Lettre ouverte au Premier secrétaire du Parti socialiste

Monsieur le Premier secrétaire, cher Jean-Christophe,

Tuer le débat, c'est tuer le Congrès !

Or, notre parti n'est-il pas suffisamment mal à point pour ne pas l'affaiblir un peu plus et décourager les militants qui nous restent en les privant d'une discussion démocratique rendue indispensable par les difficultés des trois années écoulées ?

N'avons-nous pas entre nous, sereinement, pédagogiquement, mille sujets à éclaircir ?

Nous avons été nombreux à nous inquiéter de la politique économique menée depuis 2012 dont les conséquences électorales, mais aussi et d'abord sociales, doivent être évaluées. Aujourd'hui, le ministre des Finances lui-même vient de reconnaître son échec sur le front de l'emploi. Cela ne mérite-t-il pas une explication?

Nous avons été nombreux à nous interroger sur l'opportunité d'étendre le travail du dimanche. Aujourd'hui, la Motion même dont tu es le premier signataire exprime à son tour ses réserves. Cela ne mérite-t-il pas une explication ?

Nous avons été nombreux à redouter très tôt une stagnation de l'économie et à réclamer une réorientation d'une partie des sommes consacrées au Pacte de responsabilité en faveur du pouvoir d'achat et de l'investissement dans la transition énergétique. Aujourd'hui, ta Motion mais aussi le Premier ministre lui-même, qui figure parmi tes soutiens, semblent ne plus exclure une telle inflexion. Cela ne mérite-t-il pas une explication ?

Accepter le principe du débat avec Christian Paul, que nous te proposons, permettrait d'aller au bout de ces questions à l'instar de ce qu'ont permis les débats publics organisés lors des primaires. Loin de nous affaiblir, nous en sommes sortis et nous en sortirions renforcés parce que c'est l'esprit de responsabilité qui nous anime et continuera à nous animer.

Loin de menacer notre unité, ce serait au contraire l'occasion de rapatrier dans le parti une discussion qui s'est menée et se mène tous les jours dans les médias et qui a vocation à être tranchée par nos militants.

Ce serait enfin le moyen d'éviter les caricatures auxquelles se prêtent trop les échanges à distance.

Non, notre Motion n'est pas "anti-gouvernement", comme tu l'as prétendu.

Son but est de faire de notre parti le moteur d'une politique plus offensive en faveur de l'activité et de l'emploi. Nous ne voulons pas affaiblir l'Exécutif mais rehausser le PS pour nous aider tous à réussir. Pourquoi dès lors ne pas débattre des moyens d'y parvenir ?

Je ne doute pas que le dialecticien que tu es par tempérament (et le démocrate que tu es par fonction) sera sensible à ces arguments.

Faisons de ce débat public un moment fort de notre Congrès dont la réussite dépendra de notre capacité à faire vivre des idées, et à intéresser à celles-ci nos adhérents !

La clarté n'est-elle pas le prix du rassemblement ?

Bien à toi,

Gaëtan Gorce

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Comments

[Rédigé par : rene girard]

Quand bien même votre motion serait "anti-gouvernement " venant du sieur Cambadelis cette remarque ne manque pas d'agacer , lui qui fut d'extrême gauche , puis trotskiste,il se permet de faire la leçon aux autres , c'est ça le culot.
Prenez patiente les Français vont vous mettre d'accord dans 2 ans et les miettes que vous allez jeter au bon peuple n'y changeront rien il est déjà trop tard.
Mais dans le fond c'est votre congrès , c'est votre cuisine intérieure mais de présenter une motion "anti-gouvernement"ce n'est pas bien, Cambadelis n'admet qu'un genre d'opposition "l'apposition de sa majesté "ce qui montre à quel point il est bon démocrate!
girard

[Rédigé par : chatel]

Accepter le principe du débat avec Christian Paul, que nous te proposons, permettrait d'aller au bout de ces questions à l'instar de ce qu'ont permis les débats publics organisés lors des primaires.

Le primaires n'ont rien tranché du tout, le grand perdant des primaires se retrouvant deux ans après 1er ministre...avec la bénédiction de ceux qui proposaient une politique exactement opposée à la sienne.

[Rédigé par : etelvina lefeuvre]

surtout pas de débats à la télé, par pitié!