Dans les plumes de l’aile gauche. Les «rénovateurs» du Parti socialiste, Gaëtan Gorce et Manuel Valls, qui appelaient samedi, lors d’une journée de travail à l’Assemblée nationale, à une «modernisation du clivage droite gauche», ont opposé leur démarche à celle de ceux qu’ils appellent les «fondamentalistes», à savoir Jean-Luc Mélenchon ou encore Henri Emmanuelli, pour ne citer qu’eux.
Distinguant au PS «deux orientations entre lesquelles il faut choisir», le député de la Nièvre Gaëtan Gorce s’en est pris aux «fondamentalistes qui estiment que la gauche s’est trop éloignée de ses valeurs de base, d’ailleurs mal définies, et qui renvoient aux grands moments des années 70». L es rénovateurs, eux, toujours selon Gaëtan Gorce, «pensent au contraire que nous sommes entrés dans un monde radicalement nouveau et que la fidélité à nos valeurs doit s’accompagner d’une révision complète et sans tabou de notre projet politique». Sur ce changement de logiciel, Gorce ne prend guère plus de pincettes, affirmant que cette «nouvelle gauche française arrive au fond au bon moment pour dresser l’acte de décès […] du socialisme traditionnel».
Selon Manuel Valls, député de l’Essone et maire d’Evry, qui animait une discussion sur la définition d’une nouvelle gauche, le parti doit «se réapproprier certaines valeurs abandonnées à la droite», le concept national ou la valeur travail. Egalement à l’ordre du jour, le rôle de l’Etat dans la société ou comment faire de la gauche le «parti de l’entreprise».
Autant de débats qui résonnent avec l’actualité : celle de la semaine dernière, quand le bureau national du PS a adopté le minitraité européen et ravivé le conflit de 2005 lors du référendum sur la constitution européenne entre ouistes et nonistes ; celle surtout de cette semaine sociale très agitée, la réforme des régimes spéciaux divisant aussi le PS.
Après une première rencontre en juillet à Evry, ce deuxième round de débats sur la rénovation de la gauche a notamment réuni, outre Valls et Gorce, les députés Patrick Bloche et Christophe Caresche (Paris) ou Jean-Patrick Gille (Indre-et-Loire). Mais pas Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire), qui s’est contenté d’y être «représenté par des proches» . Les rénovateurs seraient-ils déjà trop nombreux pour s’entendre ? «Il y a trop de chapelles de la rénovation, concède Valls, précisant qu’il se rendrait aux initiatives lancées par d’autres. Il faudra voir si un mouvement assez large émerge pour entrevoir un rapprochement.» Pas question pour autant de recréer un courant et d’entrer dans des batailles de leadership. L’eurodéputé Gilles Savary y voit un «think tank et non un instrument de conquête de pouvoir». «On prend juste nos responsabilités car la situation actuelle est porteuse de risques», explique Gorce (lire ci-dessous). En appuyant sur l’accélérateur avant le premier des trois forums orchestrés par la direction, les «rénovateurs» espèrent tout de même prendre la pole position de la refondation.
je suis certainement plus fondamentaliste donc, ne connais pas toute la pensée de ceux qui se disent de la rénovation , mais , les orientations du PS n'ont rien de très socialiste en ce moment...et le peu que j'ai perçu de M. Valls..ne m'engagera certainement pas à reprendre une carte au PS en 2008...
en ce moment , chaque fois que j'entend le PS parler...je me demande ce que j'ai en commun...je travaille dans le social, dans des situations toujours difficiles, sinon, on se passerait de nous...et la politique de gauche qui ne permettrait plus de prendre en compte les situations humaines,la solidarité, des dispositifs cohérents et respectueux n'aurait plus rien à envier à la droite...
Rédigé par : dominique clavaud | 15 novembre 2007 à 19:52