autre.
D’autant que nous n’avons plus voix au chapitre. Solidarité ? Où se trouve-t-elle aujourd’hui ? La prise de décision, sur le terrain, se trouve dans les mains américaines. Quant au choix de la stratégie, et du calendrier qui en découle, il répond aux contraintes de la politique intérieure américaine et à l’analyse que fait le Président Obama des intérêts vitaux des Etats-Unis. Il est paradoxal, et presque humiliant, d’observer que nous n’avons sur ces processus aucune prise. Nous ne sommes ni réellement consultés, ni véritablement associés.
Aussi est-il temps de mettre un terme à cette aventure ! Cela passe par une demande de clarification auprès du gouvernement américain quant à ses objectifs politiques et à sa stratégie militaire. Cette interpellation, si elle n’est pas satisfaite ou si il y est répondu de manière vague ou ambiguë, devra être suivie de l’annonce de notre départ. Présente sur plus de sept théâtres d’opérations, l’armée française a mieux à faire que de servir de force d’appoint. Son engagement doit relever d’une vision stratégique propre dans laquelle l’Afghanistan n’apparaît plus aujourd’hui comme une priorité de première urgence !
Gaëtan Gorce
Bien sur il faut se retirer de ce guêpier et le plus tôt sera le mieux .Il eut des naïfs pour croire qu'avec Obama ce serait différent mais il défend les intérêts de son pays et se fiche bien du reste, nous lui servons, comme d'autres ,de larbin.
Retirons nous sans être obligé d'aller à la vitesse d'un lévrier afghan .Nos dirigeants là comme pour d'autres sujets, sont victimes de leur idéologie pro- américaine aussi stupide et funeste pour la France que fût celle des communistes Français dans les années 50/60 vis à vis de l'urss ;cette allégeance est une constante dans notre histoire comme il y eut , et il y a toujours un clergé gallican et un autre ultramontain,à l'heure oû l'on parle de double nationalité il y a cet élément à prendre en compte,la double nationalité est dans les passeports mais aussi dans les têtes!.
girard
Rédigé par : ,, | 22 juin 2011 à 08:57