Interview parue dans La Croix le 20 juillet 2007
Gaëtan Gorce : « Nous demandons un cessez-le-feu entre les présidentiables »
Chef de file des députés socialistes désireux de lancer la rénovation du parti, Gaëtan Gorce se défend de faire le jeu de Ségolène Royal.
Quelle est l’ambition de la réunion que vous organisez avec une quinzaine d’autres jeunes cadres du PS, aujourd’hui à Evry ?
- Gaëtan Gorce : Notre point commun n’est ni l’âge, ni l’envie d’opposer une génération à une autre. Nous partageons en revanche l’idée qu’un cycle vient de s’achever, plongeant le PS dans une triple crise ...
Crise des idées, d’abord, puisque notre projet n’est plus adapté aux attentes de la société. Crise de direction, avec le système des « éléphants » ne produisant que du blocage collectif et du conflit personnel. Crise des alliances, enfin. Le PS s’est construit sur une stratégie d’union de la gauche mais il occupe désormais à lui seul l’essentiel de cet espace et il faudra bien en tirer des conséquences.
Avec 300 000 militants, des dizaines de milliers d’élus, le PS devrait être capable de sentir le pouls de la société…
Au PS, certains craignent que la rénovation cache surtout un virage à droite.
Prenons l’exemple de la fiscalité, qui est pour les socialistes le moyen de financer la justice sociale. On ne mesure pas celle-ci au poids des impôts, au volume des dépenses publiques mais à leur efficacité au regard des objectifs fixés. Dire cela, ce n’est pas droitiser le parti, c’est simplement regarder la réalité en face.
Je n’imagine pas que la gauche puisse de nouveau convaincre avec un discours exclusivement nostalgique, de résistance au changement.
Que répondez-vous à ceux qui voient votre démarche comme un rassemblement d’ambitieux ou vous soupçonnent de rouler pour Ségolène Royal ?
Aujourd’hui, par exemple, il est presque impossible de parler de notre défaite présidentielle. Si on met en cause la candidate, alors tout le monde en profite pour dire qu’elle est critiquée même par ceux qui l’ont soutenue.
Si on n’en parle pas, alors on nous reproche de ne pas faire d’autocritique sérieuse. Nous voulons sortir de ces luttes convenues d’avance et c’est pourquoi notre initiative réunit des gens qui ont soutenu Ségolène Royal très tôt et d’autres qui ont défendu d’autres choix.
Pensez-vous vraiment pouvoir déconnecter le débat de fond de la question du leadership, et notamment de la place de Ségolène Royal ?
Aussi, si nous repartons sur la question de la direction du PS, puis du candidat pour 2012, nous ne ferons qu’attiser ces divergences. C’est pourquoi nous proposons une autre démarche. Nous demandons un cessez-le-feu entre les présidentiables.
Ouvrons une période transitoire entièrement vouée aux débats collectifs, à la refonte de nos idées, de nos statuts, et reportons à plus tard la question du leadership.
Recueilli par Mathieu CASTAGNET
Merci à tous les amis qui me font parvenir leurs encouragements. D'accord pour considérer que la priorité, comme le réclame Jean, c'est d'abord de définir le CONTENU de la rénovation. C'est le travail dans lequel nous devons nous engager en toute liberté d'esprit et de ton.
@ bientôt.
Rédigé par : Gaëtan GORCE | 26 juillet 2007 à 13:21
Chaque fois que quelqu'un parle de refondtion, de modernisation etc, il utilise les mots de Ségolène Royal. Allez-vous tous piller les éléments d'une société qu'elle seule a inventée ? Faut-il la repousser parce qu'elle est une belle femme qui plaît au magazines people. Il faut crier la vérité : si une femme possède la vérité, c'est à elle de montrer le chemin, et non le meilleur copieur masculin.
Rédigé par : Monique Florac | 20 juillet 2007 à 22:54
TRES BONNE ANALYSE DE GAETAN
CELA ME CONVIENT PARFAITEMENT BIEN
DONC CESSONS LA GUERRE ENTRE NOUS TOUS !
ET REFLECHISSONS COLLECTIVEMENT ...
MAIS DES QUE POSSIBLE AUSSI !
@ +
JLH
Rédigé par : JL.HAMEAU | 20 juillet 2007 à 14:10
Lorsque la Chine a rencontré beaucoup de difficulté économique avant 1978s (la croissance molle, le yuan surévalué, les efforts de la solidarité trop cher, inefficacité des sociétés d'état, absence de l'investissement des entreprises étrangères, faible technologie et management dans les entreprises, la corruption répandue, le voyage à l'étranger interdit, DENG Xiaoping a lancé un discours, "si on ne réforme pas, ça serait une voie sans issue." La réforme économique chinoise consiste à instaurer une zone paradis fiscal à Shenzhen, autoriser l'investissement étranger (Peugeot à Guangzhou,...) voire 100% capital privé, envoye des étudiants à l'étranger et certains sont venus à l'Ecole HEC ou l'X, la privatisation des entreprises et des banques (la Banque de Chine est cotée en bourse). La Chine, un pays presque en faillite, en famine s'est transformé en 3ème puissance mondiale davant l'Allemagne en 2007 grâce à la politique libérale. Dites aux électeurs français que le PS soutient une politique anti-libérale, personne n'y croit. Même l'Algérie est entraine de privatiser ses entreprises et ses banques.
Avec le même taux de croissance par an, la France aurait pu dépasser les US et devenir la grande puissance économique du monde.
Je n'aime le mot autocritique qui a l'air vraiement très gauche. Je préfère parler de l'évaluation du résultat et les actions correctives. Il y a des bonnes choses dans ce campaigne. Dans les réunions publiques primaire PS ou présidentielle, Paris, Alfortville, Libreville, Lille, Créil, Cergy Pontoise, Zénith, Stade Charlety, les gens sont venus nombreux. Mais l'absence d'un projet présidentiel de grande puissance comme les socialistes démocrates européenns ne suscitent pas l'intérêt au delà des électeurs de gauche. NS a pu convaincre le milieu ouvrier de sa politique sécuritaire qui correspond davantages le besoins des citoyens.
Il faut que l'on puisse parler librement et faire voter les idées pour avoir un nouveau projet socialiste démocrat du 21ème siècle.
Bye bye la gauche tout va. Je sens que les socialistes ont la soif de la refondation maintenant, pas repousser en eternel après années et années.
Rédigé par : DENG Xiaoping Oise | 20 juillet 2007 à 13:31