Le ministre du Budget, des comptes publics et de la réforme de l'État a déclaré ce matin dans l'hémicycle qu'il ne voyait « pas de conflits d'intérêts dans le fait qu'une société puisse-être à la fois titulaire de droits exclusifs de retransmission d'un match dans lequel participe une équipe dont elle détient une partie du capital et sur lequel est organisé des paris par une société dont elle est propriétaire ».
Pourtant, de l'aveu même du rapporteur une « rupture d'égalité pourrait découler d'un contrat d'exclusivité, non pas entre un organisateur et un opérateur de paris en ligne, mais entre celui-ci et un média qui aurait lui-même l'exclusivité de la diffusion de l'événement ». Et Jean-François Lamour de poursuivre : « une chaîne de télévision [...] pourrait en outre diffuser ces mêmes images sur un site de paris sportifs partenaire » (p. 313 du rapport de Jean-François Lamour).
Le groupe SRC s'est inquiété dans le débat du triple risque de manipulation, d'addiction et plus encore de concentration économique que peut permettre la reconnaissance à une société de télévision d'un tel avantage. Il considère qu'en refusant de prendre en compte son argumentation, le gouvernement avoue explicitement vouloir remplacer le monopole public de la Française des Jeux et du PMU par un système d'oligopole privé.
Gaëtan Gorce, député de la Nièvre
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