En se présentant, hier, sur Europe 1, non comme la « première opposante » mais comme la « première proposante », Martine Aubry a choisi de repositionner la campagne du Parti socialiste. Et c’est tant mieux. C’est en tout cas une bonne nouvelle pour tous ceux qui, depuis des mois, souhaitaient que le Parti socialiste, face à la crise, se place en situation de responsabilité. Le problème central n’est pas celui de notre combativité qui va de soi, mais de notre crédibilité.
Nos concitoyens, préoccupés depuis des années par la persistance des principaux maux politiques et sociaux qui affaiblissent notre pays, traumatisés par la crise, éberlués par l’injustice sociale qui prévaut, ne sont pas en attente d’une révolte ou d’une protestation, mais d’une explication et d’une proposition. Face à un Président de la République qui ne cesse de s’agiter et de diviser, les socialistes doivent prendre le contre-pied, c'est-à-dire faire le choix de la pédagogie et du rassemblement. C’est la ligne qui, semble-t-il, vient de prévaloir, et il faut souhaiter que le Parti socialiste décide de s’y tenir. Formons le vœu que cette initiative soit ainsi une première étape dont les suivantes sont relativement faciles à déterminer :
D'abord, parachever le rassemblement au sein du Parti socialiste. Il est de ce point de vue souhaitable que Ségolène Royal puisse trouver rapidement sa place et que les demandes qu’elle a pu adresser en ce sens soient mieux prises en compte en compte afin de tourner la page une fois pour toutes.
Ensuite, en souhaitant que le score du Parti socialiste soit le plus élevé possible, convoquer dès après le scrutin européen des Assises du changement auxquelles devraient être associés l’ensemble de celles et de ceux qui souhaitent bâtir une alternative à Nicolas Sarkozy. Ces Assises seront l’occasion, non seulement de mettre le Modem devant ses responsabilités, mais surtout de replacer le Parti socialiste au centre de la construction politique pour 2012.
Enfin, mettre en place, dans le périmètre qu'auront défini ces Assises, des primaires ouvertes, de façon que la question de leadership ne soit pas lancinante comme elle l’a été tout au long de la période 2002/2007, mais bientôt tranchée, et que puisse ainsi être mis en chantier notre projet politique.
C'est à ces conditions que le PS pourra effacer l'image de divisions qui l'a tant affaibli avant, pendant et après le congrès de Reims. C'est de cette manière qu'il pourra se remettre en mouvement et recréer la confiance.
Gaëtan Gorce
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