Hyperactive pour négocier de petits arrangements voici 15 jours, la (nouvelle) direction du PS a disparu de nos écrans radars. Est-ce parce que les appétits des uns et des autres seraient satisfaitsles poussant à une bienheureuse somnolence ? Est-ce parce que les postes revendiqués n'auraient d'intérêt qu'autant qu'on les réclame mais n'en présenteraient plus une fois obtenus, qu'il faut se mettre au travail ? Le problème est que tout cela semble faire le plus grand bonheur de l’UMP ! M. Copé peut ainsi parler de "racisme anti-blanc" sans s'attirer mieux que des réactions discrètes et M. Fillon critiquer le budget sans provoquer plus que de molles répliques ! Bien qu'il y ait tant à dire sur l'héritage que nous a laissé Sarkozy, la direction du PS ne semble intéressée que par celui de Martine Aubry ! Et si l'on cherche le Premier secrétaire nominé, on le trouvera arpentant les AG de fédérations en quête d'une (impossible) légitimité plutôt que sur les plateaux de télé à pourfendre une opposition arrogante à laquelle il serait pourtant juste et utile de rafraîchir la mémoire !
Je n'aurais pas enfin la cruauté de demander à la "future mais pourtant proclamée" majorité comment elle entend aider le Président sur la question européenne puisqu'elle s'est voulue incapable de s'exprimer d'une seule voix sur ce sujet, ayant associé dans un même attelage partisans et adversaires du traité. Quand l'unité se paie au prix de la confusion et de l'inertie, on serait presque en droit de se demander si le débat et le pluralisme n'auraient pas été d'un meilleur apport...
D'où cette proposition, qui n'engage que moi, que j'exprime en souriant mais qui m'est inspirée par le simple bons sens : pourquoi ne pas reporter purement et simplement le Congrès de Toulouse ? Je plaisante à peine. Une telle décision s'inscrirait parfaitement dans la logique des économies déjà réalisées : n'a-t-on pas déjà fait celle de l'élection du Premier secrétaire ? Pour faire des gains d'échelle, n'a-t-on pas enrôlé la quasi-totalité de nos élus et dirigeants autour d'une même Motion, déjà sûre de l'emporter ? N'a-t-on pas constitué par avance le secrétariat national ? N'est-on pas même allé jusqu'à limiter à 2 semaines ouvrables le temps du débat ? Pourquoi, dès lors, ne pas aller jusqu'au bout de cette logique en faisant l'impasse sur les dépenses considérables, d'organisation et de sécurité, que va générer ce grand rendez-vous dont on a voulu faire un non-événement ?
Certes, on frustrera de leurs effets de tribune quelques orateurs impénitents. Ministres et premiers secrétaires, passés et à venir, devront se passer de la longue traîne des caméras courant à leur suite. Mais en cette période difficile, ce seront là de petits sacrifices qu'ils accepteront, j'en suis sûr, de bonne grâce car ces gens-là n'ont pas mauvais fond. Harlem et Guillaume, enfin, ont vécu si longtemps dans l'ombre de Martine et de Laurent, que quelques jours d'abstinence médiatique supplémentaires ne sauraient les troubler. Et puis cela nous permettrait surtout de rendre notre direction "renouvelée" à sa tâche pour qu'elle puisse enfin se consacrer à répondre à l'opposition, préparer les futures mobilisations, organiser la réflexion, etc... toutes missions que le poids écrasant de la préparation du Congrès lui interdit manifestement d'effectuer aujourd'hui !
Vous en faut-il un dernier exemple ? Vient de se tenir dans l'indifférence générale, ce week-end-end, le congrès du PSE ! L'on aurait pu s'attendre à ce que le parti français tout à sa responsabilité d'aider le Président ait mobilisé le ban et l'arrière ban de ses leaders pour convaincre les socialistes européens des enjeux politiques et sociaux majeurs que sont la définition d'un programme de relance de nos économies, contré aujourd'hui par les gouvernements conservateurs, et l'assouplissement des conditions d'intervention de la BCE ! N'est-ce pas auprès des autres socialistes de l'Union qu'il nous faut chercher des appuis ? Eh bien non, là encore, tous avaient trop à faire à Paris ou ailleurs pour porter le débat à l'échelle de la gauche européenne ! Si être à Toulouse nous empêche d'aller à Bruxelles ou à Berlin, comme cela nous freine pour dire son fait à Paris à l’UMP, alors n'hésitons plus : reportons ce Congrès et laissons les nouveaux talents s'exprimer sans avoir à s'expliquer sur les raisons de leur choix ! Et nous, militants et élus, nous nous épargnerons, du même coup, de devoir ratifier ce que d'autres ont décidé à notre place. La période est suffisamment difficile pour ne pas y ajouter cet arrière-goût d'amertume qu'on peine parfois à oublier !
Par bonheur il en est des partis politiques comme des restaurants si l'on mange bien pour un bon prix on est content et surtout nul n'est tenu de rentrer dans les cuisines , ça vaut parfois mieux au restaurant ,il semble que cela vaille mieux pour la politique.
Donc votre cuisine intérieure les Français ne connaissent pas et c'est tant mieux!
Les Français jugeront sur ce qui sera servi, il ne faudra pas que cela soit indigeste ni hors de prix.
Que votre congrès ait lieu à Toulouse à la date prévue ou non , Toulouse est et restera malgré ou sans votre présence la ville rose .
girard
Rédigé par : girard rené | 02 octobre 2012 à 20:17
Je suis d'accord à 200% avec ce propos!
J'ai réservé billets d'avion et chambre d'hôtel durant l'été. Je me pose aujourd'hui la question de l'utilité de me rendre à Toulouse. Toutes ces sommes engagées pour 3 jours de congrès qui ne serviront à rien puisque tout est déjà écrit seraient plus utiles pour la formation des militants, l'organisation de réunions publiques et toute autre action destinées à ramener vers nous les citoyens.
Sois assuré de tout mon soutien Gaétan dans ton action pour faire changer le PS. J'aurai l'honneur de te saluer demain à Noisy Le Roi
Stéphane Peret secrétaire de section à Sartrouville Yvelines
Rédigé par : Stéphane Peret | 01 octobre 2012 à 21:02
Je partage pleinement cette analyse!
J.B.
Rédigé par : Jack Bouëtel | 01 octobre 2012 à 18:14