Faut-il s'indigner de la nomination de Jean Sarkozy à la présidence de L'EPAD? À cette question, il faut répondre en distinguant deux niveaux.
D'abord celui de l'éthique personnelle, qui relève de la seule appréciation du Président de la République et de son fils. Est-il moral de proposer celui-ci à une pareille fonction? À mon sens non. Personnellement, je ne le ferais pas, en tant qu'élu, à l'égard d'un proche parent. C'est une question de déontologie. On connaît malheureusement celle du Chef de l'État
Celui ensuite des principes républicains. Il ne s'agit pas de s'indigner que soit choisi à une telle fonction un jeune homme de 23 ans. Cela n'aurait aucun sens. Ce dont on doit s'assurer en revanche, du point de vue de l'intérêt public, c'est que cette nomination, n'est en rien permise par l'utilisation des prérogatives que le Chef de l'État tient de sa position. Celui-ci doit se soumettre aux principes et aux procédures républicains.
La polémique ne pourra cesser que s'il accepte de le faire. Un premier pas a été franchi, hier, par le porte-parole du gouvernement, qui après de nombreuses hésitations, a fini par reconnaître qu'il ne serait pas normal que les 9 fonctionnaires représentant l'État et par conséquent placés sous les ordres de son Chef, puissent voter.
Je note que je ne lui en ai pas fait la « proposition » (comme certains l'ont écrit un peu vite), mais lui ai simplement présenté comme un principe qu'il convenait de rappeler, ce qui manifestement, pour le gouvernement, n'allait pas de soi.
Il ne s'agit pas non plus de trouver un « compromis », aucune transaction avec les valeurs et les règles républicaines n'étant évidemment admissible. Aussi convient-il maintenant pour le gouvernement d'aller plus loin. Vendredi prochain, le Conseil général des Hauts de Seine désignera son nouveau représentant au conseil d'administration de l'EPAD. Cette nouvelle désignation, qui devrait profiter à M. Jean Sarkozy, n'a été rendue possible que par la brusque démission de M. Hervé Marseille, trois mois à peine après son élection. Cette décision semble avoir été dictée par la proposition qui lui aurait été faite d'être en contre partie nommé au Conseil économique et social. Il importe donc qu'avant vendredi, le Président de al République s'engage clairement à ne pas nommer M. Marseille au CES. À défaut, la preuve serait faite que la nomination de M. Jean Sarkozy n'est liée qu'au bénéfice qu'il peut tirer de la position occupée par son Président de père...
Je suis socialiste, mais je suis d'abord républicain. Je n'ai rien à titre personnel contre le Président de la République, même si je combats sa politique. Je n'ai rien contre son fils, même si son appétit de pouvoir me laisse perplexe. Je considère simplement que la République n'a rien à gagner de la poursuite d'une polémique qui affaiblit d'abord la majorité, mais qui rejaillit ensuite sur nos institutions dans leur ensemble. La seule façon d'en sortir, et je le dis clairement au Président de la République, est de le rappeler aux devoirs de sa charge et d'apporter la démonstration à l'opinion qu'il ne confond pas ceux-ci avec ceux qu'il a à l'égard de sa famille. Nous passerons ainsi, au moins sur ce dossier, de la « Sarkocratie », que j'ai déjà eu l'occasion de dénoncer, à un fonctionnement normal et décent de nos institutions, ce que chacun ne peut que souhaiter.
D'abord celui de l'éthique personnelle, qui relève de la seule appréciation du Président de la République et de son fils. Est-il moral de proposer celui-ci à une pareille fonction? À mon sens non. Personnellement, je ne le ferais pas, en tant qu'élu, à l'égard d'un proche parent. C'est une question de déontologie. On connaît malheureusement celle du Chef de l'État
Celui ensuite des principes républicains. Il ne s'agit pas de s'indigner que soit choisi à une telle fonction un jeune homme de 23 ans. Cela n'aurait aucun sens. Ce dont on doit s'assurer en revanche, du point de vue de l'intérêt public, c'est que cette nomination, n'est en rien permise par l'utilisation des prérogatives que le Chef de l'État tient de sa position. Celui-ci doit se soumettre aux principes et aux procédures républicains.
