A suivre journalistes et commentateurs, un ouragan se serait hier brusquement déchaîné emportant sur son passage ce qu'il restait à la politique de crédibilité !
Comment ne pas voir, pourtant, que ce brusque "coup de tabac" était annoncé en réalité par une météo civique qui n'a cessé de se dégrader depuis des mois ? Un vent mauvais soufflait déjà sous le précédent quinquennat, qui ne finit par émouvoir l'opinion que par l'accumulation des précipitations : Woerth, Bettencourt, marchés d'armement et campagne présidentielle mêlées, autant de pluies acides formées à partir de l'évaporation de toute conscience morale parmi de trop nombreux dirigeants, de l'Etat comme des partis.
Comme le réchauffement, ce dérèglement climatique va chercher un peu plus loin ses explications. Que s'est-il passé depuis un peu plus de dix ans, sinon une montée incoercible d'un cynisme insupportable dont les déclarations à l'Elysée comme au Palais Bourbon de l'ancien ministre du Budget constituent la dernière mais plus spectaculaire illustration ?
Certain(e)s, dont les ambitions légitimes, n'appellent pas de commentaires, semblent désormais incapables de comprendre qu'ils ne peuvent ni ne doivent chercher à les satisfaire sur deux fronts à la fois : celui du pouvoir et celui de l'argent. DSK n'a t il pas été victime du même syndrome, aggravé d'un besoin sans limite de domination ?
Certes, ceux-là sont-ils poussés en ce sens par une évolution de la société qui ne voit plus de succès (de vie bonne ?) que dans la fortune ostentatoire et la visibilité médiatique.
Mais le "bling-bling" ne pouvait annoncer qu'un "big bang". On ne peut pas sans cesse, même avec l'approbation du "people", moquer ainsi le simple bon sens et les exigences élémentaires de la démocratie.
Rappelons-le ici : quiconque veut aujourd'hui s'engager dans la vie publique devrait en quelque sorte renoncer du coup à " faire de l'argent " quitte à mettre de côté un talent professionnel reconnu et lucratif.
N'est-ce pas suffisant de se consacrer à l'intérêt général ? Eh bien, j'ai la faiblesse de penser que l'engagement politique a sa noblesse et que la récompense à en attendre, si elle ne peut être que limitée, incertaine et d'abord symbolique, vaut néanmoins la peine. N'est-ce rien que de s'inscrire dans la longue suite de ceux qui aidèrent la République à éclore, parfois renaître, et depuis plus de deux siècles prospérer ? N'est-ce rien que de porter la responsabilité du pays ? Que d'en avoir la charge, la garde ? N'est-ce rien que de prendre la succession de Carnot et Condorcet, de Lamartine et de Jaurès, de Clemenceau et de Mandel ? L'amour de notre vieille Nation, recluse d'épreuves, riante des gris, des marrons et des bleus de ses villages et de son ciel, du blanc de ses espérances, du rouge de ses emportements et de ses déchirements n'est-elle plus suffisante pour susciter et entretenir les vocations de servir ?? Le rôle du politique, au delà du quotidien n'est-il pas de prouver que notre France a gardé une âme ?
Aussi, la dérive observée, à droite comme â gauche, m'est-elle, comme a tant d'autres, d'autant plus douloureuse qu'elle touche aussi des socialistes, c'est à dire des hommes et des femmes héritiers d'une grande histoire, inséparable, comme l'a rappelé Christophe Prochasson dans un bel ouvrage, d'une morale forgée dans l'expérience de l'humilité, de la solidarité avec les plus modestes, et d'une philosophie censée placer l'homme avant le veau d'or.
Cette morale, comment la retrouver ? Ce qui vient de se produire ne peut conduire qu'à une prise de conscience: à la fois des dirigeants qui s'exposeraient à une telle tentation, mais aussi des militants qui devraient désormais les sommer de choisir entre ces deux carrières qui ne sont offertes qu'aux riches et aux puissants Le socialisme ne peut se réduire à un pragmatisme ! Il ne peut non plus se concevoir seulement comme une forme d'idéologie. De Jaurès à Blum, il s'est toujours voulu aussi une attitude, ce qu'Orwell appelait la décence, c'est à dire le choix de ne jamais se conduire d'une manière contradictoire avec les principes défendus. L'ultra-libéralisme a déjà pénétré nos rapports internes : la sauvagerie de la compétition interne dont a témoigné notre congrès de Reims était inadmissible. La multiplication des ambitieux sans scrupules habiles à jouer des rapports de force et des clientèles a accompagné ce processus. Le dernier pas à franchir l'a été cette dernière année : de l'affaire DSK à l'affaire Cahuzac, l'avidité, le goût de la puissance et de l'argent éclatent cette fois à l'œil nu sans pourtant que ceux qui s'y sont abandonnés se soient jamais sentis en contradiction avec leurs valeurs.
