Présentés à La Charité-sur-Loire le 16 janvier 2010
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs et Cher(e)s Ami(e)s,
C’est toujours avec beaucoup de plaisir et d’émotion que je vous accueille, et plus encore cette année, puisque nous le faisons à La Charité.
J’ai la faiblesse de penser, et je crois que nous sommes nombreux à partager ce point de vue, que ce rendez-vous n’est pas un rendez-vous politique. Il est un rendez-vous convivial et amical. Au fil des années, au fil des dossiers que nous avons soutenus les uns et les autres, s’est noué un lien particulier qui dépasse, et de loin, les convictions politiques pour exprimer une vraie solidarité. Ce sont même souvent des liens d’amitié très forts qui se sont tissés. C’est pourquoi je vous accueille à La Charité-sur-Loire, un peu comme l’on convie ses amis à la maison.
Notre Ville de La Charité a connu, ces dernières années, sous l’impulsion de notre équipe municipale, avec le soutien des habitants, de la Région, de l’Etat, du Département, des fonds européens, un véritable regain qui s’est manifesté sur le plan économique, commercial, social et culturel. Je suis naturellement bien conscient de toutes les difficultés qui nous restent à résoudre. La crise économique nous a, comme ailleurs, frappée assez durement avec SMPE et, des craintes continuent à peser sur l’avenir de POBI qui constitue pourtant, avec la filière bois, le fleuron de l’activité économique charitois. Parfois les difficultés sont même venues d’où on ne les attendait pas : je pense en particulier à la blanchisserie du CHS dont les emplois ont été, contre toute logique, transférés à Moulins alors qu’il aurait été possible de trouver une solution convenable à La Charité ou à Nevers. Je tiens à vous assurer d’ailleurs que je présenterai à ce sujet un nouveau dossier car je ne me suis pas résigné à voir définitivement interrompue cette activité traditionnelle de notre Centre Hospitalier Spécialisé.
Si je fais allusion à nos initiatives et à la réussite de nos projets en Pays charitois, ce n’est naturellement pas pour sombrer dans l’autosatisfaction. C’est simplement pour indiquer que, lorsque la volonté est là, lorsqu’elle est partagée par le plus grand nombre, la réussite peut être au bout du chemin.
Parce que ce dont souffre d’abord notre département de la Nièvre, c’est d’un déficit de confiance. Nous devons croire plus en nous-mêmes. Nous en avons les moyens. Nous y sommes d’ailleurs obligés. L’Etat, au cours des années qui viennent, ne cessera de se retirer, nous laissant toujours plus de responsabilités et moins de moyens financiers pour les assumer. C’est dire que nous devons faire jouer la solidarité locale, intercommunale, mais aussi territoriale à travers les Pays et peut-être demain, ce pour quoi je me bats, entre les deux rives de la Loire, entre le Cher et la Nièvre. Je forme le vœu, en effet, que cette année voit avancer le projet de Parc Naturel Régional qui nous permettrait de mettre en commun et de valoriser nos atouts culturels, viticoles, agricoles, artisanaux, environnementaux, touristiques entre les deux rives de la Loire côté Cher et côté Nièvre.
Je parle de volonté, vertu indispensable dans les années difficiles que nous avons connues et que nous allons connaître.
Ce rendez-vous est l’occasion de retremper un peu cette volonté, de ressourcer cette énergie. La présence ici, à mes côtés, d’hommes et de femmes qui mènent ce combat, chacun à leur manière, à la tête de leurs associations, de leurs entreprises, de leurs commerces, est pour moi un encouragement supplémentaire. Je tiens à vous dire tout le respect, l’estime et l’admiration que j’éprouve pour ces hommes et ces femmes qui nous donnent l’exemple. Je pense à notre ami Régis Dumange qui a su faire de TEXTILOT PLUS une réussite remarquable et une référence pour le développement industriel dans notre région dans le domaine du textile. Je salue sa détermination, son courage et son implication - il a bien compris, comme d’autres, que la Nièvre ne devait pas hésiter à se prendre en main et que si elle le faisait, elle avait tous les atouts pour réussir - dans le domaine économique, mais aussi dans le domaine sportif, lui qui investit dans le Basket à La Charité et dans le Rugby à Nevers. Je lui souhaite dans ces deux domaines plein succès.
