C’est pour tenter de revenir au calme que Ségolène Royal m’a confié, avec Jean-Louis Bianco et Najat Belkacem une mission qui n’est en aucun cas d’exclusion. Il s’agit, au contraire, de recréer les bases d’un véritable dialogue avec tous ceux qui veulent contribuer, depuis le congrès de Reims, autour d’elle et avec d’autres, à la rénovation du Parti socialiste. Je me considère donc, d’abord, comme un médiateur et comme un modérateur, ce qui convient au contexte et à mon tempérament.
Il convient désormais de cesser les prises de position publiques pour réfléchir sereinement à ce qui s'est passé ce week-end et en tirer calmement et sans tapage les différentes conséquences politiques. Certaines concerneront l'Espoir à Gauche. D'autres doivent concerner, plus globalement, la question de l'organisation de notre parti et plus précisément celle des courants.
Cette tension au sein d'une sensibilité est une nouvelle fois la démonstration de ce que la formule des courants n'est manifestement plus adaptée à la vie du Parti socialiste. Martine Aubry ne peut l'ignorer: le mouvement de transformation qu'elle a repris à son compte à La Rochelle doit s'accélérer dès après les Régionales. La mise en place de Primaires, pour autant nécessaire qu'elle soit, ne saurait en effet suffire. D'autres pas tout aussi significatifs devront être accomplis pour permettre une complète rénovation. L'urgence sera de retirer aux courants, dans leur forme actuelle, toute influence sur la désignation de nos instances et de nos candidats, avant d'organiser leur disparition afin que le débat à l'intérieur du PS puisse s'engager dans un cadre totalement renouvelé, démocratique, et qui laisse d'abord la parole aux militants et non pas à ceux qui prétendent dans l'intervalle des congrès les représenter.
C'est à titre personnel naturellement que je formule cette proposition. Chacun conviendra cependant que je reste dans la continuité de ce que j'ai toujours défendu, en dénonçant le rôle nocif que jouent dans le parti une balkanisation croissante et l'esprit de clan. Là seulement réside la perspective d'une véritable modernisation de notre parti qui, sans cela, ne pourra que revivre les évènements du même type que ceux qui se sont produits ce week-end et dont d'autres avaient déjà donné l'illustration malheureusement par le passé.
Ce que nous vivons aujourd'hui, ce sont bien les derniers soubresauts du congrès de Reims qui n'aura permis de rien clarifier. La lutte pour le pouvoir y avait imposé sa loi. Elle avait donné lieu à la constitution de coalitions le plus souvent sans âme et sans projet qui se sont vite déchirées une fois ce rendez-vous passé. L'Espoir à Gauche avait réussi seul à résister malgré le départ de plusieurs de ses premiers animateurs, parce que l'unissait une volonté sincère de rénover. C'est celle-ci qu'il nous faut préserver tout en sachant que Reims n'a peut être pas fini de produire ses funestes effets.
le parti socialiste se disait democratique car il y avait les fameux courants cette diversite est devenu la chienlit
chacun y parle haut et c est tout justement la cour du roi Petaud , sans etre madame Pernelle les Francais ne sont pas dupes et des courants au courant d air il n y a pas loin
Rédigé par : girard | 25 novembre 2009 à 20:57
La main de Peillon sur le courant "espoir à gauche" s'apparente quelque peu à la "main" de Thierry Henri...Je me souviens d'un autre congrès ou Peillon avait la direction partagée du NPS avec Montebourg, il avait pris l'initiative de participer à la constitution d'une majorité avec Hollande contre l'avis de Montebourg, ce pauvre Montebourg a été "lâché" en quelque sorte par son "ami" Peillon, je n'avais pas apprécié ce coup bas, et je pense que ce qui s'est passé avec S.R. se situe un peu dans cet état d'esprit même si sa volonté de rassemblement me semble sincère.
Rédigé par : nono | 25 novembre 2009 à 17:53
POUR INFOS – FAIRE SUIVRE
Messieurs Peillon et Rebsalem,
Je suis surpris de recevoir votre courrier parce que je ne suis pas adhérent d'Espoir à Gauche, courant majoritaire issu de la motion E du dernier congrès du PS.
