Mon Cher Arnaud,
Qu’au lendemain des primaires où tu as fort honorablement tiré ton épingle du jeu, tu sois saisi d’une nouvelle poussée d’ardeur rénovatrice, ne peut que réjouir celles et ceux qui veulent faire changer le Parti socialiste. Parce que tout, en réalité, reste encore à faire. Et parce que l’enjeu, à l’approche de la présidentielle ne doit pas être occulté tant un parti moderne, ouvert, délibérant, innovant serait nécessaire à l’exercice efficace du pouvoir.
Mais à la condition, toutefois, de ne pas prendre les « vessies pour des lanternes », ou de confondre, une fois de plus, les effets et les causes. Que le rajeunissement du PS ne parvienne pas à s’opérer, qui s’en étonnerait ? Et à qui la faute ? A ceux et celles qui sont toujours là ? Ou à un appareil qui se révèle incapable de programmer, de planifier, de vouloir le renouvellement ?
A cet égard, la question principale ne saurait être celle de l’âge des élus ou de la durée de leur mandat. On pourrait certes espérer que, passé un temps, nos doyens aient l’élégance de céder la place. Mais ne serait-il pas absurde d’en faire une règle générale ? On peut parfaitement entrer dans la carrière à 62 ou à 67 ans et se révéler un excellent législateur, ou bien à 30 ou à 40 et rester un parfait incapable.
Aussi, ne faudrait-il pas que l’attaque en règle à laquelle tu viens de te livrer, et qu’on peut comprendre, ne nous détourne des vrais combats, à savoir les blocages institutionnels qui font que le PS se soucie comme d’une guigne de représenter dans ses instances, comme dans ses Assemblées, la Nation dans sa diversité qu’elle soit d’âge ou d’origine…
Et cette carence ne peut être séparée d’une autre plus préoccupante qui pointe son incapacité, égale, à renouveler ses idées et son projet.
Ce sont donc les structures qu’il faut changer (et accessoirement les hommes et les femmes qui s’en accommodent et ceci quel que soit leur âge) pour ne pas donner à l’appareil le prétexte et l’opportunité d’une « rénovation » à bon compte, en se contentant de remplacer quelques anciens par de jeunes apparatchiks formés à la même école : celle des clans et des écuries, au total issus du même sérail.
Alors comment y parvenir ? Par la seule méthode qui vaille : la démocratie. En élargissant à tous nos candidats, en particulier aux législatives, la technique des primaires ! En choisissant directement nos dirigeants sans passer par les filtres dépassés des courants qui ne servent que de paravent aux ambitions les plus mesquines ! En réhabilitant la délibération via une revitalisation de nos bureaux et Conseils nationaux qui ne sont plus, l’un une chambre d’écho de débats médiatiques, l’autre une chambre d’enregistrement des décisions du sommet.
L’enjeu pour la gauche, Cher Arnaud, n’est pas de faire un sort aux « Anciens » mais de combattre les pratiques anciennes, c'est-à-dire d’ouvrir le PS sur la société et sa diversité et de redonner à ceux qui ressentent à nouveau l’envie de s’engager, le moyen de le faire au sein de notre vieille maison ! Agissons ensemble en ce sens. Et, je suis d’accord avec toi, sans délai !
Pousser les vieux vers la sortie ! Il est bien gentil, Arnaud, mais on pourrait lui rétorquer qu'il y a une autre priorité sur laquelle le PS, depuis des lustres, avance des propositions ... en les repoussant sans cesse à plus tard : le non cumul des mandats ! Et ce principe devrait s'appliquer quel que soit l'âge.
Alors, les militants ayant approuvé largement il y a deux ans, ça va le faire !!! Bein non, ça n'en prend pas le chemin : les cogitations sur les candidatures (souvent "officielles", sans le dire) laissent présager que les notables locaux détenant déjà un mandat de maire ou de conseiller général -- voire les deux -- seront nombreux à se présenter aux législatives 2012.
Pour la forme, les adhérents du PS voteront le 1er décembre ... pour ratifier.
Ainsi, voilà un nouvel exemple du mépris des militants : les consulter, et après 2 ans ne rien appliquer de ce qui leur a été pourtant proposé !!!
Enfin, en matière d'exemplarité Arnaud MONTEBOURG, celui qu'on présente à tort comme le champion de la rénovation, en aura mis du temps à conformer ses actes avec ses déclarations sur le non cumul. Il est possible qu'il ne se représente pas à la députation, et qu'il conserve alors la présidence du Conseil Général de Saône-et-Loire. Attendons ...
Rédigé par : Daniel Cordiez | 16 novembre 2011 à 00:23
Permettez moi d'être en désaccord avec votre analyse. Il me semble que vous confondez alors représentation locale et représentation de la nation. Il parait souhaitable de vouloir une représentation de groupe équilibré pour une représentation nationale (comme une vraie démocratie parlementaire) alors que dans certaine élection le critère principal est celui de représenter une localité.
Il ne me semble pas que l'assemblée soit la chambre des territoires, qui est censé etre le Sénat. Il serait désastreux d'avoir une chambre direct des territoires et une autre indirecte.
Et bien évidemment, bien que je ne doute pas que vous fréquentiez votre section, on peut parfois douter du fait qu'elles recelent toutes en leur sein les conditions de représentation de la population française.
Bref, il ne faut pas mélanger cause et effet certes mais il ne faut pas mélanger chambre représentative et chambre politique. Sinon c'est la multiplication du député Godillot, déjà fort trop présent à l'assemblée.
Cordialement,
Rédigé par : Artamille | 14 novembre 2011 à 23:17
C'est bien la grande différence entre les Français et leurs élus: pour les uns ils sont sans doute très bien et ne veulent point partir et pour les autres, l'immense majorité, le sort qu'il leur est fait est si mauvais qu'il faut les contraindre pour rester !et ce qui est le plus cocasse c'est que le très petit premier groupe décide pour le très grand second: peut on faire mieux? mais il semble que nous soyons en démocratie, quel serait la différence sur ce sujet dans un pays non démocratique.
girard
Rédigé par : girard rené [email protected] | 14 novembre 2011 à 22:30