«Le PS est dans une psychanalyse de groupe»
Gaëtan Gorce, député socialiste, appelle à un congrès extraordinaire pour rénover le parti :
Député de la Nièvre, membre des «rénovateurs» du PS, Gaëtan Gorce appelle à un congrès extraordinaire contre l’ «immobilisme» , les «synthèses factices» et les «fondamentalistes-conservateurs».
Pourquoi en appeler à un congrès extraordinaire ?
Je m’apprête à lancer une pétition appelant à un congrès extraordinaire après les municipales, mais avant l’été 2008. Il s’agit de donner aux adhérents les moyens de peser dans un débat interne qui se déroule aujourd’hui sans eux. (...)
A quoi ce congrès doit-il donc être consacré ?
On doit s’occuper réellement de la rénovation. Rénovation de nos méthodes de travail d’abord, avec des débats et des votes plus fréquents et plus larges. Paradoxalement, alors qu’on n’a jamais eu autant de militants, ils n’ont pas eu, depuis juin, le droit de donner leur avis ! Rénovation de la ligne ensuite. Il faut choisir clairement entre les fondamentalistes-conservateurs, qui veulent en revenir aux fondamentaux du parti, et les rénovateurs, qui pensent que la société et le monde ont changé et veulent en tirer les conséquences.
Pourquoi accélérer maintenant ?
Je ne propose pas d’accélérer le calendrier, mais de le préciser et surtout de lui donner un sens. Le premier secrétaire garde le flou le plus complet sur la date du congrès. Il l’utilise comme un écran tactique destiné à masquer ses propres intentions. Il a annoncé son départ, mais on ne sait pas quand ! On est plus dans les manœuvres que dans la volonté de construire un véritable processus de rénovation.
La direction a tout de même mis en place des forums de la rénovation…
Ce ne sont pas ces forums qui vont insuffler du mouvement. On a l’impression d’être dans une psychanalyse de groupe, avec des socialistes qui s’enferment à huis clos et qui se demandent s’ils ont accepté le marché ou non…
Un congrès ordinaire ne suffirait-il pas ?
Un congrès ordinaire n’aurait que deux issues : soit le choc des présidentiables pour le leadership, soit, pour l’éviter, un statu quo de façade. Un congrès extraordinaire, c’est offrir une alternative à l’affrontement et à l’enlisement en proposant de dissocier l’orientation politique du choix du leader. D’autant que les différences idéologiques entre les présidentiables potentiels sont assez minces…
N’y-a-t-il pas un risque d’éclatement du parti ?
Cet appel à un congrès extraordinaire est aussi une invitation adressée à tous ceux qui veulent une rénovation sincère et qui sont aujourd’hui prisonniers de vieux courants, fondés sur des enjeux de pouvoir dépassés. Je ne crois pas au risque d’éclatement. Ce sont les querelles de personnes qui ont menacé notre unité. Il faut au contraire fonder de nouveaux clivages de fond, faire émerger une majorité et une minorité et ne plus accepter de synthèses factices. Le vrai risque de déstabilisation, c’est l’immobilisme dans lequel le parti s’installe, qui sera jugé sévèrement par nos électeurs.
Vous auriez dû donner l'adresse pour signer, dans l'interview. A moins que libé n'ait pas voulu ?
Faut que vous en fassiez la pub. Ca risque d'être artisanal, ce serait dommage.
Rédigé par : le concombre masqué | 06 octobre 2007 à 19:48