Je veux saluer de la même manière notre ami Pascal Jacob qui, malgré les aléas du moment, a sur créer une entreprise, décupler ses effectifs, conquérir des marchés. Je veux saluer des hommes et des femmes comme Camille Melaye, notre ami ancien Maire de Dompierre-sur-Nièvre qui, chaque année, est si heureux de rafler les prix au Salon de l’Agriculture pour ses animaux d’élevage. Je veux saluer la qualité du travail de notre ami Coudray-Ozbolt qui remporte lui aussi des prix face à ses concurrents du Sud-Ouest pour ses produits de foi gras. Je veux saluer la détermination d’hommes comme Henri Valès, le Président du Basket charitois qui a su progressivement transformer son équipe et surtout faire partager son envie, son ambition d’aller plus loin. Et comment ne pas penser à des élus comme René Vavon, qui a marqué sa commune de Murlin de sa gentillesse, de son sens de l’intérêt général. De la même manière, notre ami Maupetit à Moussy qui a su assumer pendant plus de 40 ans l’héritage de son père avec un dévouement sans relâche.
Je pense aussi à des amis très proches comme François Vincent, ou Pierre Jamet symbole de ces hommes et de ces femmes de convictions qui s’engagent sans en attendre aucune récompense !Sans ces exemples de détermination et de volonté, sans cet attachement au territoire démontré par les uns et par les autres, sans ce souci de l’intérêt public exprimé par beaucoup, je ne pourrais personnellement trouver la force de mener les batailles qui nous attendent. Celles-ci évidemment sont particulièrement nombreuses.
D’abord, des batailles nationales parce qu’il nous faut nous battre plus que jamais pour plus de justice et plus de solidarité.
Nous avons devant nous la nécessité d’une réforme fiscale tant aujourd’hui notre système de prélèvements est inéquitable. Il bénéficie d’abord aux plus aisés – je ne reviendrai pas sur le bouclier fiscal qui est la mesure la plus indécente que je connaisse, sachant que 154 contribuables bourguignons se sont partagés 3 millions d’euros de restitution de la part de l’Etat au titre du bouclier fiscal. Nous avons devant nous aussi une réforme des retraites dont il faudra obtenir qu’elle ne se fasse pas au détriment des plus modestes.
Nous avons devant nous une réforme de La Poste dont chacun s’interroge sur l’avenir en tant que service public.Plus globalement nous voyons bien que nous entrons dans un monde nouveau ou le risque de déshumanisation (comme à France Telecom) est la principale menace. Une société marquée par l’indécence de ses élites qui n’hésitent pas à se partager le pouvoir, la richesse, et ses avantages. Savez-vous que, par exemple, 50 % des postes d’Administrateurs dans les Conseils d’Administration des entreprises du CAC 40 sont occupés par à peine 100 familles.
