Un Président au-dessus des lois ?

Dans la foulée de ses déclarations sur les gens du voyage, le Chef de l'État vient de franchir une nouvelle étape dans sa stratégie « sécuritaire » en proposant de retirer leur nationalité à certains mineurs délinquants. Sans rentrer dans le débat sur le caractère  « républicain » ou non de ces mesures, apprécié d'un point de vue politique, restons-en au seul niveau du droit. Il ne fait aucun doute qu'une telle disposition comme plusieurs de celles qui ont été annoncées ne sont pas conformes au droit international. Il ne fait aucun doute non plus que le Président le sait. Ce qui signifie qu'il a délibérément choisi de se placer au dessus des lois. Curieux cheminement pour celui que la Constitution fait le garant des Institutions. Mais au-delà de l'originalité de la démarche, ce sont ses conséquences qu'il faut examiner. D'abord, il est curieux de vouloir rappeler des délinquants à la loi au moyen de mesures elles mêmes illégales ! Ensuite, que reste-t-il de la République lorsque son principal responsable n'hésite pas à se situer lui-même au-delà du cadre qu'elle autorise ? N'est-ce-pas dans tous les cas encourager les comportements qu'on prétend réprimer ? M. Sarkozy a depuis longtemps oublié que la pédagogie la meilleure passe par l'exemple. Celui que l'on donne. Il a à cet égard, lui et ses ministres, renoncé à cette mission semblant ne voir dans les règles, formelles ou éthiques, que nous nous sommes donnés, que des obstacles de papier qu'on peut chiffonner à l'envie. On peut rester ministre de l'Interieur malgré une condamnation, ministre du Budget et trésorier de l'UMP : la liste serait trop longue de ces manquements au plus niveau de l'État dont la répétition est inquiétante. Ces règles n'existent pas pour le confort et selon les humeurs de ceux auxquelles elles s'adressent. Elles caractérisent et font vivre la démocratie.  Gaëtan Gorce

Comments

[Rédigé par : Antoine GAVORY]

Non un président ne devrait pas être au dessus des lois. Et pourtant cela a toujours été. Même François Mittérand qui a pour moi été le plus grand depuis la création de la république avait ce défaut parfois de manipuler les choses et l'opinion.

Mais on ne demande pas non plus à des ministres et à unprésident d'être des gens parfaits. Nous ne les élisons pas pour leur bon sens moral, mais pour le programme qu'ils proposent. Ce que nous leur demandons c'est de replir leur mandat avec le souvenir qu'ils sont au service du peuple qui les a choisi et non le contraires.

Sur la dérive sécuritaire de Sarkozy, elle n'est guère étonnant et à voir son entourage fait de Kapo, elle risque de durer un moment. ce qui m'inquiète en revanche c'est d'entendre Martine Aubt déclarer que la priorité pour 2012 est de s'occuper de la sécurité. Là, je me demande si nos députés ont vraiment leur place de représentants du peuple ou s'ils sont depuis le temps complètement déconnecté de la vraie vie (ce qui n'étonnerait guère personne d'ailleurs).

La préoccupation des français aujourd'hui n'est pas l'insécurité. 3 millions de chômeurs, de quotidien précaire, méprisés par une classse politique qui en fait des parias, c'est là que règne la véritable insécurité. Ce n'est pas en brandissant la matraque que l'on frocera les gens à être heureux, c'est en leur offrant un travail, une vie décente.

Sarkozy est en train de détruire les fondements de ce pays. Non seulement il fait passer le peuple français pour des abrutis à travers le monde, mais maintenant nous devenons des faschos dans une république bananière. Sarko méprise totalement les fondements de la constitutions avec le soutien (encore! ) des forces de l'ordre (décidemment!).

Mittérand avait donné à la france un prestige international, Sarkozy est en train d'abattre lui seul les trois cents dernières années de notre histoire depuis la rébolution jusqu'à mai 68.

Non seulement il n'offre à la France aucun avenir concert mais en plus il détruit notre passé comme s'il voulait éradiquer l'identité française.
Mais je crois encore, pas en lui mais en ces 60 millions de français fiers de leur nation, et j'espère sur les 3 millions de chomeurs qui lorsqu'ils se seront rendu compte qu'ils sont remisés aux bans de la société réagiront.

[Rédigé par : la fourmi rouge]

Très bon billet comme à votre habitude.

Mais peut-on vraiment ne pas " rentrer dans le débat sur le caractère « républicain » ou non de ces mesures, apprécié d'un point de vue politique," ?
Patrick Weil dans le Monde met le doigt où c'est très douloureux, justement me semble-t'il.

