Le débat sur la réforme des institutions de la République masque celui qu'il conviendrait d'engager sérieusement sur la réforme des institutions du Parti socialiste lui-même.
La révision des statuts, préparée à la hâte, soumise au vote des militants sans qu'on ait eu véritablement le droit de l'amender, fait songer à l'un de ces innombrables comités Théodule que l'on mettait en place régulièrement dans les années cinquante, sans succès, pour mettre un terme à l'instabilité gouvernementale et à la dérive des affaires publiques. L'appel à l'émergence d'une troisième force, vocable issu d'ailleurs de la terminologie d'alors, ne rappelle-t-elle pas ces coalitions qui s'organisaient pour abattre les gouvernements, comme par exemple celui de Pierre Mendès-France?
Le Parti socialiste d'aujourd'hui, c'est la Quatrième République d'alors. La proportionnelle y protège les intérêts de groupes, dont les alliances se font et se défont plus au gré des humeurs que des idées. La multiplication des candidatures à laquelle on assiste aujourd'hui, la géométrie complexe des rapprochements et des éloignements entre « leaders », tout cela correspond point par point au vieux système politique dont plus personne aujourd'hui pourtant ne songerait aujourd'hui à se réclamer.
Le congrès qui s'annonce n'en sera qu'une nouvelle illustration. Comme dans les gouvernements d'alors, se sont les mêmes dirigeants qui siègeront et se succèderont, instaurant une rotation limitée et sans surprise. On ne compte plus dans notre parti les Henri Queuille, Félix Gaillard, Pierre Plimflim, et autres Guy Mollet (J'invite d'ailleurs dans cette ambiance morose les lecteurs à jouer au petit jeu du qui est qui, précisant que chaque personnage d'alors a son incarnation aujourd'hui!).
Comment en sortir? Pardon de me répéter, mais c'est la base de la pédagogie : par une rupture nette, franche et sans appel, la seule solution possible aujourd'hui, à court terme, pour favoriser l'émergence d'un leadership fort, serait d'élire notre Premier secrétaire en même temps ou avant que l'on vote les motions, de façon que lui soit garantie une légitimité indépendante des jeux de « courants » qui se déploient tous azimuts. C'est en ce sens que je plaiderai au prochain Bureau national comme à la Convention nationale du 14 juin.
Sina,
Le désastre est là sous nos yeux !
Depuis 2 ans de façon féroce et inouïe, sinon depuis 2005, 2002, 1965, 1990....
Gaëtan propose une solution du désespoir. Il est malheureux, comme nous tous de ce gâchis.
Le vote dans les sections ( lorsqu'elles se sont réunies !!!) pour ratifier ( pas discuter ni initier, la démocratie n'a pas de sens pour les manants ) la Déclaration dite de Principe du PS, a mobilisé combien d'adhérents ?
L'écoeurement est à son comble.
Et Mimolette en rit !
Rédigé par : le concombre masqué | 10 juin 2008 à 22:27
M. Gorce, je crois que malheureusement plusieurs de nos leaders sont bien loin d'incarner même ces tristes sires ci dessus.
En revanche, nous avons une seule personne qui génère une dynamique de la base et a lancé une réflexion ouverte : S. Royal. Cela contraste fort avec les méthodes de "reconstruction" qui ressemble fort à des armées mexicaines...
Rédigé par : FP NICOLAS | 06 juin 2008 à 08:11
"Comment en sortir? ... par une rupture nette, franche et sans appel, la seule solution possible aujourd'hui, à court terme, pour favoriser l'émergence d'un leadership fort, serait d'élire notre Premier secrétaire en même temps ou avant que l'on vote les motions, de façon que lui soit garantie une légitimité indépendante des jeux de « courants » qui se déploient tous azimuts"
Tout à fait d'accord, et j'y ajouterais que notre prochain(e) premier (première) secrétaire doit être notre candidat (e) pour 2012 afin qu'il (elle) porte et défende son programme électoral et qu'il (elle) ai une réelle visibilité médiatique et électorale.
Rédigé par : Vialatte Bernard (PS47) | 05 juin 2008 à 00:21
Entièrement d'accord. Nous allons vers un désastre.
Rédigé par : Sina | 04 juin 2008 à 19:43