Voilà trop longtemps que la gauche n'est plus dans la gauche.
C’est ce dont témoigne, peut-être involontairement, chacune des interventions où François Hollande est amené à évoquer l'histoire de son camp.
Pas plus que Jaurès voici deux ans, Blum, à l'occasion de cet anniversaire du Front Populaire, ne l'aura inspiré. Admettons, à sa décharge, que l'exercice, pour obligé qu'il soit, relève de la quadrature du cercle.
Que reste-t-il de commun en effet entre l'actuel chef de l'Etat et le président du Conseil de 1936 ? Entre la politique du gouvernement actuel et l'adoption de la semaine de 40h, des deux premières semaines de congés pays, des délégués ouvriers, des conventions collectives, de la régulation du marché du blé ? Entre les déclarations "modernisatrices" de l'exécutif du moment et la réflexion du chef socialiste cherchant à donner, au soir de sa vie, "une échelle humaine", c'est à dire une assise spirituelle, au socialisme qu'il aura toujours servi ?
Certes, me direz-vous, les "temps ne sont plus les mêmes". Pourtant le chômage, la précarité, la pauvreté sont toujours là, appelant des solutions nouvelles dont on attend toujours l'esquisse de l'ébauche ! De vieilles régions ouvrières, depuis trop longtemps privées d'avenir, basculent à l'extrême-droite sans susciter d'interrogations et encore moins d'initiatives visant à rendre un peu de dignité aux victimes d'une "inévitable mondialisation". Des centaines de milliers de réédifiés frappent à nos frontières sans susciter le moindre élan de générosité !
La gauche n'est plus, depuis longtemps, du côté des faibles. C'était pourtant sa vocation. En échange, elle vend de la modernisation, ignorant jusqu'à la réalité de ce que vivent les jeunes sans emploi, les familles endettées, les licenciés sans perspective de réembauche.
D'abord, elle a, pour les aider, cessé de trouver les outils. Comment s'étonner qu'aujourd'hui, elle ne sache même plus trouver les mots ?
La gauche n'est plus la gauche. Et ses tentatives pour faire croire le contraire n'apparaissent plus que pour ce qu'elles sont : de la communication !
Nulle nostalgie dans ce constat. Simplement la lucidité sans laquelle il nous sera impossible de reconstruire : il existe désormais UNE classe dirigeante qui partage une même vision de l'avenir de ce pays. Elle ne tire sa force à gauche que de la passivité de tous ceux, élus, militants, citoyens, qui n'y appartiennent pas et renoncent du coup à se faire entendre.....Pour combien de temps encore ?
Les femmes et les hommes sont là pourtant, prêts à se mobiliser. « Nuit Debout », malgré ses ambiguïtés, en témoigne. D'autres, qui se sont éloignés du PS, ruminent leur déception mais restent disponibles si l'on prend la peine de les respecter et de les inviter à travailler librement ensemble. Une foule enfin attend son heure. Elle est faite des ouvriers et employés, des fonctionnaires modestes, des jeunes, notamment diplômés, en espoir d'emploi, des porteurs de projets de toute sorte en panne de financement...Tous constituent une force pour autant qu'on leur propose un but : remettre le pays en marche et avec lui la justice et la solidarité !
De la Nièvre à Paris, de nos communes rurales à nos quartiers, une attente existe que s'efforce de détourner l'extrême-droite mais qui préférera se porter vers l'avenir que céder au ressentiment.
Mais c'est le langage de la vérité et de l'ambition collective qu'il faudra tenir à ces femmes et à ces hommes, en leur faisant comprendre que la France aura besoin de chacun d'eux du plus modeste au plus brillant....
L'auteur de "1984 , de la République des animaux"Eric Blair avait bien raison dès je crois 1948 , pour ne pas pouvoir comparer , il faut réécrire le passé.
En réalité pour certains cela n'est même pas nécessaire ils sont tournés vers l'avenir ce qui est bien , mais sans vouloir connaitre le passé , ce qui est nettement moins bien.
Ce n'est pas dans mes habitudes de commenter un commentaire, mais ce qui est dit par ce secrétaire de section du 31 en dit long .Donc pas de soupe à deux balles, pas d'incantation, pas de retraités qui pensent .
J'ai vu parfois des cadres dynamiques sans compassion pour les autres se faire "lourder"vers 50 ans , juste retour de bâton .Frédéric de Prusse disait en parlant de Voltaire que quand le citron est pressé , on le jette.
Attend mon ami ton tour viendra!.