La polémique ne pourra cesser que s'il accepte de le faire. Un premier pas a été franchi, hier, par le porte-parole du gouvernement, qui après de nombreuses hésitations, a fini par reconnaître qu'il ne serait pas normal que les 9 fonctionnaires représentant l'État et par conséquent placés sous les ordres de son Chef, puissent voter.
Je note que je ne lui en ai pas fait la « proposition » (comme certains l'ont écrit un peu vite), mais lui ai simplement présenté comme un principe qu'il convenait de rappeler, ce qui manifestement, pour le gouvernement, n'allait pas de soi.
Il ne s'agit pas non plus de trouver un « compromis », aucune transaction avec les valeurs et les règles républicaines n'étant évidemment admissible. Aussi convient-il maintenant pour le gouvernement d'aller plus loin. Vendredi prochain, le Conseil général des Hauts de Seine désignera son nouveau représentant au conseil d'administration de l'EPAD. Cette nouvelle désignation, qui devrait profiter à M. Jean Sarkozy, n'a été rendue possible que par la brusque démission de M. Hervé Marseille, trois mois à peine après son élection. Cette décision semble avoir été dictée par la proposition qui lui aurait été faite d'être en contre partie nommé au Conseil économique et social. Il importe donc qu'avant vendredi, le Président de al République s'engage clairement à ne pas nommer M. Marseille au CES. À défaut, la preuve serait faite que la nomination de M. Jean Sarkozy n'est liée qu'au bénéfice qu'il peut tirer de la position occupée par son Président de père...
Je suis socialiste, mais je suis d'abord républicain. Je n'ai rien à titre personnel contre le Président de la République, même si je combats sa politique. Je n'ai rien contre son fils, même si son appétit de pouvoir me laisse perplexe. Je considère simplement que la République n'a rien à gagner de la poursuite d'une polémique qui affaiblit d'abord la majorité, mais qui rejaillit ensuite sur nos institutions dans leur ensemble. La seule façon d'en sortir, et je le dis clairement au Président de la République, est de le rappeler aux devoirs de sa charge et d'apporter la démonstration à l'opinion qu'il ne confond pas ceux-ci avec ceux qu'il a à l'égard de sa famille. Nous passerons ainsi, au moins sur ce dossier, de la « Sarkocratie », que j'ai déjà eu l'occasion de dénoncer, à un fonctionnement normal et décent de nos institutions, ce que chacun ne peut que souhaiter.
l'Affaire Jean Sarkozy, affaire Mitterrand, Procès Clearstream : les dossiers embarrassants se sont accumulés depuis un mois. On n'est pas mécontents de tourner la page. Mais le soulagement est relatif. Pierre Cardo, l'un des rares élus UMP à s'être publiquement opposé à l'Elysée dans cette affaire est catégorique : "Ca va laisser des traces."
Rédigé par : filou | 24 octobre 2009 à 11:04
Je comprends mieux à présent.
L'empressement du gouvernement à sauter sur une telle occasion pour sortir de la crise qu'il traverse témoigne de la profondeur de celle-ci.
Mais nous ne sommes pas dupes. Au fond, ça ne change rien. La crise est toujours la même. Le problème est toujours le même. Et vous avez raison de parler d'éthique et de principes républicains.
L'affaire Jean Sarkozy est un scandale.
Rédigé par : bazik | 20 octobre 2009 à 11:03
Et donc? Êtes-vous naïf ou républicain? Pour ma part, les dés sont pipés. Comment imaginer que ce jeune homme en soit là, avant même sa candidature à l'EPAD? Uniquement par son talent? Risible et triste.
Ce qui me chagrine le plus, c'est que d'autres jeunes, sans diplôme et bourrés d'intelligence, mais moins bien nés, puisent ne jamais se voir laisser la possibilité d'exprimer leur potentiel. J'ai mal à ma démocratie.
Rédigé par : ToyR | 20 octobre 2009 à 00:17
Bravo pour ton analyse. Tu te positionnes en tant que républicain et de ce point de vue, tu as raison.
Mais il te manque quelque chose qui te permettrait de mieux faire passer ton message. Tu n'as pas viré de bord comme pourrait le laisser entendre certains qui ne te connaissent pas ou qui voudraient te nuire mais tu te montres trop analytique. Il te manque ce soupçon de radicalité qui te permettrait à la fois d'attaquer ce gouvernement sur le fonds et de te faire entendre par la violence (pourquoi pas?) de tes propos. A vouloir être juste, tu passes à côté du combat.
