François Hollande a depuis hier de l'or dans les mains : une France rassemblée, mobilisée et forcement, face à l'ampleur des manifestations, consciente de sa force.
A la stupéfaction et au chagrin a succédé l'envie irrépressible de se mobiliser mais aussi l'impression enfin de se reconnaître. Alors qu'aurait pu émerger de ces événements les ferments de la haine et de la division, les Français nous ont donné au contraire le sentiment de se découvrir dans leurs différences d'origine, de confession, d'opinion. Comme si les changements qui travaillent notre société depuis deux ou trois décennies émergeaient seulement maintenant à la surface.
Alors que l'on voyait ce Pays déchiré, désabusé aussi, il vient de révéler les trésors d'enthousiasme et de fraternité qui l'animent encore. A ceux qui doutaient de notre envie d'exister, réponse est faite : la France existe, elle s'est rencontrée...
A nous maintenant, élus, responsables politiques de savoir répondre à ce formidable appel.
Pas par des lois de sécurité, même s'il sera nécessaire de corriger les failles qui ont pu apparaître. Mais en faisant fructifier ce vieil héritage républicain qu'on avait laissé s'éroder sur les étagères, n'y faisant plus que des références obligées et dont c'est miracle dans ces conditions que nos compatriotes, et notamment les plus jeunes, aient su encore spontanément s'y reporter. Jamais nos vieux idéaux issus des luttes du 19ème siècle ne sont apparus plus utiles. De cet héritage, pour éviter erreurs et confusions, il ne faudra oublier aucun élément.
Le premier, c'est la souveraineté populaire, façon plus concrète de parler de démocratie : au final ce sont les citoyens, pas les dirigeants inspirés ni les experts, qui décident du destin de la nation. Ce qui doit nous obliger à préciser la portée et le sens de notre engagement européen. La France ne peut et donc ne veut se laisser dicter sa politique. La leçon doit en être tirée dans le débat ouvert sur la manière dont l'Union va traiter le besoin d être lancé économique.
Le deuxième, c'est l'égalité. Lui aussi s'est peu à peu vidé de son sens. Lorsque qu'un dirigeant d'entreprise peut recevoir en une fois à titre de prime de départ l'équivalent de deux siècles de travail d'un salarié au Smic, on peut légitimement se demander ce qui nous relie encore les uns aux autres. C'est par l'école qu'il faut commencer en en faisant à nouveau à la fois un outil de formation de citoyens et le moteur de la mobilité sociale.
Le troisième est la laïcité dont la portée doit être redéfinie dans une France où la religion sert désormais de refuge identitaire face aux bouleversements du monde. Au lieu de légiférer maladroitement au cas par cas, c'est une charte de la laïcité qu'il nous faut élaborer qui redise l'intangible et le négociable.
Ai-je oublié la fraternité ? Certes, non. Elle était si présente hier que cela allait sans dire même s'il faut se souvenir qu'elle est d'abord une conséquence de la force des principes que je viens d'énoncer. C'est autour de ces valeurs qu'elle peut prospérer.
Qui en a aujourd'hui la charge sinon le Chef de l'Etat ? Il a su durant cette courte crise trouver les mots, faire les gestes. Il lui appartient maintenant de continuer sur la durée.
Le Président regrettait ces derniers mois que la France n'ait plus confiance en elle. Il retrouve ce matin une France debout, fière, chaleureuse, prête à se mobiliser. C'est une pépite !
Difficile face à pareille situation, de reprendre l'agenda politique là où on l'avait laissé.
Outre les initiatives de fond que je viens d'évoquer, la question d'un gouvernement d'union nationale doit à l'évidence être posé pour sortir le pays du marasme économique dans lequel il se trouve. L'accord pourrait porter sur un programme minimum qui nous conduirait à la présidentielle. Qu'il soit possible ou non la proposition doit en être faite pour obliger chaque camp à se déterminer face aux enjeux.
Au delà de la réussite ou de l'échec de pareille initiative, le Président doit ensuite donner à son appel au rassemblement un contenu qui dépasse l'économie pour exprimer l'envie d'exister d'un Pays qui tient à rester une exception, c'est à dire une vieille nation qui a mieux à proposer à ses enfants que "de devenir milliardaire", qui croit en la culture, et qui refuse de s'aligner à l'international...
Le mauvais serviteur est déjà en train de mal utiliser les talents;président, allez donc à Davos , allez donc en Arabie Saoudite, vous ne risquez pas 1000 coups de fouet, même vos anciens amis vous disent que vous avez tourné le dos à ceux qui vous ont porté au pouvoir,ces citoyens vous tourneront le dos aussi aux prochaines élections, ainsi qu'a ceux qui vous soutiennent .
Bientôt ce sera : "par ici la sortie"vous récolterez ce que vous avez semé.
Le premier ministre fait des recommandations qu'il se garderait bien d'appliquer à lui même, il se moque des Français , non vous n'êtes pas Clemenceau, monsieur, le regain de popularité sera bref et la chute inévitable .girard
Rédigé par : girard | 24 janvier 2015 à 08:29
"Corriger les failles"c'est un euphémisme, car sans sécurité point de liberté.
Ceux qui veulent vivre dans la république en respectant les lois de la république ont leurs places les autres non.
En France on ne coupe plus la main pour un simple vol depuis l'an 1250,on n'écartèle plus on ne fait plus bouillir les faux monnayeurs si certains trouvent ces pratiques conformes à leurs manières de penser qu'ils aillent dans les pays qui pratiquent encore ainsi , ils risquent d'être les premiers "clients".
Oui le temps de "l'angélisme" est passé.
Rédigé par : rene girard | 19 janvier 2015 à 09:15
Ne soyons pas rabat-joie en effet François Hollande a reçu de l'or , il a des talents dans les mains, comme la célèbre parabole que va-t-il en faire sera-il comme le bon serviteur qui les fît fructifier ou comme le mauvais , au retour du maître -le suffrage universel -on verra.
Ce grand rassemblement sera-t-il avec un suivi ou seulement une grande messe comme par exemple le fût le "Grenelle de l'environnement "
Dans l'ensemble je suis d'accord avec ton analyse les citoyens doivent décider , pas le politiques pas les experts ,réduire les inégalités je n'y crois guère mais on peut demeurer un pays d'exception là est notre grandeur là elle doit demeurer.
La laïcité pilier de la République doit être renforcée et là rien n'est négociable car elle est la France .
girard
Rédigé par : rene girard | 12 janvier 2015 à 19:20