Notre pays est dans une situation préoccupante. Pour y faire face, le gouvernement a choisi une orientation courageuse. La voie du redressement sera difficile et chacun doit faire preuve de responsabilité.
Mais cela doit-il conduire à réduire l'espace laissé au débat au sein de notre parti ? Qu'au regard des expériences passées, l'on puisse craindre les débordements peut se comprendre. Reims ne peut constituer notre référence. Mais ce sont moins les militants que les dirigeants des trop fameux "courants" qui se sont mal conduits alors.
La difficulté appelle le débat. La démocratie, la confiance. Le rassemblement autour du Gouvernement sera d'autant plus sincère qu'il aura été précédé d'une vraie discussion. À défaut nous risquons de passer de "la contribution exclusive" à la trop fameuse "politique unique", la seule qui soit possible : air connu, mais ravageur au final. Les dirigeants gouvernementaux comme ceux du PS doivent accepter et d'abord comprendre que la démocratie constitue la meilleure issue. Nos adhérents doivent pouvoir élire, librement, leurs dirigeants. Notre parti, comme le pays, doivent pouvoir débattre, librement, des options choisies. N'est-ce pas dans cet esprit qu'a été organisée la Conférence Sociale dont les travaux vont se poursuivre tout au long des prochains mois ? Vaudrait-il mieux être militant syndical que du PS ? Les adhérents socialistes, qui ont si brillamment réussi à organiser les Primaires, méritent d'être consultés et entendus.
D'autant que le moment est venu de changer nos modes de fonctionnement pour mobiliser efficacement le parti autour du gouvernement. Ce n'est pas en nous repliant sur nous-mêmes que nous susciterons l'adhésion. C'est au contraire en ouvrant notre parti sur la société que nous y parviendrons : en faisant reculer la cooptation, en libérant nos délibérations du poids excessif des courants, en organisant et en tranchant les grands débats que nous n'avons jusqu'alors pas voulu affronter, qu'il s'agisse de l'Europe, de l'avenir de notre modèle républicain...ou du rôle du Parti lorsque ses représentants sont au pouvoir !
Le communiqué de nos deux chefs, celui du gouvernement et celui du parti, ne dit d'ailleurs pas autre chose. Cette pétition de principe serait cependant plus convaincante si elle n'était aussitôt démentie par la méthode "proposée". Peut-on invoquer la rénovation et débuter par un appel à rentrer dans le rang ?
Nous sommes solidaires du Gouvernement. Et donc d'autant plus fondés à revendiquer notre liberté. Ce Congrès doit être utile. Avec un axe simple : se réformer plutôt que se refermer ! Nous serons donc loyaux...mais pas godillots !
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