La pénible affaire qui défraie aujourd'hui hui la chronique revêt une double dimension. Sur son volet judiciaire, au delà de l'émotion légitime, il faut bien admettre que nous ne pouvons rien ! Aussi est-il inutile de se focaliser sur un dossier dont l'évolution est imprévisible. Tout ce que l'on peut souhaiter, c'est que l'innocence de DSK soit au final démontrée.
Reste le volet politique sur lequel nous devons concentrer notre attention. À cet égard, et contre toute attente, le retrait probable de DSK constitue peut être une salutaire épreuve de vérité. Il nous oblige d'abord à rompre avec la périlleuse facilité à laquelle nous nous sommes abandonnés depuis des années. Nous ne pouvons plus désormais nous en remettre à un homme ou une femme providentiel(le) : DSK jusqu'à dimanche, Ségolène Royal en 2006, Lionel Jospin en 2002 ou Jacques Delors en 1995.
Au-delà des des événements qui viennent de se dérouler (et qui échappent à toute comparaison), l'accablement qui a saisi les socialistes n'est d'ailleurs pas sans rappeler celui qui prévalait au lendemain de l'annonce du retrait de Jacques Delors dans la course présidentielle en 1994. Comme si les socialistes, plutôt que de chercher à dépasser leurs contradictions, préféraient s'en remettre pour les assumer à des personnalités hors-pair appelées à dénouer par leur charisme le fil des ambiguïtés accumulées au cours de décennies d'hésitations et d'interrogations. Aujourd'hui nous n'avons d'autre choix que de revenir à la politique, parler stratégie et alliance, avancer propositions et idées. C'est sur une ligne politique que nous gagnerons plus que par le retour ou la résurrection miracle de l'un d'entre nous.
Ensuite, cette situation nouvelle créée pour les nombreux candidats à la candidature une grande responsabilité. Plus question désormais de candidatures de témoignage, finie l'ambition d'instrumentaliser les primaires pour s'assurer des bénéfices d'image ou négocier un maroquin. Si l'ombre de DSK autorisait ces coquetteries, ne pourront plus désormais être candidat que ceux ou celles qui seront honnêtement convaincus de pouvoir diriger l'État. Leur rôle sera de faire gagner la gauche : à eux ou à elles de se montrer à la hauteur de l'enjeu. La triste épreuve infligée a DSK nous place à nouveau toutes et tous au pied du mur : à nous collectivement de faire preuve de maturité !
Félix faure est mort en 1899 dans les bras d'une courtisane.
La dérive sexualité - politique ne date pas d'aujourd'hui, et du fait que nous sommes dans une république Laïque, les morales religieuses doivent elles faire acte de respectabilité?
La dérive ne vient-elle pas aussi du fait que l'on étale au grand jour la vie privée de nos dirigeants (et de toutes les personnes dans la lumière en général) et que l'on exige d'eux une droituire qu'aucun français n'est capable d'avoir. Le pouvoir attire, les femmes, les hommes, les capos.
Certes l'affaire DSK est différente parce qu'il ne s'agit pas d'une simple relation extra conjugale qui en soit, si elle était consentie ne serait pas grave, mais d'un viol (présumé, laissons à cet homme la présomption d'innocence!).
Pour moi, qui ne suis qu'un spectateur de la vie politique (de toute façon accessible qu'à une élite ...), l'affaire DSK révèle beaucoup de choses: d'une part que si DSK est vraiment coupable, il en est d'autant plus stupide et son absence des primaires socialistes ne seraient dans ce cas qu'une bonne nouvelle pour le pays, parce qu'un homme qui part favori pour être à la tête d'un état et qui se livre à ce genre de comportement est soit totalement stupide, soit totalement dérangé, et dans les deux cas, inapte à exercer le rôle de Président de la République (même s'il pourrait difficilement faire pire que son prédécesseur!). D'autre part, il semble que les politiques français découvrent qu'un homme politique pourtant influent, soit soumis aux mêmes règles que le peuple.
Enfin, je suis assez choqué de ce déferlement de "justiciers", entre ceux qui affirment que DSK est innocent, et ceux qui affirment qu'il est coupable. Il y a une justice (et on ne peut que se réjouir que ce soit la justice américaine qui ait en charge ce dossier, car en france l'affaire aurait déjà été étouffée!), alors laissons la justice faire et que l'on soit blessé ou que l'on se réjouisse de cette situation (en fonction du camp auquel on appartient), il y a d'abord un acusé et une victime présumée. Aussi chauvin soit-on, le Français DSK reste l'accusé, et la femme de chambre la victime présumée. ne faisons pas de martyres.
