PS : la rénovation des quadras
Propos recueillis par Jamila Aridj
Plusieurs « quadras » socialistes se sont réunis ce vendredi à Evry dans l’Essonne. Une réunion organisée par le député-maire de la ville, Manuel Valls ainsi que les députés de Saône-et-Loire et de la Nièvre, Arnaud Montebourg et Gaëtan Gorce. Nouvelle figure de proue de cette génération qui émerge au sein du PS, le ségoliste Gaëtan Gorce répond au Point.fr.
Lepoint.fr : Quel est le but de votre initiative ?
Gaëtan Gorce : Montrer aux socialistes et à toute la gauche qu’un espoir de changement et de reconstruction n’est pas perdu. L’ouverture opérée par Nicolas Sarkozy et la lenteur de l’appareil socialiste ont accentué le découragement né de nos défaites électorales successives.
Peut-on parler d’un nouveau courant ?
Non. Nous voulons rénover le parti et comprendre ce que les socialistes n’ont pas su faire pour gagner ces batailles. Nous nous soumettons à un double test. Le premier sera de surmonter les divisions nées de nos points de vus divergents sur l’Europe et sur l’élection présidentielle. Le second, sera de bâtir un projet politique courageux pour les socialistes. Nous voulons être porteur de l’audace qui manque aujourd’hui au PS.
Vous incarnez la rupture…
Nous voulons sortir du langage gestionnaire pour aborder les sujets de manière transversale. Le monde change, pourquoi la gauche ne changerait-elle pas ? Les socialistes sont toujours dans l’hésitation et le compromis, il nous faut regarder la société en face. Dans sa campagne, Ségolène Royal a été dans l’intuition et la réflexion sur de nouveaux sujets de société qui étaient jusqu’alors les thèmes de prédilection de la droite. Il nous faut désormais aller au-delà. Et, cela ne veut pas dire « droitiser » le parti, au contraire, je crois que l’avenir du PS se joue à gauche.
En début de semaine, Ségolène Royal a entamé un débat sur sa défaite, vous le faites aujourd’hui et la direction du Parti le fera cet été à la Rochelle ; ces démarches « individuelles » n’auront-elles pas pour conséquence de diviser le parti ?
Le débat sur les défaites est impossible au PS, parce qu’il est exploité et instrumentalisé. Moi qui ai soutenu la candidate dans sa campagne, si je parle de la responsabilité de Ségolène Royal dans cette défaite, on reprendra : les troupes de la candidate n’y croyaient pas. Et si je fais l’inverse, on me reprochera de ne pas me remettre en question. C’est une voie sans issue.
Quelles sont les prochaines étapes de votre démarche ?
Notre deuxième réunion se tiendra en septembre, à Tours, où nous seront accueillis par le maire, Jean Germain. A cette occasion, nous lancerons les grands axes de rénovation du PS, avec des thèmes innovants pour le Parti
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