A en croire Thomas Legrand (France Inter billet du 20/11), il ne ferait pas bon déjeuner aujourd'hui avec un hiérarque socialiste. Le menu se résumerait en effet à une soupe à la grimace relevée d'une pincée d'amertume. Tous auraient déjà abandonné le combat, convaincus que les élections à venir, présidentielle comprise, ne seront que les étapes d'un long calvaire.
Me permettra-t-on d'observer combien malvenus me paraissent de pareils apitoiements ? Il n'existe nulle fatalité à la défaite annoncée de la gauche sauf à s'y résigner, c'est-à-dire à renoncer à ne rien faire bouger.
Le problème tient bien en effet à ce que la politique conduite aujourd'hui par le Président de la République est massivement rejetée... parce qu'elle ne produit pas de résultats.
Je ne suggère pas, au point où nous en sommes, de renier les choix opérés. Cela reviendrait à se discréditer un peu plus, si cela est encore possible. Choisissons plutôt de compléter cette politique par des mesures et une pédagogie vigoureuses qui ont fait défaut depuis l'origine.
Socialistes atterrés, démoralisés, accablés, ne désespérez-plus ! Rangez vos mouchoirs, essuyez vos larmes : un rebond est possible ! Mais comment ?
Tout se joue sur le chômage : faute d'avoir su en incurver la courbe, le Président s'est affaibli à force de le promettre sans se donner les moyens d'y parvenir.
Le faire reculer aujourd'hui passe par un soutien massif à l'activité. Les ressources manquant pour soutenir la demande des ménages, c'est dans l'investissement, porté par un taux d'Epargne élevé, que se trouve la réponse. Je ne cesse de le dire avec d'autres depuis près deux ans. On aurait pu s'engager dans cette voie de façon audacieuse dès l'an passé, ce que l'on renonçât à faire de crainte de creuser nos déficits aux yeux de l'UE. Passons.
Mais aujourd'hui la porte s'entre-ouvre. En annonçant un Plan de 300 Mds € la nouvelle Commission en a admis la nécessité... à défaut de l'urgence. On peut craindre en effet que cette lourde machine ne se mette en branle que trop lentement au point de ne produire de résultats sur la conjoncture que bien tardivement.
Pourquoi dès lors ne pas saisir l'opportunité qu'offre l'outil annoncé pour lui donner très vite le maximum d'impact ? Il suffirait pour cela d'anticiper sa mise en place ! La France, de l'aveu même du ministre de l'Economie, peut en attendre 30 mds sur 3 ans, soit 10 par an. Trop peu, trop tard. Dès lors, mobilisons-les et dépensons-les dès 2015, ce qui représenterait un coup de pouce à l'activité de près d'un point de PiB et ne serait pas du coup négligeable. Nous utiliserions en quelque sorte cette promesse de financement comme une ligne de crédit sur laquelle tirer immédiatement. Je doute que la Commission s'oppose dans un tel contexte à ce très léger détournement de procédure qui servirait la bonne cause et que nos experts devraient être capables de concocter. Encore faudrait-il que les projets qui pourront en bénéficier soient prêts (listons-les sans délai) et que nous ne retenions que ceux susceptibles d'être engagés dans les tout prochains mois (en donnant la priorité à ceux relatifs à la transition énergétique).
Naturellement, cette accélération ne sera pas suffisante. Il conviendra donc de rechercher dès maintenant les moyens de la renouveler en 2016.
Mais elle aura offert un peu d'oxygène à notre économie ; contribué à créer de nouveaux emplois; et permis au gouvernement de densifier son discours en donnant un sens plus fort à sa politique que le seul objectif de rétablissement des comptes.
En se fixant pour ambition d'adapter notre économie à la transition énergétique, nous finaliserions en effet l'enjeu de compétitivité autour d'une ambition essentielle et ferions écho à la Conférence sur le Climat de la fin 2015. La cohérence serait indiscutable. L'impact sur l'opinion inévitable et sur notre industrie non négligeable.
Si les Arrogants qui prétendent qu'il n'y aurait "pas d'autre politique possible" sont insupportables, les geignards, les fatalistes, les résignés, ne le sont guère plus. Montrer un peu d'audace ne permettra pas de faire un "miracle" mais nous donnerait l'occasion de saisir la chance et peut-être d'en retourner le cours !
Voilà une piste, mais il y en a d'autres...
Crois tu ce que tu écris ou fais tu semblant de le croire.Je constate qu'il ne fait pas bon d'être d'un avis différent car dans ce cas nous sommes ou arrogants ou geignards.
Il faut donc à te croire attendre le rebond comme il fallait attendre le recul du chômage depuis 2 ans et 6 mois -ça ira mieux demain-
illusion ou tromperie?
Plus personne ne crois plus en rien et vous le savez bien, ces sacrifices demandés aux plus modestes pour rien , vous allez tomber et vous le savez aussi dans les poubelles de l'histoire ce n'est qu'une question de temps.
girard
Rédigé par : rene girard | 04 décembre 2014 à 20:11
J'attrape la balle au bond ou au rebond pour me réjouir que le Sénat, ou du moins une partie de ses membres ait adopté la méthode Coué.
