Il arrive que ses analyses soient confirmées par la réalité. Je n'ai malheureusement pas à m'en réjouir aujourd'hui.
Voici en effet 18 mois que je dénonce obstinément les risques que représentait l’organisation d’un Congrès si tardivement après les élections présidentielles et législatives. Ce furent, effectivement, au vu de ce qui s’est passé ce week-end, 18 mois de perdus. Un Congrès organisé selon le même rituel, désuet, obsolète, des contributions, des motions et du scrutin proportionnel classique ne peut offrir à la situation dans laquelle nous nous trouvons aucune solution. Ce week-end en a apporté une nouvelle démonstration.
Tant que les clivages de notre parti seront fondés sur des querelles de personnes et des considérations tactiques qui n’ont rien à voir avec le fond des questions que nous avons à traiter, aucun changement ne pourra véritablement intervenir.
Benoît Hamon se trompe lorsqu’il estime qu'il faut encore renforcer la proportionnelle. On le voit bien à l’issue de ce congrès, et c’est ce qui le différencie de celui de Rennes : il n’existe aujourd’hui qu’une issue et c’est le vote des militants. Il est heureux que l’on ait prévu cette possibilité sans laquelle il nous serait impossible d'envisager de sortir de l'impasse aujourd’hui! Pour autant, n’aurait-il pas mieux valu, comme je l’avais suggéré lors de la convention de La Villette, que nous inversion notre propre calendrier, et que l’élection de notre Premier secrétaire intervienne en même temps que le vote des motions, et en tout cas, avant le congrès lui-même?
Dans une telle hypothèse, le week-end noir que nous venons de connaître aurait été transformé en un week-end de reconstruction et de renaissance du Parti socialiste, entrant dans son congrès avec un leader, mobilisé autour de l’orientation politique qu’il aurait défini et s’adressant clairement aux Français. Tant que les socialistes privilégieront leurs enjeux internes sur le seul enjeu qui vaille : reconquérir les responsabilités et battre la droite, ils ne pourront pas espérer atteindre ce second objectif. J’ai apporté, voici quelques semaines, mon soutien à Ségolène Royal. Au vu de ce qui s’est passé durant tout ce week-end, je suis conforté dans mon choix Il faut que ce congrès soit le dernier de cette sorte : le der des ders, non pour l’image, mais aussi pour l’avenir du parti socialiste.
Nous avons besoin, Ségolène Royal a raison, de retrouver de la fraternité, de la générosité, le goût des idées et modifier dans ce sens nos comportements. Le Parti socialiste est arrivé à un point critique de son histoire, notamment parce que celles et ceux qui en ont la responsabilité n’en ont pas pris conscience. Lorsque l’on perd ainsi de vue ses intérêts vitaux, on se met en danger de disparaître. C’est bien là ce qui pourrait arriver, si un sursaut n’intervenait pas ce jeudi.
Il est temps de nous remettre au travail, dans un esprit de rassemblement et avec le souci de procéder au renouvellement indispensable des équipes, des méthodes et des idées, sans lequel la Gauche demeurera figée dans ses contradictions et ses oppositions internes.
Gaëtan Gorce
La stratégie de SR est vouée à l'échec. FB ayant plus de chances qu'elle d'être élu au second tour, l'argument antidémocratique du vote utile se retournera contre SR et ce sera à elle d'accepter le poste de premier ministre qu’elle veut offrir à FB. Est-ce ce que veulent les socialistes qui s'apprêtent à voter pour elle?
Rédigé par : chatel | 18 novembre 2008 à 12:26
Drôle de référence historique Gaëtan : la der des der fut suivi d'une autre, plus meurtrière encore ...
Pour ce qui est du fond, je partage ton opinion sur la nécessité de revoir le fonctionnement de notre parti. Les idées sont incarnées par des femmes et des hommes, que l'on vote directement pour des femmes et des hommes porteurs de projet me convient.
Quant au rassemblement autour de Ségolène, il m'inspire plus de doutes que de certitudes. beaucoup de propositions et de personnalités intéressantes dsans cette motion ... Mais une nouvelle fois avec Ségolène Royal, et après Arnaud Montebourg, le Parti a vu émerger un leader du pôle rénovateur certes sympathique mais dénué de crédibilité. Tous les deux sont a mes yeux les plus mauvais avocats de la meilleure cause !
Je continue d'ailleurs à m'interroger sur le score de 75% recueilli par la Motion E dans la fédération des Bouches du Rhône ... je suis curieux de savoir quelle pourcentage cela représente de votre score total ?
