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13 mars 2008

Commentaires

Etienne Mervet

M. le Député Gaëtan Gorce,

J’ai assisté récemment sur LCP à une intervention de Mme Marie de Hennezel devant une commission présidée par M. Leonetti dont vous faisiez partie au sujet des soins palliatifs.

J’ai été choqué par le parti pris idéologique affiché par Mme de Hennezel et qui n’a été dénoncé à aucun moment. En effet, cette dame se dit ouvertement partisane de la sédation, c’est-à-dire de mettre le malade dans le comas jusqu’à ce que mort s’ensuive, ce qui satisfait aux revendications des lobbies religieux, et contre le droit du malade de décider du moment et des conditions de sa mort. Elle invoque alors très hypocritement qu’on n’a pas besoin d’un tiers pour se suicider comme si le citoyen lambda était censé connaître et pouvoir se procurer sans difficultés les produits permettant de mourir instantanément et sans souffrance et surtout entouré des siens, ce qui demande que cela se passe légalement et non dans la clandestinité. Il est étrange que pour une psychologue, il y ait tant d'aspects psychologiques qui échappent à sa vigilance dès lors qu'il s'agit d'un choix de fin de vie qui ne correspond pas à ses croyances. Ainsi, si les malades ne font pas le choix de cette dame, ils n'ont qu'à aller se suicider avec un couteau de cuisine, elle ne fait preuve alors d'aucune compassion ; par contre s'ils choisissent SA solution, là ils auront droit à tous les égards.

Dans le cas où le malade décide de choisir le moment de sa mort, Mme de Hennezel invoque la vulnérabilité de ce dernier et son caractère influençable ; dans le cas où il choisit la sédation, c’est-à-dire la solution qui va dans le sens de ses croyances, là « bizarrement » elle n’invoque plus la vulnérabilité du malade. Elle insiste sur l’importance de s’entretenir avec le malade « seul » pour qu’il ne soit pas influencé par un tiers, ce qui signifie en fait que le malade n’est pas réellement seul mais sous l’influence de Mme de Hennezel et de ses apôtres.

Vous avez insisté au cours de cet échange sur une composante importante de l’estime de soi qui est le sentiment de contrôle que l’on a sur son existence. Or, c’est précisément ce contrôle sur sa propre vie dont les lobbies religieux tendent à priver le malade en lui refusant un véritable pouvoir de décision et en l’incitant à s’en remettre à un comas piloté par autrui. Mme de Hennezel appuie ses croyances d’un vernis pseudo-scientifique qui consiste à ponctuer ses propos d'expressions comme « tous les psychologues vous le diront » ou de références à des études dont il faudrait préciser la méthodologie et l’orientation idéologique de leurs auteurs afin de mieux en apprécier la valeur supposée scientifique.

Des cas comme ceux de M. Imbert ou de Mmes Simon et Sébire, comme tous les autres cas dérangeants pour les croyances de Mme de Hennezel, sont rangés de façon expéditive par cette dernière comme exceptions qui confirment SA règle. Je pense qu’il faut se méfier grandement des dispositifs de propagande qu’elle veut faire mettre en place dans les hôpitaux et qu’elle veut faire financer par l’État, qui n’ont d’autres buts que de faire reculer une composante essentielle des droits de l’Homme : la liberté de conscience. C’est à l’individu de choisir le degré de dignité dans lequel il souhaite vivre, pas aux lobbies religieux. Mme de Hennezel dénonce des influences qu’elle juge néfastes auprès des malades, influences qui les empêcheraient selon elle de prendre des décisions librement et selon leur propre conscience, alors que dans le même temps elle cherche à influencer ces malades via le corps médical afin de promouvoir SA solution pour les malades en fin de vie et non mettre en place les conditions pour que le choix de chacun soit respecté.

Par conséquent, il me semble urgent de dénoncer le parti pris idéologique à l’œuvre dans l’action de Mme de Hennezel et de promouvoir en lieu et place des dispositifs qu’elle souhaite mettre en place des actions visant à garantir véritablement la liberté de conscience du malade quant aux choix concernant sa mort. La lourde insistance de Mme de Hennezel sur les traumatismes psychologiques éternels qui menaceraient celui qui oserait poussait la seringue qui permettrait de respecter le choix d’un malade, choix contraire aux croyances de cette dame, ne doit pas impressionner la commission. Ces pseudo-arguments sont un outil d'influence de la commission et non une référence à une réalité clinique générale, ce qu'ils prétendent faussement être. La psychologie n’est pas une science exacte et les affirmations péremptoires dans ce domaine consistent généralement en un maquillage pseudo-scientifique de ce qui est en fait un système de croyances. Il y a des études sérieuses dans ce domaine mais d’autres qui sont fortement orientées idéologiquement. Compte tenu des propos de Mme de Hennezel, je pense qu’il est essentiel d’examiner avec le plus grand soin le caractère supposé scientifique des références sur lesquelles elle appuie son argumentation.

Cordialement,


Etienne Mervet


le concombre masqué

Même sur les sujets de société, les questions morales, vous élevez le débat.

Une seule réserve de taille dans votre nota bene, Gaëtan, mais peut-être pourriez-vous précisez ce que vous entendez par "de représentants des grands courants d'opinions" ?


... des religions par exemple ? aïe ! aïe !

et "grands" , sur quelles bases ?

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