Le président Hollande l'a adopté depuis plus de deux ans pour lutter contre la montée du chômage, cette méthode a donné les résultats que l'on sait!
Bien sur nous n'avons pas la même vue , nous qui sommes dans la plaine et vous qui êtes sur les hauteurs.
"De même il faut être Prince , pour bien connaitre le caractère des peuples et Populaire pour bien savoir celui des Princes"écrivait Machiavel à Laurent le Magnifique.
Le problème pour vous c'est que le Populaire aura un bref instant son mot à dire dans un peu plus de deux ans, alors la méthode Coué -sacré Emile-!
girard
Rédigé par : rene girard | 30 novembre 2014 à 15:33
Il y a bien dans notre pays deux mondes parallèles et par définition il ne se rencontre jamais, l'un aurait à dire à l'autre ce qu'il doit penser mais l'un vie d'une façon qui lui permet peut être l'optimisme l'autre pas et donc il est geignard, fataliste,résigné.
Il ne faut surtout pas critiquer trop les dirigeants ni être trop virulent, un commentaire mesuré oui pas plus!.
Mais ce genre d'attitude n'a jamais rien changé, cela revient à casser un thermomètre si l'on pense qu'il fait trop chaud ou trop froid mais la température demeure.
Vous croyez détenir la vérité mais vous finirez par être les seuls à le penser.
girard
Rédigé par : rene girard | 29 novembre 2014 à 07:09
Que veut dire"objectif de rétablissement des comptes"?c'est pur mensonge,rétablir nos comptes publics tant que nous aurons cette dette de 2000
milliards c'est impossible;il faut sortir de là .
Quand je dis que vous aurez tué la démocratie ce n'est pas une parole en l'air : vous allez être éjectés et vous serez comme le parti radical entre ce qu'il était en 1900 et ce qu'il est devenu en 2014, il n'y aura plus d'opposition le peu qu'il restera de vous ne sera plus crédible, vous laisserez le peuple de France dans les mains du capital très peu iront voter car cela ne servira plus à rien.
girard
Rédigé par : rene girard | 27 novembre 2014 à 15:33
Le problème tient bien en effet à ce que la politique conduite aujourd'hui par le Président de la République est massivement rejetée... parce qu'elle ne produit pas de résultats."
Les français contestent la politique suivie, non pas simplement parce qu'elle ne produit pas de résultats, mais aussi, et surtout, parce que cette politique ne se distingue en rien de la politique de la droite et qu’elle va à l'encontre des objectifs de justice et d'égalité affichés pendant la campagne présidentielle. Tout le monde est en train de comprendre que, sous prétexte de restauration de la compétitivité de notre économie, on demande des sacrifices aux salariés (peut-être bientôt gèlera-t-on leurs salaires) alors que, dans le même temps, tout est fait pour favoriser la hausse des profits des entreprises ainsi que celles des dividendes accordés aux actionnaires et des rémunérations excessives allouées aux dirigeants.
Tant que les socialistes continueront à tenir le discours libéral, qui est celui de la droite, les français ne pourront que se détourner d'eux. Comment des socialistes peuvent-ils emboîter le pas aux libéraux et affirmer, eux aussi, que les pauvres seront moins pauvres lorsque les riches seront (beaucoup) plus riches ? Avec bon sens, les français continuent de penser, comme on l'a toujours cru, que la confiscation de la richesse par les plus riches appauvrit le reste de la société.
"Voilà une piste, mais il y en a d'autres..."
Oublions la chimère européenne et explorons au plus vite ces nouvelles pistes...
Rédigé par : chatel | 25 novembre 2014 à 18:22
Même le pape pense que votre Europe est à revoir et vous voulez en remettre une couche, quand elle sera humaine les peuples iront vers elle le reste c'est du baratin -les jésuites ne sont pas toujours oû on les attend.
Votre situation d'élu aisé vous permet de prendre patience vous parlez de la crise comme la marquise de Sévigné parlait des fenaisons .
Vous aurez tuer la démocratie.
girard
Rédigé par : rene girard | 25 novembre 2014 à 17:03
Mais c'est du Danton, quelle audace!Pour ce qui est des mouchoirs , il y a longtemps que nous ne pleurons plus ça ne sert à rien.
Le pauvre peuple vous à donner le pouvoir dans le bref instant démocratique que sont les élections que peut il maintenant ?il est injuste de le qualifier de geignards, de fatalistes, de résignés , vous les politiques qui ne respectez pas votre parole vous êtes par contre des traitres des parjures des trompeurs et vous êtes pour le moment sur votre siège éjectable qui sera activé le moment voulu pour être remplacés par d'autres qui ne vaudront pas mieux que vous ainsi va la "démocratie".
Les nouveaux élus le seront par un très bas pourcentage ce qui ne les empêchera pas de se dire "élus du peuple" ai-je encore un mouchoir de reste?
Quel nom donner à cela sinon -comédie .
girard
Rédigé par : rene girard | 24 novembre 2014 à 20:03
Pour moi, militant socialiste, ancien Délégué National , Thomas Legrand pas plus que Bernard Guetta ne sont ma référence!
Roger Tropeano.
Rédigé par : Roger Tropeano | 24 novembre 2014 à 10:59