Comme souvent, Françoise Fressoz dans son billet dominical du Monde du week-end dernier voit juste...mais pas complètement !
Ainsi a-t-elle raison de souligner combien les points de vue exprimés par les Frondeurs et les orientations prises par le gouvernement se sont, dans les mots au moins, rapprochés ces dernières semaines au point de faire du départ précipité de Montebourg un quiproquo parfait !
Mais l'essentiel est-il bien là, à savoir dans une interprétation plus flexible de la règle d'or des 3% et des gestes fiscaux en faveur des bas revenus ? Ces deux mesures n'ont pour objet que d'atténuer l'impact de la politique budgétaire mais seront sans effet sur le niveau de l'activité économique. On pourrait même les juger contre-productives tant elles accentuent le sentiment de désinvolture que la France suggère à ses partenaires à l'égard de ses engagements européens et tant elles adressent à nos concitoyens des messages contradictoires alternant appel à l'effort et assouplissement.
La vraie question est ailleurs. Et curieusement personne ne veut la voir. Elle porte non pas tant sur l'Europe que sur la nature de notre engagement européen, sujet devenu tabou depuis un certain référendum vieux de presque 10 ans. Tout se passe comme si l'Exécutif, mais aussi ses opposants, préféraient détourner la tête... Alors que là pourtant se trouve le nœud du problème. Aussi préfère-t-on ici ou là s'en prendre à l'Allemagne, accusée de tous les maux, plutôt que de s'attaquer à la vraie cause de nos difficultés : en renonçant à afficher un vrai projet européen, la France a accepté le statu-quo qui asphyxie pourtant son économie et entretient le chômage.
Or, il n'est que deux façons d'obtenir une relance que l'on s'épuise à appeler rhétoriquement de nos vœux : l'échanger contre une intégration plus poussée de la zone euro ou la provoquer en reprenant notre liberté budgétaire.
La première option serait en phase avec l'esprit pro- européen qui a toujours habité le Président de la République et s'inscrirait dans le prolongement des choix opérés par notre pays depuis trente ans. La retenir permettrait de replacer le politique avant l'économique et de doter la zone euro des outils qui lui font défaut.
L'autre option ne devrait être que la conséquence de l'échec à enclencher la première. Elle ne devrait en outre pas conduire à lâcher la bride à nos dépenses mais à épargner et à renforcer celles qui commandent l'avenir : l'éducation, les infrastructures etc.
L'une comme l'autre permettraient de relancer l'économie et de répondre à l'enjeu qui nous mine : un chômage massif et qui dure !
L'une comme l'autre présentent des risques. Mais c'est de ceux-ci que nous devrions débattre plutôt que de discuter du sexe des anges, en l'occurrence de la gauche.
Tétanisés par le référendum de 2005, loyalistes comme frondeurs ont choisi la stratégie de l'autruche et s'entredéchirent sans fin. Leur devoir est de lever la tête et d'engager au plus vite le débat stratégique sur ce que nous voulons et attendons de l'Europe. Sinon, pour parler comme le Premier ministre, "dans 6 mois, c'est f...".
Europe Europe!un débat sur l'Europe pourquoi pas et nous pourrions avoir un débat sur la France aussi.
Il y a des problèmes de la société française que nous pourrions décider par référendum : pas un référendum bidon , un référendum avec questions multiples.
Imaginons 5 -10-12 sujets qui préoccupent les Français pourquoi ne pas demander leurs avis par référendum -le jour du vote ils déposent l'enveloppe numéro 1-2-3-4-5 autant qu'il y a de questions .
au dépouillement on classe les enveloppes et on procède comme d'habitude.
Ce serait cela la vrai démocratie, bien sur on ne demande pas "voulez vous qu'a partir de demain on rase gratis"il faut mettre des barrières comme il y en a pour les présidentielles par exemple avec les signatures.
Le président qui aurait recourt à cela n'aurait pas sa légitimité contestée ,les Français se sentiraient responsables, s'ils font de mauvais choix ils ne s'en prendraient qu'à eux mêmes.
C'est à mon sens la meilleurs manière d'être vraiment démocrate.
A moins que l'on pense que le peuple ne sait pas ce qu'il veut qu'il lui faut des guides qui une fois élus en font à leur tête, mais dans ce cas on n'est pas en démocratie mais en ploutocratie .
girard
Rédigé par : girard | 20 septembre 2014 à 09:14
Entièrement d'accord avec tous ces constats:
- "La vraie question" n'est pas l'application de la règle d'or des 3% ni la position de l'Allemagne "accusée de tous les maux" alors qu'elle exige le respect des traités que tous les pays de l'Union ont acceptés. De ce point de vue, en effet, les frondeurs du PS, mais aussi le Front de Gauche, ont tort.
- Le nœud du problème est lié à notre engagement européen. Le principe de la concurrence libre et non faussée sur lequel a été construite l’Europe libérale est en effet incompatible avec les valeurs socialistes fondées sur la solidarité et l'égalité.
Mais la solution privilégiée, l'intégration plus poussée de la zone euro, est illusoire. Une intégration plus poussée impliquerait au contraire la poursuite du démantèlement de l'Etat social auquel les français sont légitimement attachés. Reste donc la seconde option :"reprendre notre liberté budgétaire" et mener une politique alternative à celle qui est inscrite dans les traités européens.
Rédigé par : chatel | 16 septembre 2014 à 18:13
Parmi ces 2 options ,la première c'est à dire une intégration plus poussée de la zone euro il est trop tard nous avons la nausée de l'Europe.Quant à la deuxième c'est nouveau "reprendre notre liberté budgétaire"ça mérite d'être expliquer.
Mais rassurons nous le bon papa du patronat français a les solutions ,cassons tout rétablissons l'esclavage et soyons certains que cela créera des emplois.
Tout cela va mal finir , très mal finir.
girard
Rédigé par : girard | 15 septembre 2014 à 19:18