Le Parti socialiste donne de plus en plus l'image d'une « armée mexicaine dans une auberge espagnole ». La confusion est à son comble tant sur le plan du leadership que sur le terrain des idées. Il ne faut pas pour autant s'en alarmer : ce qui nous menace, c'est moins l'agitation que l'immobilisme. Il ne faut pas non plus s'en satisfaire : l'urgence, c'est de procéder à une clarification du thème devenu si populaire, et par conséquent si ambigu, de la rénovation et d'en préciser le contenu.
Et à y regarder de plus près, ce sont bien 5 rénovations qu'il nous faut conduire :
la première, c'est naturellement celle de notre fonctionnement, tant notre manière de travailler commande notre manière de penser. Il faut dépasser le fétichisme des statuts d'Epinay pour mettre en place , après une phase de transition, une direction forte ayant les pouvoirs de décider, l'obligation de rendre des comptes et le devoir de se retirer en cas d'échec. J'y reviendrai ...
la deuxième doit nous amener à régler son compte une fois pour toute à cette question, qui nous divise, de la mondialisation. Nous sommes DANS la mondialisation. Il est donc vain de savoir si nous sommes pour ou contre. En l'admettant, nous nous donnons les moyens de réhabiliter l'action et la volonté politique, puisque nous pourrons à nouveau nous fixer des objectifs concrets et responsables. Être dans la mondialisation, c'est par exemple tout faire pour garantir et renforcer le dynamisme économique de notre pays et prendre le parti de l'entreprise, entendue non comme la « chose » des actionnaires, mais comme un tout associant investisseurs et salariés autour d'une même ambition. Et de ce point de vue, les progrès à accomplir en matière sociale (formation, recul des emplois précaires, etc.) ne devrons plus être vus comme la conséquence d'un combat, mais comme une exigence d'efficacité tant l'économique est désormais étroitement lié au social.
La troisième rénovation devra justement s'appuyer sur une nouvelle vision du social mettant en avant d'abord l'efficacité de l'État-Providence. Dans un monde rendu plus dur par la compétition mondiale, chaque citoyen doit avoir la certitude qu'un euro dépensé est un euro efficace. Dans une société plus difficile aussi, où les menaces pèsent sur l'emploi, les compétences et les revenus, chacun de nos concitoyens doit avoir la certitude que les services publics produisent des résultats conformes à l'ambition de justice, de redistribution, de protection,de promotion, d'égalité d'accès qui leur sont assignés. Cela nous conduira à introduire d'autres logiques. Une logique démocratique pour définir collectivement ce que l'on attend de l'action publique ; une logique d'évaluation pour mesurer en permanence son efficacité.
la quatrième rénovation doit nous amener à remettre l'individu au centre de nos préoccupations. C'est au nom de celui-ci que nous devons définir désormais nos politiques sociales et fiscales et refonder celles-ci sur la volonté de garantir à chacun les conditions de son épanouissement. C'est au nom de l'individu que nous devrons lutter non seulement contre les inégalités économiques mais aussi contre les inégalités d'accès au savoir, à l'information, au pouvoir qui brident aujourd'hui le développement de notre société et créent parmi nos concitoyens un sentiment de lassitude et de découragement.
Il nous faudra enfin, et ce sera la cinquième rénovation, revoir notre manière de faire de la politique pour faire prévaloir partout l'intérêt général sur l'intérêt partisan. Dans une société menacée par les communautarismes, une politique ballotée par les intérêts particuliers ou corporatistes, une droite tentée par le clientélisme (on le voit bien en matière fiscale ou de santé) comment espérer réussir des réformes durables sur des questions aussi difficiles que l'avenir de nos retraites ou la lutte contre le réchauffement climatique, par exemple, sans réintroduire dans le débat public le sens et la notion de l'intérêt général ?
Ce sont ces chantiers, sur lesquels beaucoup a déjà été dit et fait, qu'il nous faut ouvrir rapidement et qui nous permettront de passer d'un socialisme d'hier à la gauche d'aujourd'hui.
Bonne rentrée politique Monsieur Gorce
j'ai mis sur mon blog ce que devrait etre, selon moi,l'avenir du PS allez voir si vous pouvez et dites moi ce que vous en pensez
http://aurore1366.skyrock.com/
Rédigé par : Aurore | 30 août 2007 à 19:25
dommage, vous oubliez l'écologie.
j'ai posté un commentaire sur votre billet.
votre parti n'est pas si uni sur le sujet... non ?
cordialement
Rédigé par : Juan | 30 août 2007 à 07:39