Plan grec : eut-il été préférable de s'abstenir ?
La crise dans laquelle se trouve plongée la Grèce est l'occasion pour tous les donneurs de leçon dont regorge l'Europe de jouer les belles âmes ! Il s'agirait, voyez-vous, de punir les Grecs de nous avoir trompé. Et aussi de leur réapprendre les mérites de la vertu, antique valeur nationale trop oubliée des Hellènes d'aujourd'hui. Et d'imposer au gouvernement Papandreou une cure d'huile de ricin si longue et si indigeste que l'on peut douter qu'elle sera réellement suivie.
La Grèce est certes indéfendable. Ce n'est pourtant pas une raison suffisante pour la condamner. Les enjeux sont ailleurs. Il y a en effet dans la stratégie choisie par la zone Euro à l'égard de la Grèce beaucoup à redire.
Comment accepter tout d'abord d'humilier de la sorte un peuple et un État ? Ne voit-on pas le risque que l'on prend à identifier ainsi la monnaie européenne non seulement à l'austérité mais aussi à une forme d'indignité internationale. En laissant le Premier ministre grec à la porte des réunions où se décidait l'avenir de son pays, l'on avait un peu le sentiment de revenir en 1919 à Versailles où la délégation allemande n'eut pas le loisir de négocier. Mais le « diktat » s'appliquait alors à un ennemi vaincu : en quoi la Grèce méritait-elle un tel traitement ? Curieuse conception de la solidarité qui transforme l'aide apportée en punition infligée !
Qui ne voit d'ailleurs qu'il ne pourrait s'agir que d'une première étape : à fustiger ainsi ses propres membres, la zone Euro tend le bâton pour se faire battre. Si les marchés sont juges en premier et dernier ressort, ils ne tarderont pas alors à s'en prendre bientôt à d'autres cibles qu'une imbécile vindicte a déjà désignée : le Portugal, l'Espagne ? Qui d'autre encore échappera à ce règlement de comptes orchestré, c'est un comble, de l'intérieur ?
Bonjour
La question qui se pose à travers la banqueroute grecque tourne autour de la construction européenne. La convergence des économies et des droits sociaux etaient une exigence du traité de Maastricht. Mais, tous sommes passés sur ces exigences.
Pendant de nombreuses années, l'UE a financé massivement les Pays dans la tourmente: Espagne, Irelande, Portugal, Grèce. Il s'agissait de mettre les infrastructures aux normes, ce qui a été fait. Mais aussi de travailler afin que ces Pays atteignent des critères sociaux et fiscaux au niveau des notres. Mais, l'Espagne a investi massivement dans la construction de logements à destination...des touristes. Mais, l'Irelande a investi massivement dans l'e-business et a même réussi à devenir un petit "dragon" du secteur...avant que d'autres ne prennent le relais. Mais, la Grèce a profité de ces subsides....grassement.
Forcément, le jour ou les subventions bruxelloises ont été réorientées vers les nouveaux arrivants, ces Pays se sont retrouvés en difficulté. La crise financière de 2 008 n'aura été qu'un amorceur d'un phénomène couru d'avance.
Et maintenant?
Allons nous continuer à faire de la dette pour payer le coût de cette dette et les charges courantes de notre Pays? A mon avis un état comme la France ne devrait pas recourir à des emprunts auprès des banques privées, mais seulement auprès de nos concitoyens. En gros, nous serions endettés auprès de nous-mêmes.
Allons nous continuer de laisser la BCE faire barrage à une augmentation de l'inflation, pourtant jugulée depuis belle lurette, au risque de déstabiliser un Pays en difficulté? Un euro à un dollar et demi était non sens.
Plutôt que de laisser des entreprises privées juger des états. Les Pays de la zone euro devraient obliger les banques a prêter aux mêmes taux à tous les membres. Les taux selon les Pays vont du simple au double. Et ceux qui paient leur dette plus chère sont évidemment ceux qui ont plus de problèmes économiques, les enfonçant encore plus dans la tourmente. On en revient au même problème qu'avec les Pays africains. Une honte pour une monnaie que voulait concurrencer le dollar!
Nous voulions être plus forts et par naïveté, rapidité et avidité, nous nous affaiblissons.
Cordialement
T. Fouquereau
Rédigé par : Thierry Fouquereau | 06 mai 2010 à 01:07
Salve,
Quitte à ouvrir le propos sur une analogie, et comparer la mise au ban de la Grèce à quelque événement historique, il eût mieux valu s'appuyer sur Munich.
Versailles, 1919, met un terme à une guerre. Les Alliés veulent punir l'Allemagne, après quatre ans de boucherie. Munich, 1938, sanctionne la désunion des vainqueurs de Versailles face à la montée de l'Allemagne. A Munich, un pays avec lequel ni la France ni l'Angleterre n'étaient en guerre, dont ils étaient alliés, la Tchécoslovaquie, reste à la porte des négociations qui vont le livrer à la toute-puissante Allemagne nazie. Munich donne raison au tyran berlinois, et le convainc qu'il n'y a pas d'Europe contre lui, comme les accords convainquent Staline que l'on ne peut compter sur les démocraties. Quant aux Tchèques, en l'espace de six mois, ils disparaissent de la carte de l'Europe.
A travers Versailles, nous voulions punir l'Allemagne. A travers Munich, nous avons accepté la volonté d'Hitler de punir les Tchèques. C'est là une grande différence. Nul n'a pleuré sur le sort de l'Allemagne en 1919, en dehors des Allemands. La moitié de l'Europe de l'Est, persuadée de son impuissance et de sa solitude, s'est soumise aux nazis sans combattre après Munich (Pacte de Berlin, 1940), alors que ces pays étaient tous alliés de la France.
La solidarité entre alliés, délaissée une première fois, n'a pas eu de seconde chance. Le Portugal, l'Espagne, craignent aujourd'hui de subir le sort de la Grèce. Ils peuvent d'autant plus le craindre que la solidarité, une première fois, a été délaissée.
Il est vrai que ce sont là, comme le disait Schroëder vers 2000, des pays du Club Med. Rien dans cette crise n'est neuf. Ce manque de solidarité et ce mépris, nous en voyions déjà les signes. Aujourd'hui, ces signes sont seuls, et pavoisent l'Europe en morceaux.
Rédigé par : Julien Cros | 05 mai 2010 à 15:58
oui la grece va se sentir humilier, l eglise orthodoxe n aura que peu a faire pour critiquer les papistes et autres heretiques , ne nous moquons ^pas de la grece nous ne sommes pas loin derriere , une dette publique de 1500 milliards d euros une dette exterieure brute de 5021 milliards de dollars
si les socialistes reviennent au pouvoir dans 2 ans ce que je souhaite, il sera necessaire et meme indispensable de faire un etat des lieux et de le publier urbi et orbi afin de ne pas entendre dire , 6 mois apres que c est de leur faute
je viens de recevoir ma feuille de declaration d impots , nous avons un deficit de 149,2 milliards d euros a rajouter au 1500 , la droite et aussi la gauche ont vendu en privatisant des pans entiers du patrimoine francais on a privatise sans retenu , on a racle les fonds de tiroirs et le resultat est la ; a ma connaissance en periode de paix c est pas courant, en 1788les finances royales avaient 5 milliards de livres de dette des recettes de 413 millions en 1786 pour 593 millions de depenses donc pour cette annee 180 millions de deficit, mais l on a pu vendre les biens du clerge , que va t on faire cette fois , c est la banqueroute qui nous guette, que ceux qui ont une solution nous l a dise sinon...
Rédigé par : GIRARD RENE | 04 mai 2010 à 20:14