Cher(e) collègue,
Au vu de ce que nous a réservés l'année écoulée, j'hésite presque à formuler des voeux tant l'avenir est lourd d'inquiétudes.
Je le fais néanmoins par amitié et solidarité naturellement et aussi parce qu'au fond, loin de céder à un quelconque fatalisme, j'ai la conviction que 2016 sera pour une part ce que nous en ferons.
La résignation n'est plus de saison : les défis sont trop lourds et de trop de conséquences pour la gauche comme pour notre pays.
Certains voient aujourd'hui avec faveur et comme une conséquence inéluctable de la situation politique se dessiner sous nos yeux l'hypothèse d'une recomposition.
Ils y travaillent même.
Mais celle-ci n'aurait-elle pas pour première conséquence de faire de l'extrême-droite la seule alternative ?
Et du coup ne lui offrirait-elle pas la perspective d'assurer, un jour, l'alternance ?
Notre préoccupation doit être différente. Elle doit viser à dépasser la logique devenue méprisable de nos appareils partisans et à construire, sur le terrain, en fédérant les initiatives , une ALTERNATIVE POPULAIRE à l'extrême-droite.
La fidélité à ce que nous sommes nous interdit d'abandonner les plus modestes, les plus humbles à l'abstention ou au FN. D'autant qu'ils demeurent, ouvriers, employés, les plus nombreux.
Notre responsabilité, notre devoir même, est de leur redonner une perspective, un projet politique commun. Plus que dans le débat sur la déchéance de la nationalité, quelque soit son enjeu, l'urgence est là !
Comment y répondre ?
D'abord en prenant conscience, pour la rejeter ensuite, de l'emprise qu'exerce sur nous un noyau étroit, incarnation des classes dirigeantes, qui refuse de se remettre en question alors que son projet d'adaptation forcée de notre pays aux logiques de la mondialisation est en passe d'échouer. Eux, qui en sont coupés et depuis longtemps, pensent savoir mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.
Ce n'est pas tant leur ambition qui est fausse - la France doit changer pour mieux rester elle-même- que leur manière de faire, ignorante de la réalité du Pays qui n'en peut plus du chômage lié à la désindustrialisation. Comment ne pas voir que l'un comme l'autre se sont encore aggravés ces dernières années ? Notre première obligation doit être de nous émanciper de leur cadre de pensée pour retrouver notre lucidité à l'égard de ce que la gauche, sous leur influence, est en train de de devenir !
Notre deuxième responsabilité, forts de notre implantation, doit être d'engager sur le terrain, en dépassant les structures de partis incapables de s'entendre, une mobilisation destinée à faire émerger les axes d'un projet susceptible de fédérer non la gauche au sens strict mais tous ceux qui ne veulent pas avoir à choisir entre la résignation, c'est à dire la droite ou la gauche des appareils et des cénacles restreints, et l'extrémisme. Puisque la voie actuellement suivie comme celle proposée par la gauche de la gauche sont également sans issue, à nous alors, par la base, de tenter d'ouvrir une perspective. A nous de lancer dans nos départements, au nom de celles et de ceux dont nous sommes les représentants, des comités populaires ou de citoyens dont nous pourrions fédérer ensuite les propositions, lancer " une primaire des idées " , en opposition en quelque sorte au choc des ambitions qui mobilisera la droite ces prochains mois.
Si cette démarche vous intéresse, je vous propose de me le faire savoir afin que nous en coordonnions la mise en place, d'autant qu'elle pourrait offrir un débouché concret à la demande récemment exprimée par plusieurs intellectuels de voir s'ouvrir à gauche un large débat.
Lucidité, combativité, voilà les voeux que je forme à notre attention : que nous trouvions le courage et l'énergie de dépasser le cercle étroit des préoccupations personnelles ou partisanes pour reconstruire la gauche en partant du terrain, à l'instar des premiers républicains !
Bonne année à toutes et à tous,
Gaëtan Gorce
"Il faut tout changer pour que tout reste pareil"ce que fait dire Lampedusa au prince Salina, sans doute comme tu le dis pour la France.
Une alternative populaire ne serait possible qu'avec un préalable que ce président et ses comparses aillent à Canossa , ce qu'ils ne feront pas.
Il s'est fait élire par le peuple de gauche puis il l'a renié.Un symbole le démontre parmi les 4 derniers "entrées" au panthéon pas un seul français de base "ceux du peuple de l'ombre" dont parles si bien Malraux.
Oui tu as raison la logique de vos appareils est devenue méprisable, oui ces "démocrates"pensent savoir mieux que le peuple ce qui est bon pour lui.
J'avais proposé il y a quelques temps de demander au peuple son avis sur 10 ou 12 problème de société , ce serait quand même mieux que ce qui nous est servi .Je ne me fait aucune illusion nous allons continuer à descendre.
girard
Rédigé par : girard | 13 janvier 2016 à 09:03