Point d'orgue d'une campagne au long cours, le débat d'hier a joué pleinement son rôle. Révélateur des personnalités plus que des programmes, il a surtout bénéficié à celui qu'au fond les Français découvraient dans cet exercice. Patient, solide, déterminé, réactif sans excès, F. Hollande a réussi son "examen de passage" avec d'autant plus de succès que son adversaire lui avait annoncé un KO qu'il fut bien en peine de lui infliger. Le rapport de force ne devrait par conséquent pas en être modifié, sinon à la marge au bénéfice du candidat de la gauche dont l'affabilité n'a jamais exclu une fermeté, pour ses contempteurs, plus inattendue...
Alors que ferez vous dimanche ? Voter ? Et vous aurez raison. Le ballon roule sur la ligne, reste à le pousser dans le but et nous ne serons jamais trop nombreux pour le faire. Mais la journée (pas la soirée), s'annonce triste. Aussi je vous suggère d'ajouter à votre agenda un projet qui vous permettra de profiter de votre intérieur, au double sens du terme !
Lisez ou relisez « Vie et destin ». Faites le après avoir accompli votre devoir électoral. Parce qu'un monde va vous tomber sur la tête et que vous ne pourrez plus vous échapper du texte de Grossman, une fois entamé. Tout y est en effet : l'espoir du meilleur et la réalité du pire, la foi en l'Homme pourtant démentie chaque fois qu'il fait masse avec d'autres, la lucidité qui tourmente, le courage qui oblige à dire et à montrer, la lâcheté ordinaire à laquelle est condamné celui qui choisit de ne pas voir pour grimper. L'Homme face à son destin, donc. Et à l'Histoire qui ne le laisse jamais en paix. Grossman met sur un même plan nazisme et stalinisme, leur reprochant, au-delà même de leur monstruosité, d'apporter leur pierre à l'horreur ordinaire. Pas seulement celle du meurtre érigé en système, mais celle qui vient ajouter un sentiment constant de trahir quelque chose ou quelqu'un à la grisaille du quotidien déjà faite d'un amour qui doute ou qui s'éteint, du dégoût de soi qui s'installe inexorablement avec le temps. Herta Müller a, elle aussi, bien montré ce que pouvait être ce poison de tous les jours, né du sentiment d'être constamment surveillé et qui enlève toute vérité à la vie même, sa chaleur au rayon du soleil, leur couleur aux couleurs. La beauté de l’œuvre de Grossman c'est de refuser à la fois de croire...et de désespérer. Après pareille plongée, croyez-moi, la victoire ne vous en paraîtra que plus relative, et donc plus belle…
Bonjour,
j'adore ce que vous écrivez, je l'ai même conseillé à une amie proche,
En vous remerciant,
++
Julie
Rédigé par : comparateur devis mutuelle | 08 août 2012 à 03:42
Bonjour @mutuelle : si vous le souhaitez, je peux vous inscrire sur la liste de diffusion du blog, à laquelle j'envoie une alerte à chaque publication. Bien cordialement.
Rédigé par : Gaëtan Gorce | 30 mai 2012 à 09:48
Vraiment super ce site web.
Je reviendrai vous lire c'est promis.
Bye bye
Rédigé par : mutuelle chiens comparatif | 25 mai 2012 à 16:18
La journée de dimanche sera pluvieuse mais pas triste, il est des jours oû l'histoire est au rendez vous oû le temps n'est pas lourd mais intense .Il faudra se mouiller dans les files d'attente pour certains, mais pas à la campagne, jamais plus de 4 ou 5 électeurs devant soi.
Ce sera la fin de celui qui a dit de se" casser "du croc de boucher du vrai travail et j'en passe...
de toutes ces phrases indignes de la fonction.
On peut se réjouir que la durée de la fonction soit devenue 5 ans .
Si le temps est triste lire un livre sur ces deux abominations que furent le stalinisme et le nazisme ne va pas te mettre du baume à l'âme , vivons plutôt ce jour dans la joie et l'espérance .
Plutôt la symphonie pastorale que l'hymne à la joie qui nous plonge dans l'Europe.
girard
Rédigé par : girard rené [email protected] | 04 mai 2012 à 20:19
Un débat très peu intéressant à l'heure actuelle
Rédigé par : Elodie | 03 mai 2012 à 15:30