Je vous réponds cependant en tant que signataire de la Motion E et destinataire de votre courrier, ce, pour vous faire part de quelques réflexions du simple militant socialiste que je suis:
1) Dans un contexte déjà si compliqué au sein du parti, je ne vois pas l'utilité de créer un autre mouvement, même de "rassemblement", puisque vous avez l'air d'être satisfaits de l'existence et de la bonne marche d'Espoir à Gauche?!
2) Dijon n'était pas une réunion de courant, certes, au sens strict du terme, mais où est la différence, au sens politique, puisqu'il a été fait au nom et sous l'égide d'EAG, puissance invitante? J'ai encore votre invitation sous les yeux.
3) Pour une venue plutôt sympathique de Ségolène Royal qui est à l'origine de la motion qui a donné naissance à l'EAG, vous vous êtes ainsi emporté, Mr Peillon, et laissé aller, à son encontre, à des attaques personnelles d'une violence si rare et d'une méchanceté si inouïe, que j'aurais du mal désormais à vous estimer et respecter de nouveau. Que pensez-vous, Mr Rebsalem, des dernières sorties de votre co-signataire?!
4) Dans cette pitoyable affaire, et contrairement à ce que vous croyez, nombre de signataires de la motion E avaient signé, d'abord et avant tout, pour Ségolène Royal, sa personne, ses idées et ses valeurs morales, que vous semblez perdre en même temps que votre sang-froid. Il y a au moins un dans ce cas: moi!
5) Mais "oui" messieurs, on peut parfaitement faire de la politique au service d'une personne et d'une personnalité! Sachez qu'on était avec vous parce que vous étiez avec elle; maintenant que vous risquez de ne plus être avec elle, on risque de ne plus être avec vous! c'est aussi simple que cela!
6) Je trouve quelque peu fallacieux cet argument de "pas de présidentiables", et vous prie de vouloir bien lever la contradiction que voici: vouloir battre Sarkosy qui est "président", sans les personnalités qui sont "présidentiables"! Le meilleur présidentiable est peut-être l'un de vous ??!!
7) Je ne suis pas convaincu par votre rhétorique, en légitimité, basée sur le processus de vote des militants par étages que vous décrivez. En l'occurrence, le "vote collégial indirect" des élus n'est en aucun point pareil que le "vote universel direct" des militants.
8) Il y a eu d'ailleurs beaucoup d'interrogations et de problèmes dans les sections à ce sujet, et si vous êtes aussi convaincus que cela de votre bon droit, pourquoi vouloir un autre vote de "confiance" auprès des mêmes "militants mandataires fédéraux et membres du bureau national" du parti?!
9) Auriez-vous, SVP, l'amabilité de vouloir cesser d'entretenir cette insupportable confusion, qui consiste à nier le parti tout en s'en réclamant, à dénier le courant tout en s'y appuyant, à parler du nouveau "parti du rassemblement" tout en revenant tantôt à EAG, tantôt à la motion E et encore au PS!
En conclusion, pensez-vous vraiment pouvoir gagner en 2012 sans Ségolène Royal et ses troupes? Pouvez-vous rassembler en écartant la candidate socialiste et ses 17 M de voix aux dernières présidentielles?!
Veuillez agréer, Messieurs Peillon et Rebsalem, l'expression de ma considération distinguée.
PO/ dussaumc
Rédigé par : DUSSAUMC | 24 novembre 2009 à 18:46
@ Chatel
on va dire que le monde a bougé, que la droite s'est durcie, le centre ramolli et qu'on est obligé de penser transparti.Qu'est ce que la gauche du XXIe siècle ? la vraie gauche ? Celle du renoncement de 82 83 ? Celle d'avant ? Vous le savez vous ? Je connais hélas certains centristes, des électeurs et militants du modem, avec des valeurs "de gauche" et républicaines, plus progressistes que des socialistes pur jus qui se servent à leur propre fin de l'appareil. Rien de gauchiste, aucune valeur surtout...
En attendant, je vous mets une p' tite video de vincent qui brosse le paysage politique d'aujourd'hui et la gauche de demain
http://www.youtube.com/watch?v=Aj6PnZUIzyM
Rédigé par : florence | 24 novembre 2009 à 17:29
Merci beaucoup Gaëtan pour exprimer souvent des positions pondérées, dans l'intérêt du PS et de ceux qui font, ou devraient faire le parti : les militants, qui désespèrent.
