Trois mois après sa disparition, le 3 février dernier, l'on est toujours sans nouvelles d'Oumar Mahamat Saleh, président de la Coordination Démocratique, l'une des principales figures de l'opposition tchadienne.
Le 3 avril dernier à l'Assemblée nationale, Rama Yade, Secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, s'en était remis à la création d'une commission d'enquête qui n'a malheureusement pas été à ce jour constituée. Il semblerait que la situation soit, à ce sujet, sur le point de se débloquer et que les principaux obstacles à l'indépendance comme à l'activité de cette commission pourraient être surmontés. Il serait plus que temps.
Le choix qui a été fait par le gouvernement français de privilégier cette option est peut être la bonne. Force est de constater qu'elle n'a toujours rien donné. Je n'ai pas aujourd'hui de raison de mettre en doute la bonne volonté de l'Elysée comme du gouvernement dans cette affaire, mais l'absence de déclaration et d'engagement publics ne peut que nourrir la suspicion. Il est urgent que le Président de la République ou son Ministre des affaires étrangères, à l'occasion de la mise en place de cette commission d'enquête, dise clairement ce qu'en attend la France et ce que serait son attitude si aucun résultat n'était obtenu avant l'été.
Non seulement afin d'exercer une pression plus forte, manifestement indispensable, sur le président tchadien, mais aussi pour garantir que la solution retenue depuis le début, celle d'une enquête menée en coopération avec les autorités tchadiennes, donne des résultats.
Comment ne pas craindre en effet un enlisement si l'on devait, d'ici juillet, faire le constat de l'échec de cette procédure? Il faut maintenant parler fort et ferme, tenir informée la représentation nationale des initiatives qui sont prises, en somme, assumer pleinement la responsabilité d'une situation qui ne peut rester en l'état. Le silence qui continue d'entourer cette affaire, son peu d'impact dans les médias, le confinement des initiatives diplomatiques dans un cadre strictement intergouvernemental, sans que le Parlement y soit associé, ni que la presse soit informée. Tout cela ne peut malheureusement que faciliter la tâche de ceux qui ne veulent pas que la lumière soit faite; plus que jamais, il faut parler de Oumar Mahamat Saleh, exiger de savoir ce qu'il est devenu et dans quelles conditions : simplement défendre les droits d'un homme!
Bonjour Gaetan,
Y a une pétition à signer et à faire circuler ?
Rédigé par : flodechambe | 12 mai 2008 à 09:23