Le différend qui surgit aujourd’hui entre Jack Lang et Jean-Marc Ayrault ne relève t-il pas au fond d’un malentendu ? Jack a eu raison d’affirmer son attachement à la modernisation de nos Institutions. Et Jean-Marc de rappeler que celle-ci devait relever d’abord d’un dialogue organisé, structuré, de majorité à opposition.
La vraie question est ailleurs. Elle taraude, semble t-il, les Socialistes depuis la rentrée parlementaire : quelle stratégie adopter en réponse à « l’ouverture » que pratiquerait Nicolas Sarkozy ?
Distinguons tout d’abord les simples débauchages de modestes mais véritables changements, comme l’attribution à l’opposition de la Présidence de la Commission des Finances. Distinguons aussi l’adhésion à une politique que traduit l’entrée au gouvernement, de la simple mise à disposition de ses compétences qu’illustre l’acceptation d’une mission. Examinons enfin le problème soulevé par la question spécifique de la modernisation de notre vie politique. A mon sens la solution est simple : prenons Nicolas Sarkozy au mot !
La rénovation des Institutions serait–elle devenue incongrue du simple fait que le Président de la République aurait choisi d’en faire son cheval de bataille ? Absurde ! L’inversion du calendrier comme le quinquennat la rendent au contraire indispensable. Reconnaissons-le, mais expliquons que celles-ci doit être conduite avec sérieux et implique le respect de l’opposition. Rappelons que c’est à elle de choisir ses représentants et non au chef de l’Exécutif. Elaborons enfin et avançons sans hésitations nos propres propositions.
S’agissant de la réhabilitation du Parlement nous n’en manquons pas : parité des temps de parole lors des questions au Gouvernement pour ranimer une séance que le conformisme de toute majorité asphyxie ; doublement du nombre de commissions dont la moitié des présidences devraient revenir à l’opposition ; attribution aux commissions permanentes des prérogatives des Commissions d’enquête pour amplifier, en le banalisant, le droit élémentaire au contrôle ; nomination des membres des autorités indépendantes comme de ceux du Conseil constitutionnel à la majorité des deux tiers, etc. …
De telles innovations pourraient permettre de dépoussiérer les procédures parlementaires et amener l’opposition à renoncer à ses laborieuses et interminables batailles d’amendements qui sont souvent son ultime expédient. Nous verrons biens alors si la volonté de réforme affichée par l’Exécutif relève de la manœuvre ou d’une sincère volonté de dialogue et de modernisation !
Certes, une telle approche, offensive, constructive, implique que l’opposition soit bien au clair sur ce qu’elle est, ce qu’elle pense, ce qu’elle souhaite. Peut-on au fond exiger des autres la clarté sans se l’appliquer d’abord à soi même.
Nicolas Sarkozy nous livre une guerre de mouvement. Au-delà des craintes que sa démarche peut susciter, des inquiétudes qui peuvent s’exprimer, des différends qui peuvent en naître, n’est-ce pas aussi une invitation à l’initiative ? Et pourquoi dès lors ne pas faire de nécessité vertu ?
Ce qui est plus gênant Au travers du choix de Jack Lang est la vision de ce dernier sur les institutions.
Sarkozy veut étouffer nos velléités de proposer une constitution parlementaire. Un fois de plus , il cherche à nous décrédibiliser aux yeux de l'opinion ne nous faisant faire le contraire de ce que nous pourrions proposer. Il cherche à apparaître comme celui qui a raison : "Regardez... Même les socialistes sont d'accord avec moi", alors qu'une infime minorité partage ses vues présidentialistes.
La manoeuvre est grossière.
Denis.
Secrétaire de section de Brionne.
Rédigé par : Denis | 08 juillet 2007 à 16:44
Ces propositions peuvent servir de base à un compromis avec la majorité, puisqu'on veut nous consulter. Mais elles me semblent plus relever du règlement intérieur de l'AN que du véritable bouleversement susceptible de lever les blocages de notre système. Je pense en particulier à l'élection directe du PR, qui est une anomalie européenne, pousse à une « peoplisation » malsaine du débat politique, et met la gauche en difficulté, face à la culture de l'homme providentiel chez les gaullistes. La question semble taboue au sein du parti. Pourquoi ne pas se mettre à l'étudier sérieusement et, si nous finissons par retenir une réforme s'articulant autour de cette proposition, commencer à y préparer l'opinion en l'expliquant soigneusement ?
Rédigé par : Miche l Henri, section PS de Poitiers | 08 juillet 2007 à 10:13
je réagis comme Michel Canet. Avançons avec les marges que nous laisse la droite.Mission et commissions sont des champs d'action qu'il convient d'occuper pour affirmer les positions de la gauche, mais sommes nous au clair sur ce que nous voulons?
Rédigé par : Pommier Jean | 06 juillet 2007 à 15:43
comment se fait-il qu'on n'attaque pas sarko sur ses points faibles:
* mettez le en difficulté sur la question des médias. il n'a pas répondu à l'interpellation des sociétés de rédacteurs. certes il faut ménager la susceptbilité des journalistes mais il faut contraindre sarko à se positionner par rapport à leurs propositions qui pourraient être les notres
* mettez le en difficulté sur les institutions: la réforme doit organiser des contre-pouvoirs et redonner sa valeur au parlement. les legislatives ne doivent pas etre une simple ratification. mais surtout: CETTE REFORME DOIT AVOIR LIEU AVANT 2012. C'EST LA QU'ON VA VOIR SI SARKO EST HONNETE.
constructif mais incisif
http://sauce.over-blog.org/
Rédigé par : Martin P. | 06 juillet 2007 à 11:41
je pense qu'il faudras oser quelque chose de nouveau au sein du ps pour arriver a nos fin
Rédigé par : iglesias pascal | 06 juillet 2007 à 11:28
Globalement d'accord avec la position de Gaëtan mais, de grâce, cessons de donner le spectacle de nos divisions. Il est insuportable de se réveiller chaque matin en entendant sur toutes les chaînes de radio "déchirements au PS", "Psychodrame au PS".
La réaction d'A. Valini entendu ce matin me semble de bon sens: ne tombons pas dansz les pièges que nous tend Sarkozy
michel canet
secrétaire fédéral 92 chargé des élections
Rédigé par : Canet Michel | 06 juillet 2007 à 09:18