Alors que nous fêtions tous les fêtes de Noël et de Nouvel An, deux de nos soldats ont été tués en Afghanistan. Ce matin, ce sont quatre de nos compatriotes qui y ont perdu la vie. S’il faut saluer leur courage, leur sens du devoir, on peut s’interroger sur la nature de l’engagement et du sacrifice qui leur est aujourd’hui demandé.
Il pourrait être de mauvais ton d’évoquer ces questions s'il n’y avait pas pour cela des raisons, non pas politiques liées à la campagne électorale, mais stratégiques directement induites par les choix qui ont été faits, par le Président de la République en 2007 et surtout 2008. Les données statistiques parlent d’elles-mêmes. Le nombre des soldats français tués en Afghanistan était de 13 en 2007. Il est de 82 aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’une sorte de malchance mais bien de la conséquence des décisions qui ont été prises alors. C’est le Président de la République qui a, en 2008, décidé unilatéralement, sans consultation du Parlement, d’envoyer 1000 soldats supplémentaires en Afghanistan. Et de les engager dans une province plus exposée, celle de la Kapisa où ils sont devenus pour les Talibans une cible prioritaire (cf. nombreux communiqués de ceux-ci en ce sens). Qu’est-ce qui motivait cette décision ?
Jusqu’alors les Gouvernements précédents, en particulier ceux de Jacques Chirac et de Lionel Jospin, avaient limité l’intervention française à celle de nos forces spéciales et à une présence militaire dans des zones non exposées pour assurer des actions de maintien de l’ordre. Pourquoi avoir choisi une stratégie délibérément plus dangereuse et au nom de quels objectifs politiques et militaires ? On est en droit aujourd’hui encore de s’interroger. Il s’agissait, disait alors le Président en 2008, de faire valoir de nouvelles solutions quant à l’issue à apporter au problème afghan. En réalité, les Etats-Unis n’ont cessé d’imposer depuis le début, sans grande considération pour leurs alliées, leur propre stratégie. Et celle-ci n’a connu aucune inflexion. Avons-nous en effet gagné en influence auprès du Gouvernement américain depuis que nous avons renforcé notre présence et pris ces risques, de mon point de vue démesurés ? Il suffit de voir comment le Président Obama a annoncé unilatéralement la date du retrait définitif des troupes américaines et comment nous avons piteusement suivi cette annonce, pour comprendre que nous n’avons rien obtenu.
Le Président de la République doit donc rendre des comptes sur les choix qu’il a effectués. Non seulement parce que ces choix se sont révélés erronés, mais parce qu’ils ont coûté la vie à nos soldats et que ces pertes auraient pu être évitées.
Ne rêvons pas , il ne va pas rendre de compte pendant son mandat , ni pendant son deuxième mandat s'il est réélu et s'il n'est pas réélu il ne siégera pas au conseil constitutionnel il ne sera même plus sur le territoire Français , pour lui demander des comptes il faudra peut être arraisonner le yacht sur lequel il sera , ça fait beaucoup se "si"
"Selon que vous serez puissant ou misérable..."
girard
Rédigé par : girard rene | 24 janvier 2012 à 21:13
"C’est le Président de la République qui a, en 2008, décidé unilatéralement, sans consultation du Parlement, d’envoyer 1000 soldats supplémentaires en Afghanistan."
Ce rappel met bien en lumière la façon très contestable dont NS a conçu l'exercice du pouvoir durant son mandat.
Il faut espérer que la prochaine élection présidentielle permette de revenir à un fonctionnement plus satisfaisant des institutions et que le président élu accepte de s'effacer afin que le Parlement et le gouvernement puissent jouer pleinement leur rôle.
Rédigé par : chatel | 23 janvier 2012 à 10:03