Aussi est-il urgent d'engager la lutte qui passe non par des sanctions brutales et arbitraires mais par un examen de conscience dont la droite est bien incapable. C'est à la gauche de retrouver le sens de ses principes en condamnant toutes les formes de " violence" interne : transparence absolue, respect scrupuleux des règles et des procédures, rappel des principes élémentaires d'une morale civique inséparable de l'idée socialiste. Bref, il faut en quelque sorte retrouver la foi et la faire partager. Le moment peu paraître peu propice. Il est pourtant le seul possible sauf à céder au découragement qui guette toutes celles et tous ceux qui croient encore dans la noblesse de l'engagement. Mais n'est-ce pas la démocratie elle-même qui est en cause ?
Gaëtan je te remercie j'ai pu poster des commentaires qui n'étaient pas modérés, mais comment auraient-il pu l'être.Mon but n'est que de faire des commentaires venant d'un homme libre, n'appartenant à aucun parti, abonné à aucun journal plus très jeune mais soucieux de l'avenir de mon pays, la France que j'aime malgré toutes ses imperfections .
Nous ne sommes pas une république bananière , nous avons toutes les structures nécessaires pour combattre pour le bien et gagner, encore faut-il le vouloir.
Si des décisions tièdes sont prises elles n'emporteront pas l'adhésion des Français et laisseront planer un doute sur leur auteur, de la sorte il faut frapper fort et durablement.
Ces jours me font penser à l'époque oû l'on demanda aux Français volontaires de "voler" aux frontières pour sauver la république ils le firent mais ne voulurent pas laisser de conspirateurs derrière eux;il faut de nos jours faire la guerre aux fraudeurs de tout poil et ne rien ménager , même si des têtes doivent tombées comme des ardoises.
girard
Rédigé par : girard | 08 avril 2013 à 12:51
Sans modération:
"Allons vite, des commissaires, des archers,des prévôts des potences et des bourreaux je veux faire PRENDRE tout le monde..."il n'y a presque rien à changer et je vous trouve des milliards d'euros qui ne sortiront pas de la boite à l'enchanteur mais aux fraudeurs qui années après années nous ont endetté alors qu'ils auraient dû payer leurs impôts .
Attendons jusqu'à mercredi , nous n'en sommes pas à quelques jours prêts et voyons si nous avons à faire à un honnête homme ou à un endormeur!
girard
Rédigé par : girard | 08 avril 2013 à 08:36
Comment oser nous prendre pour des andouilles à ce point, je ne savais rien , le ministre de l'intérieur ne savait rien,le mensonge c'est maintenant!
Quand allez vous incarcérer cette fripouille?Vous avez déjà trop attendu,comment mon commentaire pourrait-il être modéré alors que l'on assassine la démocratie!
Et cet individu voudrai revenir à la chambre des députés il lui manque peut être le bruit des roulements de tambours en d'autres temps il en aurait aussi entendu dans d'autres circonstances!
Réagissez et vite , revenez les pieds sur terre ,les explications oiseuses , les mots ne suffiront pas!
girard
Rédigé par : girard | 07 avril 2013 à 19:14
Pour ce qui est de l'affaire Cahuzac, le moins que vous pouvez faire est de le traduire devant la haute cour de justice pour forfaiture.
Pour ce qui est de son compte à Singapour j'ai l'intime conviction qu'il est loin d'être le seul, mais pour son faux en écriture public-sa fausse déclaration de patrimoine-ses fausses déclarations devant la président de la République devant les députés de la nation et par là même devant les Français,il doit être traduit en haute cour.
S'il revient comme il en a parait-il le droit, c'en est fini de ce qui vous reste de crédibilité.
girard
Rédigé par : girard | 06 avril 2013 à 09:14
Je pense au contraire de toi que la lutte contre ce genre d'individu doit passer par des sanctions brutales -brutales mais pas arbitraires-
Il faut se souvenir que dans l'enfer de Dante oû il y a 9 cercles c'est précisément dans le neuvième que se trouve la place de ces individus.
La confiscation générale de leurs biens qui a existé autrefois serait efficace, quant à leur demander un examen de conscience , laisse moi rire, il faudrait qu'il en ait une!
Alors légiférer c'est votre métier pour que l'on puisse frapper vite et fort contre ces comportements sinon dites adieu à la démocratie que vous aurez tuer!
girard
Rédigé par : girard | 05 avril 2013 à 09:24