Après des années passées à refuser de regarder la vérité des chiffres en face, les pouvoirs publics, sous direction socialiste, ont enfin décidé d'agir. Compte tenu des engagements pris (sur les retraites par exemple) comme des réformes incontournables, le besoin de financement auquel nous devons répondre est plus près de 100mds d'euros cumulés sur la durée du quinquennat que de 50... Non pour satisfaire à je ne sais quelle pression européenne, mais simplement pour stopper la progression d'une dette qui nous met à merci des prêteurs étrangers.
Au-delà du problème financier, considérable mais bien connu, il nous faut aussi et peut-être surtout considérer le problème politique. L'opinion n'a en effet été préparée qu'à minima. Et si l'on en juge par exemple à la réaction des syndicats de la fonction publique, elle n'est manifestement pas prête à accepter sans réagir le cocktail qui s'annonce.
Si les mesures de rigueur qui s'imposent devaient être présentées une à une pour en amortir l'impact, au fil des décisions gouvernementales, le risque est grand de l'incompréhension et du blocage.
D'où l'absolue nécessité d'ouvrir avant toute chose le débat sur la réalité de la situation. Au Parlement, sans doute. Mais aussi avec les partenaires sociaux pour tenter d'aboutir à un diagnostic commun. On pourrait même aller jusqu'à suggérer des « états généraux du redressement » au cours desquels les forces vives, politiques, économiques, sociales, associatives pourraient partager leurs analyses. L'opposition devrait même y être conviée, invitée à préciser son jugement sur un état des lieux qu'elle connaît mieux que personne et que l'esprit de responsabilité devrait l'amener à assumer.
Expliquer, dialoguer, expliquer encore, tel devrait être le leitmotiv du pouvoir. Parce que l'effort à consentir ne pourra être mené à son terme que s'il est non seulement compris mais repris à leur compte par tous les Français.
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