A ce stade, je veux indiquer combien il est important et nécessaire que renaisse dans ce pays une véritable opposition démocratique. Non pas par souci d’entretenir la polémique ou le conflit avec le Gouvernement en place, cela n’apporte rien. Mais parce qu’il faut offrir une alternative. Un dernier sondage nous apprend que 67 % des français pensent que ni la droite ni la gauche n’ont les solutions pour résoudre les problèmes du pays. Il n’est pas bon qu’un seul gouverne et surtout qu’il gouverne sans qu’il y ait de solutions de rechange. Je lance donc une fois de plus, à toutes celles et à tous ceux qui croient en la Gauche, un appel à ne pas se décourager, à ne pas se démobiliser, à ne pas se diviser. Mais je lance surtout un appel aux dirigeants de la Gauche, qu’ils soient nationaux ou qu’ils soient locaux, pour qu’ils comprennent l’absolue nécessité de se renouveler, de changer les pratiques, de faire apparaître des projets nouveaux, pour que les uns et les autres, nous tous qui croyons en ces idéaux de justice et de solidarité, puissions retrouver énergie et confiance. A bas les chapelles, les clans et les coteries. L’hommage unanime qui a accompagné la disparition de Philippe Seguin nous montre que le pays attend de ses «politiques» une indépendance d’esprit, une liberté de parole et surtout une éthique de la responsabilité qui évoque irrésistiblement la figure de Pierre Mendes France qui reste pour moi une référence !
Il reste pour y parvenir, beaucoup à faire. Trop de mauvaises habitudes se prennent vite. Le cumul abusif des mandats éloigne de nos concitoyens, les intérêts du parti éloignent des intérêts du pays, les préoccupations de carrières détachent du service à la population. La Gauche doit se réformer sur tous ces points.
A cet égard, je ne renonce pas à me battre, conduit parfois à me retrouver sur la marge, mais je suis bien décidé à ne pas renoncer. J’ai exprimé depuis deux ans des différences mais je suis persuadé que vous les partagez : c’est pourquoi je continuerai à le faire. Si nous voulons changer ce pays, il faut commencer par changer la Gauche !
C’est d’abord le service de l’intérêt général qui doit nous guider, et pas celui des intérêts particuliers.Mais, la bataille que nous devons mener sera aussi une bataille locale. Je veux insister sur le scandale que constitue le nouveau découpage électoral. On va supprimer un député à la Nièvre, ce qui va encore affaiblir la représentation de notre département et plus globalement, des départements ruraux. On va aussi, évidemment, en réduisant le nombre de sièges, réduire mécaniquement le nombre des députés qui vont les occuper. Je sais que beaucoup d’entre vous s’interrogent pour savoir ce que sera l’avenir et, en particulier, ce que sera l’avenir de ceux qui occupent aujourd’hui ces responsabilités. Je tiens à vous dire que j’ai bien l’intention de continuer à me battre. Je sais que vous n’accepterez pas que l’avenir se décide sur le tapis vert au nom de préoccupations d’états-majors ou de clans. C’est de manière claire, transparente, que ces questions devront se régler et en bonne intelligence avec l’ensemble de mes amis parlementaires. En toute hypothèse, il est scandaleux que le canton de Guérigny ait été détaché de la circonscription ligérienne et j’y vois l’intention perverse du Gouvernement d’affaiblir son député et l’ancrage à Gauche de cette circonscription !
Il nous faudra continuer à défendre notre département. Je dis souvent que j’aimerai pouvoir consacrer autant d’énergie à créer des activités nouvelles que je suis amené à en dépenser simplement pour défendre ce que nous avons.
Défendre l’emploi et notamment, comme je l’ai indiqué, plusieurs de nos entreprises menacées pour lesquelles il va falloir trouver également des activités de substitution, en particulier sur le site HENKEL, avec notre ami Alain Dherbier.
Défendre la parole donnée, comme nous allons encore être amenés à le faire s’agissant de la 15ème Bsmat à Fourchambault où l’Etat tarde à respecter ses engagements et nous risquons d’être forcés de l’y contraindre.
Défendre notre patrimoine, comme j’ai commencé à le faire ici, à La Charité et, comme nous devons continuer à le faire autour de la Loire ou de la rivière Nièvre à travers son Contrat de Rivière.
