Il n'aura guère fallu attendre que quelques semaines pour que cette triste prédiction se réalise. Le dumping législatif et juridique est désormais en marche. La première offensive porte aujourd'hui sur le droit reconnu aux fédérations d'autoriser contre rémunération l'organisation de paris sur les manifestations qu'elles organisent ou qui se déroulent dans le cadre de la délégation qui leur est consentie par l'État. Ces fédérations se sont mises d'accord pour fixer ce droit à 1% du montant total du pari, prélèvement jugé immédiatement exorbitant par les opérateurs, qui n'ont pas hésité à saisir le Conseil constitutionnel, par le biais de la question prioritaire de constitutionnalité, pour tenter de faire tomber ce premier pan des protections législatives.
Si la décence n'a jamais été leur fort, il faut néanmoins leur rappeler que s'il existe des sports sur lesquels parier, c'est parce que des fédérations ont utilisé leurs compétences, leurs ressources, leurs savoir-faire, leurs adhérents pour organiser des compétitions. Celles-ci ne sont pas nées de l'air du temps ou simplement pour satisfaire la soif de rentabilité de quelques investisseurs qui veulent bien laisser parier leurs concitoyens sur les résultats d'un match mais ne veulent de leur côté courir aucun risque sur les bénéfices que celui-ci, quelque soit son issue, est supposé leur apporter.
Ces libéraux là, ne sont pour la liberté que lorsqu'elle leur bénéficie et vantent le risque à la condition qu'il soit porté par d'autres. Il y a fort à parier justement que venant pleurer famine à l'Elysée leur voisine, ces sociétés de jeux en ligne s'en prennent ensuite à toutes les autres dispositions qui ont rendu la loi non pas acceptable mais supportable. À savoir : un prélèvement fiscal à peine suffisant pour garantir les recettes de l'Etat et du CNDS; une aide aux sociétés de courses à peine suffisante pour garantir l'avenir de la filière; une protection contre les addictions notoirement insuffisante pour prémunir notre société contre ce risque de santé publique, etc, etc, etc.
Le gouvernement a mis le doigt dans un engrenage en cédant aux pressions de ses faux amis. Il va désormais devoir faire face au chantage constant de ceux qui menaceront de retourner dans l'illégalité plutôt que de devoir payer le juste prix de leur légalisation. On sent déjà dans la voix de ces philanthropes les accents du désespoir, de la misère qui les guette, pourquoi pas de la ruine... Espérons que ce soudain appel à la compassion ne suscite pas l'émotion de ceux qui gouvernent. Ils ont déjà suffisamment cédé. Aller plus loin serait un scandale... Un de plus me direz-vous !
Gaëtan Gorce
Bonjour
L'observatoire citoyen des jeux a repris ce billet
(www.observatoiredesjeux.fr)
Rédigé par : Observatoire citoyen des jeux | 19 octobre 2010 à 21:33
Je ne pense pas que le gouvernement a cédé à ses faux amis , ce sont je pense ses vrai amis .
A vos jeux faites vos jeux... le cinq noir impair et manque de quoi en perdre la boule!.
Non pour certains un seul critère , je ramasse de l'argent et c'est bien , le reste importe peu ,
l'intérêt général , foutaise, ils ont une éthique celle de la tirelire , une morale celle du coffre fort , un pays est digne d intérêt si l'on peut tondre ses brebis et tout cela bien sur au nom de la liberté , ce sont des rats.
girard
Rédigé par : girard | 07 octobre 2010 à 13:56