Enfin ! Ne l'ai-je pas assez attendu ce moment où du haut d'une tribune l'Important du moment nous dirait son amour de la France, son envie de la servir, son refus de se résigner et s'adresserait aux Français avec la voix de la volonté retrouvée ? Il y avait tout cela dans le discours de Manuel, quelque chose comme une sincérité que ses adversaires auraient tort d'ignorer. Plus que l'habileté ou la ruse, la sincérité est en politique si rare et produit un effet si particulier qu'elle devient dans les mains de celui qui la manie une arme parmi les plus redoutables.
On s'étonnera peut-être que j'utilise un tel mot : sincère, allons-donc ! L'homme politique n'a pas de ces cordes là à son arc, dira le sceptique. Et sans doute faut-il rester vigilant. Mais notre époque est devenu curieuse qui en vient à ne plus croire qu'au cynisme et le journaliste se fait désabusé par profession. Trop de méfiance peut être aussi une bonne manière de se tromper. Bref, nous verrons à l'usage et le temps, et les faits, comme toujours, nous serviront de juges.
Mais après deux années si difficiles, durant lesquels un Premier ministre empêché, s'est englué dans la crise, comment ne pas se réjouir d'un nouveau ton, de cette lucidité aussi consistant à nommer sans détour les maux de notre démocratie (impuissance publique, perte de crédibilité et de confiance etc.), de cette volonté de réforme, enfin, affichée sans complexe ?
Je n'ignore pas pour autant les failles que l'ensemble du programme de gouvernement présenté laisse entrevoir.
La mécanique huilée qui nous a été proposée peut en effet rapidement s'enrayer si une pièce vient à manquer. Déroulons le process : dans l'idéal, l'effort d'économies demandé au pays (50 milliards) sera rendu possible par une reprise plus forte de l'activité elle-même permise par une réorientation de la politique européenne. Dans l'idéal, cela fonctionne.
Mais l'on voit moins bien d'où viendra le changement attendu à Bruxelles ! D'une baisse de l'Euro ? Mais comment l'obtenir et qui pourra contraindre la BCE à agir en ce sens, elle qui vient de renoncer à une nouvelle baisse de ses taux ? Le souhaitable risque ici de se heurter au possible !
D'une relance coordonnée à l'échelle de la zone euro alors ? Mais les demandes de la France plutôt que de porter à nouveau sur ce point semblent s'orienter vers un nouvel étalement du calendrier visant à différer de deux nouvelles années le moment du retour de nos comptes à l'équilibre ! Et le choix opéré par le gouvernement via le pacte de responsabilité indique que la priorité a été donnée à Paris à la baisse des cotisations sociales pour les entreprises comme pour les salariés (certes dans des proportions bien différentes) plutôt qu'aux investissements, ce que l'on ne pourra manquer de juger regrettable. Nous aurions pu en effet à travers un plan de relance par l'investissement donner l'exemple de ce qu'il serait utile de faire à l'échelle de l'Union ! Or, ce n'est pas la voie qui a été choisie.
Du coup, le gain du "bras de fer" annoncé risque d'être bien faible s'il doit se résumer à un simple et nouveau report de la date à laquelle nous tiendrons enfin nos engagements.
Si l'on veut bien ajouter à cette inquiétude, l'absence de propositions de consolidation de la zone euro, on observera que nous allons continuer à marcher sur le fil tendu entre les falaises du déficit et de la dette et que rien ne protège nos économies de tomber à nouveau aux mains des marchés et de leurs vertigineuses spéculations.
D'autant que, loin de s'appuyer sur un consensus social, la politique d'économies budgétaires annoncée va se heurter à de fortes résistances que l'on peut comprendre si la croissance reste atone. On peut certes regretter que nos syndicats préfèrent, dans leur majorité, la surenchère à la sagesse et leurs adhérents, pour la plupart issus de la fonction publique, au pays tout entier. Mais n'eut-il pas fallu les mettre devant leurs responsabilités plutôt que de chercher ici à les contourner, là à les ménager.
La question revient au fond à ceci : peut-on faire à demi une politique de vérité ?