Défendre nos services publics, sans cesse réduits sous la contrainte des décisions prises à Paris : moins de classes dans nos écoles et moins d’enseignants alors qu’il faudrait au contraire en profiter pour renforcer l’encadrement. Moins de moyens pour les RASED, moins de bureaux de Poste transformés en agences postales sans qu’on puisse assurer la continuité du service. Moins de tribunaux, moins de policiers et de gendarmes, moins de présence d’EDF ou de GDF, de France Telecom dont les cadres sont progressivement déplacés vers Dijon ou vers Lyon. Moins de présence plus globalement de l’Etat qui va réduire les moyens des Sous-Préfectures, comme des services situés à Nevers. Et comment ne pas être choqué par la dégradation continue de la liaison ferroviaire entre Paris et Nevers. Les retards se multiplient nuisant à l’attractivité de notre territoire et à la qualité de vie des usagers. Tout cela est évidemment particulièrement choquant, parce que cela va à l’encontre de ce que nous tentons, nous, de faire dans nos collectivités. Le problème, c’est qu’il nous faudra prendre très souvent le relais. Nous ne pourrons pas, de ce point de vue, nous résigner à rester dans le cadre actuel ; il faudra élargir nos inter-communalités, travailler sur des espaces plus larges. Bien entendu, la réforme des finances locales et en particulier celle de la Taxe Professionnelle vont rendre les choses encore plus difficiles, je l’ai évoqué tout à l’heure. Pour la Ville de La Charité, c’est l’équivalent de deux points d’impôt que nous allons ainsi perdre au niveau des dotations de l’Etat. Cela veut dire que, soit nous réduirons les services, soit nous serons forcés de faire le transfert sur le contribuable pour maintenir le niveau et la qualité du service ; c’est un scandale fiscal.
Mais nous aurons encore à nous battre aussi pour Magny Cours. Personnellement je ne renonce pas et je lance un appel à mes collègues parlementaires nivernais : le nouveau Président de la Fédération Internationale Automobile, a dit que la France ne pouvait pas être privée d’un Grand Prix et qu’il ne voyait que Magny Cours et Le Mans pour relever le défi. Alors, nous devons le prendre au mot et ressortir notre candidature, demander une réunion au plus haut niveau autour du Gouvernement et des différents acteurs pour régler la question de l’organisation. La disparition du Grand Prix est choquante et injuste. Il faut que nous mettions tout en œuvre pour saisir cette opportunité, pour reprendre le Grand Prix, c'est-à-dire ce qu’on nous a volé.
Je me battrai également pour soutenir Martine Carrillon Couvreur dans son travail pour que l’autoroute rejoigne Magny Cours ; obtenir un second pont sur la Loire ; travailler à l’aménagement de la RN151 ; je me battrai évidemment à vos côtés pour que toutes les initiatives prises ici ou là par vos communes puissent aboutir soit avec mon aide financière, mon aide technique ou mon soutien auprès des administrations concernées. Mes collaborateurs à ce titre sont à votre disposition.Vous voyez, la tâche est importante, elle est rude, elle est difficile. Mais, elle mérite d’être conduite. C’est en tout cas avec une énergie intacte que je le ferai.
J’ai pu connaître au cours de ces deux dernières années quelques doutes. Ce n’est pas par rapport à la Nièvre, c’est par rapport à la situation politique à Paris. Moi pour qui, je l’ai dit, la référence à Pierre Mendes France, signifie un langage de vérité, et de courage, j’avoue que j’ai du mal à trouver dans la politique actuelle, à droite comme à gauche, des références qui puissent me convenir. Mais sur un plan local, j’ai toujours trouvé ici, par votre soutien et votre action, les appuis qui m’ont permis de retrouver énergie et courage.
Je suis aujourd’hui déterminé et je tiens à vous dire, à l’occasion de ces vœux, que c’est un combattant qui se présente devant vous, serein, pacifique, mais déterminé à défendre les intérêts de la Nièvre et ses convictions et à porter haut vos préoccupations.
Je vous adresse à tous, tous mes vœux, de bonheur et de réussite pour 2010. Meilleure année pour vous toutes et vous tous.
Gaëtan GORCE, député de la Nièvre
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