Je m'étonne quand même qu'à chaque échéance électorale, certains faits ressurgissent: D.Villepin condamné, DSK impliqué dans un scandale ... la route s'ouvre pour certains candidats ... de droite ou de gauche.
Rédigé par : GAVORY | 25 mai 2011 à 11:28
L'épreuve de vérité pour le ps au sujet de l'affaire DSK se poursuit ,pour ce qui est de son innocence ou sa culpabilité c'est à la justice américaine de le dire.
On assiste en spectateur à l'étalement de la puissance que procure l'argent, chaque mois de son assignation à résidence va coûté plus de 200 000 dollars , pour avoir son avocat un des meilleurs mais des plus chers des USA il faut vraiment avoir les moyens !même en gagnant 50 000 dollars par mois au FMI cela ne suffit pas.
chaque électeur potentiel de DSK car il aurait été candidat devraient se poser la question : la parti socialiste, un parti se disant de gauche aurait été représenté par cette personne!
Bien sur le FMI n'existait pas au 19ieme siècle mais qu'en auraient pensé les Blanqui Proudhon ...et plus prêt de nous le grand Jaurés pourtant d'une famille bourgeoise avec un frère amiral , ils auraient sans doute pensé que nous étions tombés bien bas pour avoir pour porte drapeau le patron du FMI.
A quelque chose malheur est bon comme le dit l'adage , puissent les socialistes sincères se reprendre voir la réalité en face et se donner un candidat éloigné de l'argent corrupteur .
girard
Rédigé par : [email protected] | 23 mai 2011 à 13:47
Plus que jamais,il faut pour l'entourage des grands de ce monde, un "fou"comme les rois ou les grands avaient, donc une personne inamovible sur de son emploi qui puisse dire ses quatre vérités à ces gens là: c'est une question de sécurité publique ;non la puissance ne doit pas permettre tout et tout de suite. quand on parle d'un enfant on dit qu'il fait un caprice que dit on pour un adulte?.
Surtout que ces gens là sont souvent entourés d'une cour de flatteurs de thuriféraires qui coupent un peu plus la personne du monde réel .
Il est temps d'y penser , ce serait peu couteux mais sans doute efficace .
girard
Rédigé par : [email protected] | 19 mai 2011 à 10:33
Je suis d'accord sur le volet politique, c'est il est vrai une épreuve salutaire de vérité ," il n'est pas de sauveur suprême ni dieu ni césar ni tribun ".
Pour ce qui est du volet judiciaire, il aura des retombées sur le parti socialiste car comment vouloir faire croire que personne ne savait rien dans l'entourage de dsk sur son comportement , je déplore l'absence de compassion de la part des dirigeants du ps envers l'employé de l'hôtel .
Bernard Tapie toujours en très grande forme regrette qu'on ait pu traiter un personnage de cette importance de la sorte, ils sont beaux les démocrates qui s'indignent pour certains et se taisent pour d'autres, comme en FRANCE on a trouvé le pouvoir des juges d'instruction trop important quand on a mis à l'ombre des Tapie Le Floch... mon bon monsieur...
Si DSK est innocent c'est une triste épreuve mais s'il est coupable ce que je crois il devra payer sa dette, de plus les faits se sont passées dans le pays de la "démocratie" ce même pays ou il y a compte tenu de la population environ 5 fois plus de prisonniers qu'en France.
mais c'est à mettre à l'honneur de ce pays que l'on ait considerer l'individu avant la fonction.
Mais quand on peut offrir une caution de 1 million de dollars est on encore socialiste?
Il n'y a que sur les costumes qu'un économie va peut être se faire!
girard
Rédigé par : [email protected] | 18 mai 2011 à 19:56
Enfin une analyse qui donne du sens! En effet, que les politiques parlent politique, que les socialistes affirment leurs orientations, leurs idées et leurs alliances. Même si je ne suis pas totalement d'accord avec votre analyse concernant le principe de l'homme providence...il est urgent que nos élus socialistes et surtout Solférino reprennent le discours politique.
Hélas... I have just a dream....
Laurent
Cahors
Rédigé par : Laurent | 17 mai 2011 à 21:32