Le RSA n'est "pas la solution miracle" contre la pauvreté
PARIS, 2 juin 2009 (AFP) - Le Parti socialiste estime mardi que le revenu de solidarité active (RSA) ne peut être "la solution miracle" face à la pauvreté, et critique notamment "l'insuffisance" de son financement et le risque qu'il se transforme en une "trappe à pauvreté".
"Le RSA n'est pas une solution miracle face à la pauvreté et à la crise économique et sociale que nous traversons", a affirmé lors d'un point de presse Gaëtan Gorce, secrétaire national du PS en charge de l'exclusion.
Selon lui, face à la montée de la pauvreté, le RSA risque de constituer une ligne Maginot en carton-pâte" et "l'engagement de Nicolas Sarkozy de réduire d'un tiers la pauvreté dans notre pays peut être placé au rang des promesses non tenues".
"Nous avions approuvé et accepté le principe de la mise en place d'un Revenu de solidarité active pour aider les salariés en situation de précarité, mais nous avions apporté des nuances, voire dénoncé des insuffisances", a rappelé M. Gorce. Les parlementaires PS s'étaient abstenus lors du vote du texte.
M. Gorce, député de la Nièvre, a souligné que son "financement prévu par l'Etat est sans rapport avec les exigences du terrain".
"Les moyens alloués sont trop incertains" et "la logique de +défausse+ de l'Etat sur les collectivités territoriales va s'amplifier au risque de provoquer l'explosion de leurs budgets d'action sociale ou l'affaiblissement des politiques d'accompagnement", a-t-il affirmé.
Par ailleurs, "le RSA, en subventionnant les bas salaires, constitue une incitation pour les entreprises à maintenir leurs salariés dans la précarité". "Il risque de se transformer en trappe à pauvreté", a-t-il ajouté.
Le PS a appelé à "une politique globale et pluriannuelle de lutte contre l'exclusion" et "à la mise en chantier d'une nouvelle grande loi contre l'exclusion", dotée de "moyens suffisants", "discutée et négociée avec les acteurs de terrains".