POLITIQUE ■ Gaëtan Gorce fait le point devant les militants socialistes sur les projets de loi en discussion
Le député crie au loup et se bat
Christine Balle[email protected]
RÉUNION. Les militants apprécient ces rendez-vous réguliers avec le député, qu’ils soutiennent sans retenue.
Il travaille entre douze et quatorze heures par jour. Le député Gaëtan Gorce se demande si les gens se rendent compte de la disponibilité d’un élu, aujourd’hui menacé. Ne pas compter son temps fait partie de sa vocation. Le député, maire de la Charité-sur-Loire et président du pays, est un parlementaire à temps plein. Et assure que, « pour quelqu’un qui veut faire son job, un député est un peu un médecin de campagne ». Réponse faite à un participant à la réunion, s’inquiétant de la disparition à venir d’une des trois circonscriptions de la Nièvre. « Plus la circonscription sera grande, plus ce sera difficile », témoigne le député. « La logique aurait été de défendre le nombre de députés. Je pars du principe qu’on fait notre boulot ».
Rôle difficile dans contexte inquiétant
Les militants, venus écouter Gaëtan Gorce faire le point, comme il le fait régulièrement, sur les sujets abordés à l'Assemblée nationale, n’en doutent pas. « C’est mon rôle et encore plus dans un contexte extrêmement inquiétant, y compris à Cosne ». Jeudi soir au Vieux château, Gaëtan Gorce a fait l’état des lieux. Si le député « crie au loup », c'est qu’il y a un réel problème politique et civique « avec le président de la République et la manière dont il traite les sujets ». À commencer par le renflouement des banques, « le maximum d’aides et le minimum de contrôles. Le malaise est suffisamment profond. Si, en plus, on a de la suspicion sur la gestion du pays, on ira vers une crise sociale ».
Soupçonnant chez Nicolas Sarkozy, « l’envie de créer de l’agitation, plutôt que de faire aboutir les réformes », le député se dit partisan d’« une coopération entre la droite et la gauche pour réfléchir à la question économique ». Mais, comment, selon lui, coopérer avec quelqu’ un qui se conduit de cette façon? Idem pour la réforme constitutionnelle. Passant de la nouvelle loi sur l'accompagnement à la fin de vie, qu’il juge satisfaisante, le député n’a fait qu’un bond pour aborder la loi Bachelot sur l’hôpital, « qui n’apporte pas de réponse à l’hôpital public. Lequel n’est pas responsable de la situation. Ce qui l’est, c’est l’absence coordonnée de soins. Mais c’est malheureusement à l’hôpital qu’on va serrer la vis. Dans le plan de relance, pas un centime n’est donné aux hôpitaux , qui n’ont pas les moyens de faire les investissements dont ils ont besoin. Soutenir l’hôpital, c'est contrer la loi Bachelot »
SANTÉ
RAPPROCHEMENT HÔPITAL CLINIQUE. « Je vote contre la loi Bachelot, mais soutiens le rapprochement. Je serais pour le rachat de la clinique par l’hôpital, si l’État acceptait de payer. Aujourd’hui, on a réussi à préserver la chirurgie et la maternité. Alors, plus on critique l’opération, plus on a de risques de la faire capoter. Nous ne recevons pas Kapa comme les sauveurs, nous serons vigilants. Mais si tout le monde joue le jeu, y compris les médecins, on aura un pôle de santé formidable ».
EMPLOIS
SOLIDARITÉ. « Ramener, ici, l’équivalent de l’emploi qu’on va perdre, va être difficile. Mais ce territoire a une certaine attractivité, dont l’équipement de santé et d’éducation. Pour autant, dans l’immédiat, il faut faire en sorte, en créant un fonds de solidarité, que les gens licenciés des petites entreprises, bénéficient d’une aide. Aujourd’hui, les aides accordées aux entreprises automobiles, correspondent au coût des plans sociaux. C’est un scandale que je vais dénoncer. En outre, la réduction du temps de travail (RTT) redevient d’actualité. Je suis partisan pour renforcer les pouvoirs des comités d’entreprise afin d’inciter les patrons à exploiter tous les recours, avant les licenciements. Dont la RTT, pour arrêter l’hémorragie ».
INTERNET
CONTRÔLES. « Comment identifier l’auteur de l’infraction et le sanctionner ? Nous sommes opposés à la formule proposée contre le piratage. Télécharger ne prouve pas qu’on est l’abonné. Et supprimer l’abonnement du contrevenant, induit la suppression de tout un tas de services et de droits. Il faut préserver la gratuité à l’accès Internet et à l’information. Soit, faire payer un peu plus à l’abonnement, qui ira à la rémunération des artistes. Il serait plus intéressant de savoir comment protéger les données personnelles
C'est avec un veritable soulagement doublé d'un grand sourire que je lis votre prise de position face au projet de loi "Création et Internet" débattu en ce moment à l'Assemblée.
Nous savons tous le travail que vous effectuez sur un versant plus purement social et vous savoir vouloir mettre cette nouvelle corde à votre arc est tout à votre honneur.
Il me semble encore subsister quelques lacunes en la matière mais j'applaudis et vous dis merci.
Rédigé par : Krobed | 18 mars 2009 à 00:01