Le fait que Jean Sarkozy ait 23 ans n'a aucune importance. Le fait que ce soit d'abord une question éthique est évident, mais nous savons aussi quelle est l'éthique du Président quand cela touche à ses intérêts. Le fait de pointer du doigt l'immixtion de l'administration est un coup bien joué s'il te permet d'en faire une tribune contre cette nomination. Si tu reste à l'élément analytique alors tu risques d'être traité de complaisant.
Il te faut mordre aussi.
Amicalement
Rédigé par : Frédéric58 | 19 octobre 2009 à 23:02
Vous écrivez:"Je suis socialiste, mais je suis d'abord républicain".Quelles valeurs la République est-elle censée véhiculer selon vous? Les valeurs d'adoubement façon Louis XVI, ou les valeurs de l'effort, du mérite personnel telles que vient de les rappeler - et avec quel culot!- NS?
A quel titre, et alors même que l'UMP continue de laminer ce qui reste du PS, offrez-vous vos bons offices à vos adversaires?
Ou voyez-vous que cette nomination n'est pas uniquement permise par les prérogatives de NS?
On fait d'abord élire le rejeton par un troupeau totalement aux ordres de NS; on demande au titulaire de faire valoir ses droits à la retraite; on demande à M. Marseille de démissionner, et le tour est joué!
Une image s'impose à mon esprit en lisant votre argumentation: Quand le savant montre le ciel avec son doigt, l'âne regarde le doigt!
Mais je vous sais assez fin politique pour supposer qu'il y a évidemment autre chose derrière votre prise de position. Qu'est-ce que c'est? La promesse de Sarkozy N. qu'il fera ce qu'il faut et au moment opportun pour favoriser au maximum la candidature de S. Royal aux prochaines présidentielles? Ou alors? non ne me dites pas que vous êtes la prochaine "prise" politique de NS?
Je ne peux terminer cette réaction sans vous demander si vous n'étouffez pas de rage, en entendant le bouffon de Lefèbvre sur RTL ce matin, vous adressez des compliments?
Rédigé par : Mounir | 19 octobre 2009 à 18:22
Merci Gaetan , j'apprécie une nouvelle foi la justesse des tes écrits
Rédigé par : rivera | 19 octobre 2009 à 17:26
Je suis beaucoup moins enthousiaste sur ce papier que M Delaunay. Laissez les se dépatouiller avec le problème qui est d'abord éthique. Bien sûr ainsi on redonnera quelque couleur républicaine mais ça ne trompera personne. Tiens imaginez que j'ai 23 ans, pas plus de cursus que le fils du président, que je me sois inscrit à la section UMP de Neuilly imaginez vous un instant que l'on m'ai proposé d'être candidat à une élection cantonale, puis en supposant que je sois élu, ça à Neuilly avec l'étiquette UMP ça aurait pu se faire, que l'on m'ai élu président du groupe UMP an CG??? Allons le problème éthique se pose à ce niveau après le reste ce n'est que la suite de l'histoire et ce n'est pas là le plus gros scandale!! Tout le monde se couche car c'est le fils du président. Et je ne sais plus qui a dit que comme le père est génial le fils l'est aussi. Effrayant, c'est ça qui est effrayant.
Rédigé par : JL Douliéry | 19 octobre 2009 à 17:23
Vous venez d'offrir une porte de sortie au gouvernement qui n'a rien de républicaine. La République ce n'est pas modifier les modalités de vote au sein d'un conseil d'administration selon l'identité de tel ou tel candidat. Que l'Etat prenne ses responsabilités!
Si je peux me permettre un conseil : concentrez-vous sur les dossiers de votre département et laissez aux élus franciliens le soin de s'exprimer sur le fond de ce sujet, ça évitera qu'une fois de plus l'UMP profite de ces divergences de points de vue entre socialistes.
Rédigé par : Matt | 19 octobre 2009 à 17:21
Bravo de ce papier que je partage en tous points!
Rédigé par : Michèle Delaunay | 19 octobre 2009 à 13:46