Pour dire ces inepties , je me suis servi que de mon cerveau -je n'en ais qu'un -et encore est -il limité, je souhaite à ceux qui pensent en avoir deux et qui en sont peut être dépourvu tout le bonheur possible.
girard
Rédigé par : girard | 10 mai 2016 à 20:35
Quelle énergie ! J'aurais pu écrire "virulence " mais je la trouve positive. C'est vers l'avenir qu'il faut nous tourner ok mais sans céder aux modes et sans rompre - c'était là le sens de mon blog- avec un héritage : nous ne venons pas de nulle part. Et s'il serait absurde de céder à une quelconque nostalgie, il le serait tout autant de ne pas s'inscrire dans une continuité. Je serais ravi de poursuivre la discussion de vive voix....
Rédigé par : GAETAN GORCE | 09 mai 2016 à 11:40
Cher Nel, merci.
Je ne crois pas qu'une sèche défaite y pourvoira. Rien n'est arrivé après avril 2002. 2007 n'a jamais été analysé pas plus que nos échecs depuis 2012. Le parti est bloqué par une caste de rentiers. Il faut donc remobiliser les citoyens dans d'autres espaces pour exercer une pression sur l'appareil.
Amitié
G
Rédigé par : GAETAN GORCE | 09 mai 2016 à 11:24
Analyse très juste ,tout ou presque est dit dans la première phrase"la gauche n'est plus dans la gauche".
Et ce langage de la vérité et de l'ambition collective qui va le tenir... personne , car si parmi vous certains essayaient ils ne seraient pas crédibles.
Plus de 2 siècles après la révolution pour en arriver là!un pays dans les mains , non des 400 familles, mais de guère plus, qui parlent décident , régentent , ordonnent en lieu et place du peuple que l'on consulte en une sorte de mascarade de démocratie,ils ne peuvent pas se dire de droit divin et pourtant ils se comportent de même .C'est la démocratie sans peuple, la république sans républicain, des sujets nous ne sommes que les sujets de ces êtres "supérieurs".
Cela va durer sans doute encore un peu, avec les apparences d'une démocratie, la langue d'une démocratie en ayant cesser , en cessant d'en être une .
Remettre le pays en marche si cela se fait sera bien sur sans vous, avec vous , non merci , on a déjà donner.
girard
Rédigé par : girard | 08 mai 2016 à 19:40
Cher Gaëtan Gorce, je partage entièrement votre sentiment, la gauche s'est perdue en route. En 2010, j'ai tenté de proposer quelques idées dans mon livre Pour une nouveau socialisme paru aux éditions L'Harmattan. Je l'avais transmis à Ségolène Royal, et Najate Vallaud-Belkacem m'avait demandé le manuscrit que je lui ai envoyé à Lyon. Depuis ce temps, seul Guillaume Garrot en a eu connaissance. Personne n'a réagi. J'y vois une attitude qui est celle de l'ensemble du PS: est-on encore ouvert aux propositions qui viennent du dehors de l'appareil ? J'ai été Secrétaire fédéral aux études à la Fédération de Meurthe-et-Moselle, j'ai animé le Forum progressiste 54: cela n'a servi à rien. C'est désespérant. le PS a rompu le contact avec les intellectuels. Une lourde défaite lui ouvrira peut-être les yeux. Amicalement. Noël Nel
Rédigé par : Nel Noël | 05 mai 2016 à 13:34
Par Blum, Jaurès et Mitterrand, que j'en ai marre de cette soupe ! Le socialisme n'est pas une religion. Ces anathèmes, "gauche pas de gauche" et "gnagnagna", je sais bien que vous vous faites tous élire sur ces mantras pour maison de retraite, mais bon c'est usant quand même, que l'on ai 38 ans ou 44. Il faut faire évoluer le socialisme dans le monde de demain, arrêter de le voir à l'aune du passé, celui du monde industriel. Il ne s'agit pas d'en faire une chapelle du centre-droit, mais de réformer ce corps doctrinaire pour remettre un peu de vie à l'intérieur. L'alliance stratégique avec les indépendants et le petit patronat est la seule voie pour construire le socialisme de demain - des coopératives partout, plus de subordination au capital mais de la discipline au travail. Nous ne serons pas tous fonctionnaires ou retraités, pas plus que nous ne serons pas tous productifs au sens classique. Tout ceci doit être réévalué autour de questions simples et à laquelle les citoyens doivent répondre en pensant avec leurs deux cerveaux, celui pour maintenant et celui pour demain. Que voulons nous pour nous-même ? Pour nos enfants ? Pour maintenant et pour demain. En tout cas, là, tout de suite, cette soupe à deux balles, j'en ai marre. Amitiés Socialistes. Pierre Gradit. Secrétaire de section (31).
Rédigé par : Pierre Gradit | 05 mai 2016 à 08:09