Monsieur le Premier ministre,
La nomination de Jean Sarkozy à la présidence de l'établissement public de La Défense, nous apporte chaque semaine son lot de questions nouvelles. Répondant à mon interpellation, le porte-parole du gouvernement, a reconnu ce week-end qu'il pourrait bien y avoir un conflit d'intérêt entre l'élection de Jean Sarkozy et la participation au vote des représentants de l'État.
Nous avons appris également, que M. Hervé Marseille, dont la démission de l'EPAD a libéré la place que va occuper M. Sarkozy, avait été nommé, dans la foulée, au Conseil économique et social. Au point de laisser penser que le Président de la République aurait ainsi usé de ses pouvoirs de nomination pour faciliter indirectement la promotion d'un membre de sa famille.Je comprends dans ces conditions que vous souhaitiez dépasser dans ce dossier sa dimension purement personnelle, et je vais peut-être vous surprendre : j'en suis d'accord avec vous! J'ai pour ma part toujours refusé de me placer sur ce terrain. M. Lefebvre et Mme Lagarde, m'en ont d'ailleurs rendu acte ces jours-ci.
La véritable question est de savoir pourquoi le Président de la République dépense tant d'énergie pour garder le contrôle, j'allais dire le contrôle familial, de l'établissement public d'aménagement du quartier d'affaires de La Défense?
À travers le contrôle de l'EPAD, est-ce que ce ne sont pas les questions persistantes posées par le Cour des comptes, qui faisait mention je cite « de nombreuses et graves anomalies comptables » qui risquent d'être esquivées? Et faut-il rapprocher ce constat des propos de M. Devedjian, écarté de la Présidence de l'EPAD qui promettait lui de nettoyer les écuries d'Augias dans les Hauts-de-Seine?
À travers le contrôle de l'EPAD, le pouvoir n'entend-il pas conserver à toutes forces la maîtrise d'un outil chargé de réaliser des millions de mètres carrés de bureaux supplémentaires dans les années qui viennent, sans que les élus concernés aient simplement leur mot à dire?
À travers le contrôle de l'EPAD, le pouvoir ne cherche-t-il pas enfin à faire l'impasse sur le déficit persistant d'un établissement, dont la présidence avait été assumée précédemment non par Jean, mais par Nicolas Sarkozy?
Ma question est donc la suivante : qu'y a-t-il donc dans cette affaire qui pousse le Président de la République à vouloir imposer à toute force une nomination qui jette le trouble dans sa majorité et choque profondément les Français?
Sans vouloir vous donner la grosse tête, je crois que c'est votre intervention, au final, qui a forcé l'Elysée à reculer. En effet, votre question à Luc Chatel et son incroyable réponse où il déclarait qu'il était possible que les représentants de l'Etat au Conseil d'administration de l'EPAD a eu pour effet de :
1- montrer qu'il y avait un conflit d'intérêt flagrant.
2- faire sortir du bois le représentant de la CCI de Paris (ancien conseiller municipal de Neuilly). Ce qui a entrainé une bronca eà la CCI et l'annonce qu'il ne pourrait prendre part au vote.
3- Ce qui aurait entrainé la victoire du Maire communiste de Nanterre.
Donc, contrairement aux dires de Jean Sarkozy, il n'allait pas vers une victoire, mais vers une défaite, c'est pour cela et uniquement pour cela qu'il recule.
Rédigé par : Bojo | 23 octobre 2009 à 12:11
Bravo Monsiuer Gorce, vous aviez raison
Rédigé par : Mathilde | 23 octobre 2009 à 11:34
Il faut creuser cette question.
Rédigé par : antennerelais | 21 octobre 2009 à 20:26
Intervention magistrale, Mr Gorce.
cela s'appelle "mettre les pieds dans le plat" et vous l'avez fait , cet après-midi, de la manière la plus claire qui soit.
Nul, à mon sens, ne pourra plus vous accuser de faire le jeu de la majorité.
Rédigé par : Catherine | 21 octobre 2009 à 17:27