Mettons-nous tout en œuvre pour faire baisser le chômage ? La question mérite d'autant plus d'être posée que le Président de la République en a fait sa priorité... tout en menant une politique économique et budgétaire en contradiction avec cet objectif.
Mais sous cette réserve, qui n'est pas mince, tout l'arsenal utile des politiques de l'emploi est-il bien déployé ?
Si l'on s'en tient aux dispositifs classiques, il faut bien admettre qu'il ne manque pas un bouton de guêtre, ce dont témoigne la sollicitation des contrats aidés de tous ordres. Leur impact sur les statistiques ne peut ainsi manquer de se faire sentir et on peut déjà en mesurer les effets sur les demandeurs d'emploi les plus jeunes.
Mais s'il s'agit de faire reculer durablement le chômage, on ne peut alors que douter de l'efficacité des moyens employés. Bref, si tout peut laisser augurer une pause dans la poussée du chômage, le redémarrage de celle-ci est rendu inéluctable en l'absence de reprise significative de l'activité. C'est pour cette raison simple que nos entreprises ont jusqu'à présent plutôt retardé l'adaptation de leurs effectifs au niveau d'activité ! C'est tout dire !
Doit-on pour autant reprocher à ce gouvernement d'utiliser avec les mêmes résultats les mêmes méthodes que ses prédécesseurs ?
Sans doute pas si l'on choisit de considérer la lutte pour l'emploi comme une partie de Sumo opposant des adversaires bien lourds à bouger. Mais sans hésitation si l'on veut bien considérer que cet immobilisme est tout sauf inéluctable !
Ce qui frappe en effet le plus l'observateur des politiques de l'emploi, c'est l'incapacité dans laquelle se trouvent tous les ministres successifs de tirer les enseignements du passé. A leur décharge, certes, il faut admettre que les 100 milliards d'euros investis dans ces actions ne sont guère évalués. Mais le recul dont on dispose est suffisamment long (le chômage depuis trente ans est resté en moyenne à 8/9% de la population active) pour qu'il soit possible de dire d'où viennent les blocages qui nuisent à l'efficacité des mesures engagées.
Le premier obstacle, bien identifié, est lié à l'absence de tout réel pilotage de l'emploi sur le terrain où s'empilent et les opérateurs et les dispositifs. Si bien que tous sont obligés de reconnaître qu'ils passent plus de temps en réunions de coordination qu'en actions !
L'urgence est donc de désigner un "patron", État ou Région, chargé par bassin d'emploi de définir et d'atteindre les objectifs localement justifiés. Mais l'Etat s'y refuse peu désireux de perdre un levier si "politique" tandis que les régions hésitent à prendre en charge pareil mistigri.
Le deuxième problème, conséquence du premier, tient à l'interférence des enjeux politiques qui conduisent à privilégier l'affichage statistique, en particulier autour de LA mesure nouvelle décidée par le nouveau Président qui vient pourtant percuter tous les cinq ans les efforts accomplis à partir d'un autre dispositif durant le quinquennat précédent. Nul n'a aujourd'hui songé qu'en laissant travailler les services, ceux-ci se révéleraient peut-être plus efficaces.
Le troisième défi, et peut-être au fond le plus lourd, tient enfin à l'absence de réelle implication des partenaires sociaux. Seule une véritable mobilisation des représentants patronaux au niveau des branches pourrait contribuer à faciliter les embauches, et en particulier des jeunes, en raison de leur connaissance des entreprises et des besoins des métiers. D'autant qu'ils gèrent aussi les organismes collecteurs en charge de l'organisation des stages de formation professionnelle. Mais qui ne sait dans ce pays que les branches sont totalement dévitalisées ? Rien, pourtant, n'est entrepris pour y remédier, ce qui prive, du coup, les acteurs de l'emploi de véritables interlocuteurs et concentre la charge sur des opérateurs publics inadaptés à ces missions.
Corriger ces dysfonctionnements gravissimes ne suffirait certes pas à faire baisser significativement le chômage. Mais mieux qu'un traitement statistique, pareille réforme permettrait de rendre opérationnels des acteurs empêtrés dans les circuits, les procédures et les corporatismes. Mettre, au niveau de chaque bassin d'emploi, un pilote dans l'avion, simplifier les dispositifs, moderniser le fonctionnement des Branches pour assurer leur implication, ces propositions n'ont rien de révolutionnaire. Et il suffirait pour les mettre en œuvre que chacun veuille bien sortir des jeux de rôle qui depuis 30 ans font de la lutte contre le chômage une question seulement et tristement rhétorique ! Quoi qu'on en dise, c'est un à deux points de chômage qui se jouent là, qui pourraient être ainsi gagnés. Bref, le sérieux pourrait payer, ce qui dans la période présente, où le gouvernement s'échine à trouver le moyen d'honorer la promesse du Président d'inverser la courbe, ne devrait pas être ignoré !
Ce n'est pas avec les prévisions de croissance,peut-être 0,1% que le chômage va baisser en 2014.
Ce ralentissement éphémère est factice tout comme les chiffres auxquels on fait dire ce que l'on veut pour se glosser d'une pseudo embélie sur le marché de l'emploi.Le bug de pôle emploi sfr n'est pas pour rien dans ces bons chiffres.
M.Sapin,M.Germain se félicitent pour ce qu'ils n'ont pas fait,laissez moi rire.
Ayant moi même subie tout sorte de contrat aidé(CES.CAE.CUI)je sais que cela ne mène nulle part,les formations promises ne sont pas assurées.
Bref que ce gouvernement se retrousse les manches et se mette au travail avec courage ce qu'il ne connaît apparemment pas.
Tous les économistes sérieux ne prévoient pas de baisse du chômage en 2014 alors trêve de balivernes bande d'incapables dans cette majorité.
Cordialement.
Damien TEXIER
Rédigé par : Damien TEXIER | 03 décembre 2013 à 22:22