Ce dimanche, 5 années exactement se sont écoulées depuis la disparition d'Ibni Oumar Mahamat Saleh. Cinq années d'angoisse pour la famille qui sait maintenant qu'Ibni est mort (comment en douter ?) assassiné mais sans savoir ni où, ni comment, ni par qui ! Et ceci en dépit des conclusions rendues dès août 2008 par une commission d'enquête indépendante qui avait clairement désigné les pistes conduisant aux coupables.
Cinq années de faux-semblant, de manœuvres et de manipulations visant à empêcher, différer, saboter une enquête dont le pouvoir tchadien compte bien qu'elle finira par définitivement s'enliser.
Et pourtant, cinq années de démarches réitérées, de conférences de presse en questions au gouvernement, de rendez-vous multipliés au Quai d'Orsay, Place Vendôme, à l'Elysée par tout temps et sous tout gouvernement, avec mon ami et collègue Jean-Pierre Sueur dont je salue la ténacité.
Cinq années au fond sans véritable espoir, comme si la vie d'un homme comptait pour rien. Rien face au sentiment d'impunité d'un triste (mais enrichi) dictateur africain parmi d'autres. Rien face à la cynique paresse de dirigeants ne voyant guère l'intérêt de s'encombrer d'un dossier sans issue qui empoisonnerait les relations avec un régime que la France a elle-même mis en place.
L'affaire malienne en témoigne : qui voudrait aujourd'hui, 5 ans après les faits, chercher des poux dans la tête au seul chef d'État africain qui ait dépêché ses troupes aux cotés de nos soldats engagés au Sahel ?
Et pourtant nous allons continuer. Parce que la seule manière d'empêcher le cynisme de l'emporter définitivement, c'est de lui contester sans relâche le terrain. Au grand étonnement de celles et ceux qui en font profession et pour leur montrer que leur vice n'est pas contagieux, laissant aux autres l'espoir de connaître un jour la vérité... Celle-là ou une autre, toutes étant bonnes à prendre (et à apprendre) contre le mensonge officiel sous toute ses formes.
Et oui comme on peut blanchir de l'argent sale on peut se blanchir en politique(sans jeu de mot)et la vie d'un homme pèse comme une roupie de sansonnet .
Il se trouve que nous n'avons pas les mêmes valeurs de même que la prise d'otages est dans leur culture , déjà en l'an 972 Mayeul abbé de Cluny avait été enlever et libérer contre rançon ;il y a des pratiques qui durent!, alors que faire ?peut être réagir comme l'église dans les temps anciens qui disait : "on ne discute pas avec le diable , on le combat"
girard
Rédigé par : girard | 05 février 2013 à 11:29