Encore un Sommet de l'Euro pour rien. Alors que l'activité en Europe est au plus bas et le chômage au plus haut, rien n'a été débattu ni a fortiori décidé pour contrecarrer une tendance qui finira par dresser les peuples contre l'Union.
Au lieu de cela, c'est d'une pitoyable tentative française de faire accepter un budget déséquilibré au regard de nos engagements qu'a accouché ce Rendez-vous des chefs d'Etat et de Gouvernement des Dix-huit.
Comment comprendre que F. Hollande hasarde le crédit de la France pour une aussi mauvaise cause plutôt qu'au service d'un plan de relance politique et économique de l'Euro ? Comment comprendre, alors que le fossé ne cesse de se creuser entre les économies de la zone et que l'Allemagne prend de plus en plus ses distances avec l'idée d'une vision commune de l'avenir européen, que le responsable de l'Exécutif emploie son énergie à faire accepter de petites entorses, identiques à celles qu'ont fait subir au Traité tous ses prédécesseurs ? Non seulement la France s'affaiblit mais c'est le principe même qui se trouvait à la base de la construction européenne, à savoir la solidarité franco-allemande, qui dépérit. Helmut Schmidt lui-même n'hésite plus à parler de "l'imminence de la désintégration" sans susciter plus d'attention ! Ce qui est train de se passer va bien au delà en effet des blocages répétés auxquels la mécanique des sommets nous a habitués. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une rupture qui pour être progressive n'en est pas moins redoutable et bientôt définitive.
Cette évolution est d'autant plus absurde qu'elle s'accompagne pour la France d'une aggravation de la situation de son industrie et d'une poussée insupportable du chômage.
Renoncer à proposer à la zone Euro de franchir une nouvelle étape vers l'intégration, seule manière de résoudre un agrégat désuni de nations de plus en plus égoïstes, sans choisir pour alternative une politique de relance par l'investissement public à l'échelle nationale, cela revient à faire le choix(!) de perdre sur les deux tableaux. Nous aurons les déficits et la stagnation, l'affaiblissement de l'Europe et la sanction électorale ! Saluons à cet égard l'effort accompli par l'ancien Président de la République Valéry Giscard d'Estaing qui n'hésite pas dans un ouvrage récemment publié (Europa) à proposer la création d'un espace économiquement, budgétairement et fiscalement intégré associant aux Pays fondateurs nos voisins espagnols et portugais, et amis autrichiens, polonais et peut-être irlandais et finlandais ! On ne peut que regretter que l'équipe en place ne juge pas bon de faire preuve à son tour d'une égale imagination politique.
En renonçant à se battre vendredi à Bruxelles, comme il l'avait pourtant promis en arrivant au pouvoir, F. Hollande vient de laisser passer la dernière chance de sauver son quinquennat !
C'est une manière de voir les choses"sauver son quinquennat"mais c'est le cadet des soucis pour la plupart des Français.Sauver la France malgré Hollande oui!.
Ce "président me fait penser au "pont de la rivière Kwaï" l'excellent film tiré de l'excellent roman de Pierre Boulle; c'est le colonel Nicholson qui perdant de vue que la construction du pont sert l'ennemi fait travailler les officiers les malades par orgueil comme Hollande va brader notre modèle social pour diminuer le chômage.
Encore ce jour le "patron des patrons demande de renoncer aux accords de 1982 -on pourrait licencier un ouvrier , un employé sans avoir à donner de motifs-donc cela faciliterait l'embauche.
Il serait même inutile d'aller aux prudhommes car cela ne servirait à rien!!!
On enverra une lettre d'excuse à Napoléon 1er pour l'informer que après deux siècles de bons et loyaux services c'est devenu inutile!
On pourrait dans la foulée rétablir le droits de cuissage pour inciter les patrons à embaucher -la première nuit que le seigneur pouvait passer avec la jeune marié.
On pourrait aussi payer les chômeurs devenus travailleurs avec un bol de soupe comme le fit Hitler pour construire ses autoroutes et pire encore Staline pour ses canaux .
Quand un "docteur" veut vous soigner de cette façon et que le remède sera pire que le mal il faut le mettre hors circuit .
girard
Rédigé par : rene girard | 31 octobre 2014 à 14:00
"Renoncer à proposer à la zone Euro de franchir une nouvelle étape vers l'intégration, seule manière de résoudre un agrégat désuni de nations de plus en plus égoïstes, sans choisir pour alternative une politique de relance par l'investissement public à l'échelle nationale, cela revient à faire le choix(!) de perdre sur les deux tableaux."
"Renoncer à proposer à la zone Euro de franchir une nouvelle étape vers l'intégration" est une nécessité absolue, car le prix à payer pour cela n'est autre que la liquidation de notre modèle social. Oublions au plus vite cette chimère et concentrons-nous sur l'alternative : "une politique de relance par l'investissement public à l'échelle nationale".
Le principal reproche à faire au gouvernement de Manuel Valls, c'est d'avoir choisi d'accomplir ces fameuses réformes structurelles d'inspiration libérale, que la droite ne cesse de réclamer, et dont nous avions espéré que l'élection de F. Hollande nous préserverait, tout cela dans le but de donner des gages à Bruxelles et de "faire accepter un budget déséquilibré".
Rédigé par : chatel | 27 octobre 2014 à 12:54