Bien à vous.

[Rédigé par : AJ77]

Bonjour Gaëtan, bonjour à tous,
Un président "perché" au-dessus des lois, provoque une situation non seulement originale mais symptomatique de sa volonté délibérée d’ancrer l’état de conflit d’intérêt dans l’état légal.
Pire, il peut se targuer aujourd’hui d’une immunité quasi-totale dans tous les cas de figures possibles.
La révision constitutionnelle en 2008 façon Sarkozy, articulée autour de l’article 5 (le Président de la République définit la politique de la nation), commence à montrer les objectifs de ses desseins, ce qui peut se résumer en la célèbre formule de Louis XIV, "l’état c’est moi".
Il compte arriver à réaliser son tour de force qui consiste à brouiller la nature de sa légitimité : nier formellement le mandat électif du 6 mai 2007 qui lui a été donné pour le requalifier en institutionnalisant son sacre clandestin, celui qui ne dit pas son nom.
Autant dire que les conséquences ne l’inquiètent guère. D’ailleurs il réitère les travers de l’autre royauté elle aussi ivre de sa suprématie, Louis XV, qui s’extasiait dans un emportement (prémonitoire) "après moi le déluge !".
Amicalement.

[Rédigé par : ,GIRARD]

Non la pédagogie ne passe pas par l exemple si ce n est seulement pour les gens vertueux qui eux n' en ont pas besoin
on est pas au pays de Bamby, ce n' est pas non plus "tout le monde il est beau tout le monde il est gentil"
la democratie est fragile et ceux qui ne respectent pas les lois doivent etre punis , sans barbarie mais sans faiblesse il y a une grande reflexion a mener sur ce sujet, sans haine et sans crainte , sans tabou d'aucunes sortes en ayant le courage d appeler un chat un chat
ne rien faire c est faire le lit de l'extreme droite nier les problemes ou ne pas avoir le courage de les regarder en face n est pas sain
les delinquants minent la democratie,la democratie est ce qu on peut faire de mieux en rapport aux libertes , mais cela suppose d etre sans faiblesse pour ceux qui ne la respecte pas
girard

[Rédigé par : ,GIRARD]

Non bien sur un president ne doit pas etre au dessus des lois, mais je voudrais dire que la gauche ne peux pas faire l impasse sur les problemes de securite
est il faux de dire que certains Français sont sur representes en matiere de delinquance?
est il faux de dire que bien que Français certains n ont pas un comportement qui honore la France?
J'ai ete pour mon travail en contact avec les gens du voyage , beaucoup, beaucoup trop etaient detestables, arrogants , impolis, imbuvables et j en passe
on peux voir les problemes de tres haut , mais on finit pas ne plus rien voir du tout,ou on en parle comme madame de Sevigne parlait des fenaisons:-savez vous ce que c est que faner?...
La politique de l autruche n'a jamais conduit bien loin .certains vivent dans des immeubles securises, ils sont mal places pour faire la leçon aux autres
la republique doit assurer la securite de tous c est sa premiere raison d etre
je sais que denoncer cela n est pas bien vu, pour moi ce n est ni de droite ni de gauche je dit ce que je pense , ne pas voir les problemes quand il est temps est peut etre un defaut Français
Chamfort ecrivait :en France on laisse courir les incendiaires et on persecute ceux qui sonne le tocsin
girard

[Rédigé par : Azzedine]

"Être ou ne pas être"...français tel est la question que je me pose...En cotinuité avec vos propos je me désole du caractère anti-républicain du discours du président: une question me vient à l'esprit, les français "d'origine française" (je n'aime pas ce que je viens d'écrire) quelles sanctions "leurs sont réservés"?
Je pense que l'approche des éléctions présidentielle de 2012 donne le tournis à notre président et à ses conseillés, un tournis qui par force centrifuge le rapproche dangereusement de l'extrême droite.
Pour conclure je reprendrai cette citation du Pasteur Niémöller
«Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit ; je n’étais pas communiste. Quand ils ont jeté en prison les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit ; je n’étais pas social-démocrate. Quand ils sont venus chercher des catholiques, je n’ai pas protesté ; je n’étais pas catholique. Quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester.»
Pasteur Martin Niemöller déporté (1892-1984)

[Rédigé par : RichardTrois]

Oui effectivement, c'est très juste.
Je l'écrivais sur LePost. J'ajoute un Edit pour mentionner votre prise de position.

Le Président Sarkozy contre la Constitution de la République?
http://bit.ly/ck4mbf