Tout comme je suis interloqué que Ségolène continue de défendre un Georges Frèche (encore ce matin sur France Inter), osant même prétendre que les attaques de camarades subies par elle pendant la présidentielle étaient plus dangeureuses pour le Parti que les propos, racistes, tenus par celui que nous avons bien fait d'exclure et dont je n'imagine pas un seul instant qu'il puisse être réintégré un jour !
Rédigé par : fcb | 18 novembre 2008 à 11:30
@ M
En quoi le vote des miltants n'a-t-il pas été respecté? la motion de SR dont elle n'était même pas la première signataire, n'a pas obtenu la majorité absolue. Loin s'en faut! Les militants vont seulement maintenant élire leur 1er secrétaire et leur vote sera respecté. Comment voulez-vous qu'il en soit autrement?
Rédigé par : chatel | 18 novembre 2008 à 10:36
C'est surtout le début du recommencement. Ségolène défonce les ruines du PS en charmant bulldozer avec brio. Succèdera la phase de déblaiement puis de la reconstruction.
Le Congrès de Reims n'est pas un échec pour la base du PS. Bien au contraire, le droit des adhérents a progressé au plan de la démocratie interne puisqu'ils ont acquis le droit de se prononcer sur une option politique fondamentale: les alliances avec le Centre pour espérer battre la droite en 2012. Le personnel politique derrière les motions Delanoë, Aubry, Hamon attachés à la dictature des courants et au centralisme démocratique n'aurait jamais accepté de demander l'avis de la base pour cette orientation politique fondamentale préférant perdre en 2012 comme en 1995, en 2002 et 2007 en jouant les deux élections sur un coup de poker !
Un bel exemple de démocratie participative authentique que ce vote des militant car il y aura "vote" des adhérents dans la démarche de participation à l'action politique. Un référendum militant homologue du référendum citoyen dans la vie politique nationale.
Autre enseignement politique édifiant, les dirigeants PS des courants obsolètes sont contre le parti de masse et défavorable à l’adhésion modique à 20e (ce n’est pas très socialiste !) pour rester sans doute entre eux en petit comité mais surtout pour ne pas être dépossédés du pouvoir par la venue de nouveaux talents postulant à leurs mandats d'élus. Beaucoup d’adhérents non affranchis croyaient que le PS était un parti vraiment démocratique dirigé par des dirigeants démocrates. La base des adhérents a découvert qu’il n’en était rien et la sympathie que l’on pouvait témoigner à certains hiérarches a fondu comme neige au soleil hier et avant-hier à Reims.
Reims a été aussi trois jours d'éducation politique dense et intense où les adhérents ont découvert la démocratie indirecte et fermée de la dictature des courants obsolètes par l'intermédiaire des 300 parrainages du Conseil National qui ne parrainent personne sauf le leader de leur courant et que la motion de leur courant.
Le masque est tombé, le PS fonctionne avec des parrains !
Comment voulez-vous que des idées novatrices et des hommes et femmes politiques nouveaux émergent du parti sans aucune possibilité de parrainage. Ainsi nous avons eu, grâce à la dictature des courants, à six motions pour les six courants autorisés par le Bureau National et rien de nouveau au PS pas même une motion pour défendre l'option politique fondamentale de la cohabitation constitutionnelle, à ne pas confondre avec l'alliance avec le Centre alors qu’une majorité d’adhérents demandent la dissociation des élections présidentielles et Législatives avec deux programmes et deux campagnes distinctes pour se réserver l’issue d’un Président-arbitre de gauche dont notre pays a vraiment besoin !
Ségolène va gagner avec le double argument du vote militant pour les alliances au centre et surtout l’adhésion à 20€ qui va décider les 90 000 abstentionnistes du vote des motions dont les ASHC mais si elle échoue elle entrera dans l’Histoire du PS et des partis politiques comme une héroïne qui s’est sacrifiée pour refonder le parti dans une démarche à la Bonaparte au Pont d’Arcole alors que son adversaire conservatrice sombrera vite dans l’oubli.
Rédigé par : ryden | 18 novembre 2008 à 00:06
Ainsi passé, je n'en attendais rien de ce Congrès avec ces fameux TSS Tous sauf Ségolène : cette histoire finira mal, les militants rendront leurs cartes, comment acepter d'être ainsi représentés quand le vote des militants n'est même pas respecté ?
Navrant.
Rédigé par : M. | 17 novembre 2008 à 22:32