J'ai naturellement suivi tous les épisodes de la polémique de Dijon. Mais ce qui m'exaspère aussi dans cette histoire, c'est que le système médiatique se concentre uniquement sur les événements au sommet, et consacre une portion congrue - voire inexistante - à la réaction des militants de base dans les régions.
C'est de cela dont je voudrais parler. J'entends bien qu'il serait bon de n'exclure personne, mais que faire lorsque nous sommes, nous militants du département du Nord, confrontés à des pratiques inqualifiables de la part d'un mandataire régional EAG, nommé par la direction nationale de EAG ?
Dans le cadre de la préparation des listes aux régionales notamment.
Je passe rapidement sur les tentatives de discrédit de notre mandataire départemental, et sur un vote truqué en AG à Lille la semaine dernière, avec une urne déjà remplie de bulletins avant le début des opérations !
Je serai plus explicite sur un événement qui a eu lieu hier matin, lors de la tenue de la dernière commission électorale fédérale :
Le mandataire régional 59-62, désigné par le national EAG donc :
- s'est introduit avec fracas dans la réunion
- en exigeant que notre représentant sorte ... pour le remplacer !
(notre représentant motion "E" avait déjà assisté à 4 réunions, et tenait d'ailleurs parfaitement son rôle)
- la commission, outrée par ce comportement, n'a évidemment pas donné suite et demandé à l'intrus de sortir
Que penses-tu de cet irresponsable qui, avec des méthodes de voyou, salit notre motion, ses principes.
Comment arriver à travailler sereinement avec de tels personnages, qui n'hésitent pas, eux, à pratiquer l'exclusion ???
Tu comprendras que nous restons sceptiques quant à un retour au calme si les choses devaient rester en l'état. J'ai parlé ici de la situation dans le Nord, mais j'ai bien sûr connaissance de situations du même acabit dans d'autres départements.
Toutes mes amitiés socialistes,
Daniel Cordiez, membre de la CA de section Dunkerque et du Conseil Fédéral 59 au titre de la motion E
Rédigé par : Daniel Cordiez | 24 novembre 2009 à 11:54
@ Florence
"C'est la gauche de demain". En voulant s'allier au MoDem, la gauche de demain n'est bien sûr plus celle d'hier mais elle n'est plus la gauche du tout.
Rédigé par : chatel | 23 novembre 2009 à 13:24
Bonsoir, Gaëtan,
Depuis deux ans, je suis avec intérèt votre blog, car vous ètes et restez un des rares socialistes en qui j'ai encore confiance.
Je suis, ou essaie de suivre, les péripéties du parti "dit socialiste".
Ce qui s'est passé le W.E. dernier à Dijon est profondément attèrant.
Des gens intelligents, qui réfléchissent, qui pensent, à défaut de calculer, se sont réunis pour parler de l'école et de l'éducation.
Qu'est-il ressorti dans la presse de leurs réflexions ? Rien sinon le crèpage de chignons entre Ségo et celui qui fut longtemps son bras droit, celui qui avait négocié avec elle le poste de premier secrétaire du PS !
Le tout, avec la "bénédiction un peu empruntée" d'un maire de Dijon qui, au nom de l'esprit républicain l'a accueillie, qui à force de ménager toutes les tendances car elles sont éventuellement porteuses d'avenir, va y perdre son âme, lui que j'ai toujours placé dans ceux qui méritent respect.
Je ne parle pas du Président "A temps complet" de la Région !! ... quel temps complet d'ailleurs ??
Vous ètes, monsieur Gorce, un des repères "honnêtes" de cette gauche que le pouvoir a pervertie.
Les autres subissent le passé, celui du "Gang des R25",
Vous n'en avez pas été. J'ai eu connaissance de vous à l'occasion du débat à l'assemblée, sur les 35 Heures, dont il est bon ton maintenant "de dire que c'est une mesure archaïque, inadaptée, génératrice des pires maux" (et c'est votre favorite qui a ouvert le feu au lendemain d'une campagne "suffisante et soit-disant moderniste", une campagne qu'elle a perdue, tellement imbue de sa personne, qu'elle n'a même jamais pris le temps de "travailler ses dossiers".
