L'Assemblée nationale a été aujourd'hui le théâtre d'événements à la fois grotesques et attristants. Que penser de l'invasion, pacifique certes, de quelques militants d'une ONG, interrompant les débats sans autre légitimité que celle de leur combat et de la médiatisation qu'ils en attendent?
La démocratie repose d'abord sur des procédures. La référence n'est pas de nature à galvaniser, mais ces règles sont celles qui nous protègent tous. De ce point de vue, et pardon de ressasser ces vieilleries qui sont cependant au fondement de notre République, l'Assemblée est un lieu sacré et inviolable. Méconnaître ces principes c'est mépriser d'une certaine manière le suffrage universel.
La réaction de plusieurs parlementaires, et notamment de la quasi totalité du groupe UMP, n'est guère plus satisfaisante. Répondant à cette perte de dignité que constituait "l'invasion" de l'hémicycle par une égale perte de dignité, en multipliant les mots injurieux à l'égard des intrus comme des quelques élus qui semblaient les soutenir, ils firent pâlir de honte ceux d'entre nous qui, à l'instar de M. Smith au Sénat américain veulent se souvenir d'abord, dans ce lieux symbole qu'est le Palais Bourbon, de Tocqueville, Hugo, Clemenceau, Jaurès et même furtivement entrevu un jour du De Gaulle...
Fort heureusement, pour ceux-là, ce 2 décembre réservait une occasion (et par total contraste) de se recueillir et de se rappeler ce que sont le courage, la dignité et le banal respect de ses devoirs vis à vis de la République. À l'initiative de G. qui se reconnaîtra, nous fûmes tout à l'heure deux députés à rendre hommage au commandant de Meunier, qui donna sa vie, le 2 décembre 1851, pour défendre cette assemblée violentée par Louis-Napoléon Bonaparte et pour garantir à l'avenir au Représentants du Peuple le droit de poursuivre palabres, querelles, et disputes au nom de l'Intérêt Public, dès lors que la Nation les y avaient autorisés.
Je me propose d'envoyer au Président de Greenpeace France, comme à celui du groupe UMP (qui paradoxalement, pour un débat consacré à Copenhague, avait du se mettre au vert puisqu'il était absent) une rapide biographie du susdit, qui leur en dira plus sur le respect dû à l'Institution parlementaire que toute autre déclaration...
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