Il faut se réjouir qu’un accord soit trouvé avec les Verts : l’écologie est l’avenir de l’idée socialiste, et faute d’avoir su se l’approprier pleinement, notre parti doit travailler avec celles et ceux qui l’incarnent aujourd’hui le plus fortement.
On se réjouit à la lecture de l’accord de voir surgir l’ambition d’une véritable transition énergétique, et même une révolution des transports comme la promotion de nouveaux modes de consommation ou la création d’une fiscalité écologique.
Sans doute aurait-on pu espérer de cet accord qu’il aille plus loin : le bâtiment ne constitue-t-il pas un enjeu majeur ? la priorité à redonner au rail n’appelle-t-elle pas une révision de la politique suivie en métropole par Air France ? et la nécessité d’une coopération européenne, en particulier en matière d’approvisionnement énergétique, ne devrait-elle pas constituer la base d’un projet durable à l’échelle de notre continent ? Mais, au total, il s’agit là d’une avancée.
Dommage qu’il ait fallu pour l’obtenir commettre deux fautes.
La première porte sur l’accord électoral qui sacrifie de la manière la plus brutale et cynique qui soit des député(e)s socialistes auxquel(le)s on ne peut reprocher que leur travail et leur assiduité. Ainsi de Danièle Hoffman Rispal, « invitée » à se retirer au profit de Cécile Duflot qui, en pratiquant le nomadisme électoral, aura du mal à incarner « la politique autrement ». Que ces élus aient été traités sans ménagement (la plupart apprenant leur sort par des indiscrétions) est politiquement contestable et humainement inadmissible. On serait tenté de dire que c’est seulement lorsque le Bureau National sera capable de sacrifier l’un de ses membres sur l’autel des alliances que l’on pourra conclure que clanisme et corporatisme ont été enfin éradiqués.
La seconde porte sur l’engagement d’introduire une dose de proportionnelle au sein de notre Assemblée Nationale. Une telle option est incompatible avec l’idée de rééquilibrer nos Institutions au profit du Parlement. Parce qu’il sera plus difficile d’y faire émerger une majorité, l’Assemblée n’en deviendra que plus facilement manipulable. Mais, surtout, la proportionnelle aura pour effet de rendre aux appareils l’exclusivité du choix des candidats, ce qui ne sera pas de nature à favoriser leur liberté d’esprit. Enfin, elle aura pour effet d’ériger le compromis en mode de gouvernement, dans une période où la capacité à décider devrait au contraire rester entière.
Une autre stratégie eut été de proposer d’élire notre Sénat à la proportionnelle intégrale. Une telle solution aurait pour mérite de démocratiser la 2ème chambre en y favorisant le pluralisme, sans déstabiliser l’Assemblée et sa majorité…
Je partage l'analyse (et les craintes) de Gaëtan G. et le constat de Daniel C.
Il y a...quelques années (F.Mitterrand : "..instiller une dose de proportionnelle..")j'avais étudié un correctif utilisant la proportionnelle avec une liste régionale faites des candidats NON élus des départements (donc ils ont fait campagne sur le terrain et sont classés en fonction de leurs résultats...DONC PAR LES ELECTEURS.).
"..PAS CON ton système" ai-je entendu au C.F. de mon département(Fédé ORNE 61).
Effectivement, il faut y réfléchir..et vite !
Rédigé par : Roland CLEMENT | 25 novembre 2011 à 21:47
Le sujet de la proportionnelle mérite en effet d'être sérieusement discuté. Et il est d'ailleurs très dommage que ce point, comme beaucoup d'autres, n'ait pas véritablement fait l'objet d'un débat lors de l'élaboration du projet socialiste au printemps 2011. J'ignore si ce fut le cas dans les instances nationales, mais à mon niveau (fédéral et en section) aucune discussion n'a été possible, à l'occasion de réunions "bâclées", hélas, avant le vote militant.
Mais en fait, l'accord avec EELV ne change pas les choses sur les engagements du PS, puisque le projet socialiste que j'ai évoqué -- voté à l'unanimité par le Conseil National en avril, et à l'unanimité à la Convention nationale en mai -- comportait cet engagement (n° 29) : introduction d'une dose de proportionnelle aux élections législatives !
Cela dit, pour son programme présidentiel le candidat issu de la primaire pouvait encore s'en "affranchir", mais désormais cela semble difficile après l'accord intervenu.
Rédigé par : Daniel Cordiez | 19 novembre 2011 à 22:45
Il y a quelques années, certains croyaient que les écologistes étaient d'une race différente des autres mais les faits nous montrent bien qu'il n'en est rien.
Un accord contre quelques circonscriptions faciles,on décide en effet d'en haut, ça porte un nom c'est de la magouille certes interne mais de la magouille quand même et je suis bien d 'accord avec toi c 'est brutal et cynique et ce n est pas acceptable ni ici ni ailleurs ,de même que la proportionnelle dans les mêmes mains
n'augure rien de bon , je ne pense pas qu'on puisse devenir démocrate en franchissant le seuil de sa maison pour sortir, ces comportements n'échappent pas aux Français qui sauront s'en souvenir.
Il est bon de montrer ces 2 fautes et j'approuve ce que tu viens de dire.
girard
Rédigé par : girard rene | 18 novembre 2011 à 21:16
une fois de plus je suis tout à fait d'accord avec toi cher Gaëtan
Amitiés
Alain Brunet
Rédigé par : Alain Brunet | 18 novembre 2011 à 12:39