J'ai lu avec beaucoup d'intérèt votre bouquin "lettre ouverte à ceux qui veulent encore espérer de la Gauche".
Comme je vous estime et vous respecte sincèrement, j'ose encore espérer.
Sincèrement,
Paul Marconot
Rédigé par : Paul Marconot | 22 novembre 2009 à 22:40
Une mission qui n'est en aucun cas d'exclusion, je vous crois, pour vous lire régulièrement, et y trouver une volonté de rénovation, non seulement organisationnelle, mais également idéologique, en prise avec la réalité du monde tel qu'il est, naturellement pour le changer.
Une seule question, le ps s'affaiblit, la chute des adhérents est constante, ne pensez vous pas qu'il est grand temps d'une initiative forte de réintégration des adhérents exclus par charettes entières lors des dernières municipales.
Les Alpes-maritimes en sont l'exemple parfait, avec une droite omniprésente, un ps faible, et un secrétaire fédéral soutenant ségolène ROYAL qui a exclus à tire-larigot tous ceux qui contrariaient sa stratégie claniste et personnelle!
Un geste fort de la direction nationale pour recréer l'unité du parti, si l'on veut unir les Français!
UN EXCLUS DES ALPES MARITIMES
Rédigé par : un exclus des alpes-maritimes | 21 novembre 2009 à 17:07
Enfin un texte modéré sur ce qui s'est passé à Dijon.
Est-ce dans un esprit de dialogue qu'un pétition est lancé contre Vincent Peillon pour "l'exclure" d'EAG ?
Je ne suis pas (plus) militant socialiste, juste "soutien" de D.A.
Je desespere !
Rédigé par : Franck | 21 novembre 2009 à 12:03
Enfin un ténor qui pose le sujet comme il faut, reste à le faire accepter par V.Peillon et Aubry...
Rédigé par : J.GRUAT | 21 novembre 2009 à 11:44
Bonjour Gaëtan,
"coalition sans âme et sans projet", ce n'est pas totalement faux, bien que le projet porté par le courant soit un chouette projet, qui dérange encore. Ce ne sont que des conglomérats fondés pour l'accès au pouvoir en interne et cela manquant d'ouverture d'esprit et se résume à des calculs bien minables. Concernant les derniers soubresauts, j'ai rendu ma carte du PS fin septembre suite à quelques procédés pas rénovateurs de la fédé de Saone-et-Loire, ne voterai pas PS aux régionales au premier tour (je pense sincèrement rayer qqs noms sur la liste au 2e tour pour l'instant) mais me sens tres concernée par la démarche du Rassemblement initiée à Dijon. C'est la gauche de demain, une matrice d'idées de propositions qui casse les frontières partisanes et c'est tant mieux. Certes, ça dérange, comme toute nouveauté. Je n'ai pas apprécié la méthode Royal plus cassante que constructive ce week-end, c'était hors sujet et je ne parle pas seulement de son intervention sur le chèque contraception dans un atelier consacré à la reforme des temps scolaires. Dommage de ne voir dans la volonté de construire un Rassemblement de Peillon qu'une ambition perso de plus, c'est une des erreurs de Royal. Après cette semaine dingue, j'espère que les esprits vont s'apaiser.
Je vous mets un lien vers une contribution portée par une copine de Savoie, que vous et moi avions signé à l'époque. Rien à retirer et plus que jamais.
http://www.lepost.fr/article/2008/09/07/1259881_ps-les-courants-a-dissoudre-svp.html
Rédigé par : florence | 21 novembre 2009 à 06:43
Merci GaËtan pour cet article, nous avons besoin que les militants soient respecté au niveau de notre motion, nous disons stop à toutes instrumentalisations des votes des militants afin de créer à l'interieur de notre courant des rapports de forces inutiles et destructeurs. Merci Gaêtan ,le moment venu les militants se souviendront de ta moderation et de ta constance .
Rédigé par : Bafing | 21 novembre 2009 à 01:27
Merci de ta constance et ta pondération Gaetan. "Psychiatrie lourde" "fascisation" Les propos tenus par Peillon envers Ségolène salissent gravement le PS. Je ne sais pas si la réconciliation est perdue d'avance.
Rédigé par : Vincent-Marie BILOA | 20 novembre 2009 à 23:16