Une fois posé l'implacable diagnostic, comme l'a fait courageusement le Premier ministre, ne fallait -il pas aller plus loin et ne pas seulement citer Mendès mais s'en inspirer en proposant de conclure dans les 6 mois un double accord : social sur le retour à l'équilibre des comptes sociaux, européen sur la consolidation de la zone euro ? Et engager à nouveau la responsabilité du gouvernement au terme de ce délai en rendant compte devant les Assemblées des résultats obtenus ?
C'eût été s'attaquer de front aux deux problèmes qui nous minent : l'incapacité, à l'intérieur, à réformer; l'impossibilité, dans l'Union, de soutenir la croissance et de renforcer le contrôle démocratique ! Mais c'est là que se trouve le nœud du malaise politique et mieux aurait valu, à mon sens, le trancher que de prendre le risque de le compliquer encore en cherchant à le défaire.
Il faudrait que les 'économistes' accordent leurs violons sur les conditions de souscription des emprunts pour que les Français puissent juger si une sortie de l'euro leur serait bénéfique ou non.Il est urgent que les hommes politiques en place expliquent en disant la vérité : c'est possible mais voilà les consequences;comme par hasard ils repoussent cette option d'un revers de main, ce n'est pas ma conception de la démocratie.
Si une partie non négligeable de la dette est remboursable dans la nouvelle monnaie que nous pourrions avoir en sortant de la zone euro , avec cette monnaie dévaluée nous serions gagnants.Car cessons de mentir -jamais nous ne pourrons rembourser 2000 milliards-nous aurons ce boulet pour toujours et par exemple la "gauche fera une politique de droite car il n'y a pas de marge de manœuvre .
Nous devons envisager toutes les possibilités pour retrouver notre liberté y compris sortir de l'euro!
girard
Rédigé par : girard | 19 avril 2014 à 19:08
Je me demande quel courage il y a pour demander aux plus modestes des Français d'accepter ce que même la droite n'aurait pas osé .Votre avenir politique c 'est en quelque sorte "la chronique d'une mort annoncée" ces restrictions seront plus faciles à faire passer que les fameux 75 pour cent, ce n'est pas la même clientèle , mais vous laminer votre électorat .
N'en faites pas trop quand même il ne resterai plus de travail pour la droite(j'emploie ce mot pour la dernière fois )il convient de dire l'opposition.
Bien entendu si j'étais dans l'opposition et non sectaire je serai ravi que le travail soit fait par d'autres-toujours ça de gagner-
Si cette politique est une politique de vérité il eût fallu nous le dire avant de vous mettre au pouvoir, c'est là qu'à mon sens il y a tromperie et trahison.
Quand vous serez dans trois ans dans l'opposition vous ne pèserez pas lourd et d'ailleurs les Français ne vous feront plus confiance même s'ils ont peu de mémoire.
GIRARD
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Rédigé par : girard | 19 avril 2014 à 13:53
Quoi de nouveau , rien , c'est une politique qu'aurait sans doute fait la droite et que vous auriez critiquée. Dans mes commentaires je l'avais assez dit "si vous ne pouvez faire rien d'autre rester dans l'opposition".
Mais il était tentant de devenir calife à la place du calife,résultat c'est IZNOGOUD.
Il est dans les habitudes françaises de croire en l'homme ou en la femme providentiel :Jeanne d'Arc ,Marine le Pen, Mendès, Manuel ,mais lui ou d'autres ne seront acceptés par les financiers que dans la mesure oû ils donneront des gages-les restrictions imposées aux Français ni plus ni moins-
Encore une fois il fallait laisser faire cette politique par la droite c'était dans sa nature, par vous c'est une trahison, oui le mot n'est pas trop fort je l'ai bien peser .Vous allez donc et c'est bien commencé perdre votre électorat et perdre ce qui vous reste de votre âme, vous aurez tout perdu et ce qui est plus grave vous aurez faire perdre à vos soutiens habituels la foi et l'espérance , bref vous aurez si l'on peut dire "construit " le néant.
girard
Rédigé par : girard | 17 avril 2014 à 21:33