Le paysage que dessine le scrutin du premier tour de la présidentielle est celui d'une France tourmentée, moins en colère, en réalité, qu'inquiète.
Comment expliquer sinon à la fois un assez haut niveau de participation et l'adhésion, en progression, mais maitrisée, aux candidats protestataires. Nos concitoyens, et c'est tant mieux, ne se résolvent pas à congédier l'espoir qu'ils mettent depuis plus de deux siècles dans la politique. Chaque grand peuple a sa façon à lui de prendre en main son destin. Certains s'appuient sur leur confiance dans l'économie et l'initiative individuelle ; d'autres encore aujourd'hui dans la foi religieuse ; quelques uns dans la science et la technologie. Pour le Français, c'est de l'Etat entendu comme l'outil d'une volonté collective, que doit venir l'élan. Et c'est sa défaillance depuis près de trente ans à préserver la cohésion sociale, l'équilibre aussi entre les consciences, qui nourrit l'inquiétude. Une inquiétude d'autant plus justifiée que voici 2 décennies qu'elle s'exprime (en gros depuis 1993, sans avoir jamais reçu d'autres réponses que la stigmatisation (populismes que tout cela !), l'exploitation cynique et sans lendemain (de "la fracture sociale" aux dérapages sarkozistes) ou une mauvaise conscience teintée d'impuissance... Aucune de ces attitudes n'est plus possible aujourd'hui sauf à franchir un nouveau palier dans un processus de désagrégation républicaine qui met en danger la capacité même du Pays à affronter l'avenir.
Sept ans après le rejet du traité constitutionnel européen, quelle solution a été avancée à la crise de l'Union européenne à l'exception des vagues tentations de rupture brandies ici ou là ? Presque aussi longtemps après la crise des banlieues, a-t-on même envisagé de remettre en question une politique centrée sur la rénovation de l'habitat dont l'échec est patent ? S'est-on seulement interrogé sur l'étiolement de notre référentiel national autrement qu'au travers d'un débat contre-productif sur notre identité ? Ce qui compte pourtant n'est pas tant ce que nous sommes, que ce que nous avons en commun. Ce sont ses valeurs et ses histoires partagées qui font une Nation ! Mais c'est aussi (d'où la faiblesse de la manie commémorationelle qui s'est emparée de nous) la façon dont un peuple voit son avenir qui forge et son unité et sa capacité à agir sur le monde.
Enfin , six ans après la crise du CPE, de quelle manière avons nous traité la problématique de l'emploi, en particulier des jeunes ? Sinon en multipliant les annonces non suivies d'effet ! Ce serait par conséquent une grave erreur de penser que ce qui est resté si longtemps en jachère peut bien encore attendre un peu. Nos chefs d'entreprise, nos ingénieurs, nos chercheurs, nos professeurs, nos innovateurs, nos salariés (par ailleurs si productifs) ne pourront seuls continuer à porter à bout de bras une part du destin d'un Pays qui s'oublie ! La politique, et l'Etat, doivent à leur tour faire leur mue. Non d'abord par souci d'efficacité ou d'économie, encore que cela compte dans des moments comme ceux-ci. Mais surtout pour retrouver voix au chapitre. Et ainsi les mots qui fortifient, les idées qui réunissent, les messages qui entraînent. L'avenir sera fait de chiffres : l'ampleur de notre dette et de nos déficits oblige. Mais il ne trouvera son sens que si ceux qui l'ont en charge savent aussi trouver les mots : pour dire à notre jeunesse la confiance que nous avons en elle (en lui ouvrant sans conditions les portes de l'entreprise, de la politique) pour autant qu'elle fasse aussi le choix de l'effort ; à nos concitoyens que la France n'est pas morte et qu'elle entend bien le montrer en se portant au premier rang du combat pour une refondation du projet européen ; à la Nation qu'elle constitue par l’école, par l'histoire, par une laïcité ouverte à l'Islam, par une solidarité sociale reformée, le creuset de notre communauté politique .
C'est à la France que nos concitoyens ont mal. C'est donc de la France qu'il faut leur parler en rétablissant et réactualisant ses valeurs autour d'un projet qui ne se serve pas de la volonté comme d'un moulinet mais en fasse au contraire un nouvel état d'esprit.
Oui c'est à la France que nos concitoyens ont mal.Il n'est peut être pas trop tard pour retrouver voix au chapitre, c'est la seule justification que peuvent avoir les politiques, je l'ai déjà dit ici s'ils ne peuvent avoir de prise sur l'économie et la finance qu'ils disparaissent .
Oui les Français accordent une grande place à l'état , elle n'a pas la même histoire que l'Allemagne que le Royaume uni ou que l'Italie nous avons été façonnés par le Jacobinisme, c'est ainsi, il fut l'ossature de la nation,bien définit par François Furet"les vertus d'un état fort, porteur du progrès
figure imprescriptible de la nation"
Notre regard sur la richesse est celui d'un pays différent des pays Anglo-Saxon oû la richesse est perçu comme une récompense de Dieu .
Nous percevons les choses à notre manière que ce soit bien ou mal c'est la notre et vouloir nous gouverner comme des Allemands est une mauvaise chose, il faut bien être un Français de fraiche date pour ne pas comprendre ça ou pour vouloir passer outre .
Nous sommes condamnés à réussir sinon ce sera le déclin , livrons bataille à la finance ou disparaissons!
girard
Rédigé par : girard rené [email protected] | 27 avril 2012 à 19:39
oui les François peuvent etre légitimement inquiets.Les cinq années qui s'achèvent ont été des années ou le mépris et la flagornerie ont été la religion de l'Etat:et la crise en a rajouté une couche.Et Sarkozy gouverné aux mensonges,au n'importe quoi avec cette arrogance dont savent se parer les médiocrates.On disait que son grand homme était Napoléon III ,arrivé sur un coup d'Etat il finit péniblement à Sedan par le désastre que l'on connait.Le 6 Mai Nicolas Sarkozy sera battu!Mais nous conserverons l'Alsace et la Moselle.Le Président F.Hollande aura fort à faire mais nous avons confiance en lui!
Rédigé par : philippe coudert | 26 avril 2012 à 14:53