"Au moment précis où d'autres, depuis leur Palais, entonnent le couplet de la séduction qui est celui du renoncement, j'en appelle à la gauche profonde, celle qui ne renonce jamais"
La commémoration de notre fête nationale doit être un jour de promesses.
Non pas de celles que nous prodigue sans vergogne un quarteron de politiciens en mal de réélection.
Mais de celles que font vivre dans les cœurs l'amour de la République et la certitude que l'esprit de justice ne peut être vaincu.
Depuis des mois, ceux qui se prétendent vos chefs expliquent au pays que l'argent aurait supplanté l'histoire, les marchés la volonté des peuples, l'égoïsme la réussite commune, la mondialisation le destin des nations.
Mais ils ne connaissent rien de notre vieux pays ceux qui prétendent que la France puisse rester la France en demeurant sous le la botte des bourses ou des banques.
Mais ils n'ont rien compris au monde ceux qui n'y voient pas, prêtes à se rassembler, tant de forces et d'ambitions décidées à défier les lois d'un système qui met en péril la planète tout entière.
En ce 14 juillet, au moment précis où d'autres entonnent l'éternel couplet de la séduction pour mieux faire accepter leur renoncement et leur trahison, j'en appelle à la Gauche profonde, celle qui du fond de notre histoire a su faire de la lutte et parfois de la révolte l'instrument du changement ; celle qui soutint la dignité des canuts, tomba avec Baudin aux côtés de Gavroche, fit avec Gambetta le choix de La Défense nationale; celle qui crut en l'innocence de Dreyfus, sacrifia comme Jaurès sa vie pour la Paix, tira du Front populaire la force de résister, de la Résistance l'idée du progrès et de la liberté des peuples; celle qui aima Hugo jusqu'à lui dédier l'abolition de la peine capitale; celle qui fit toujours le choix de se situer du côté des Petits plutôt que des Puissants !
C'est à cette Gauche que je parle, cette gauche qui n'en a pas fini avec la France au destin de laquelle elle doit croire comme au sien propre.
C'est cette Gauche, généreuse et fraternelle, qui finira par renaître comme réveillée par l'affront que lui inflige le renoncement.
En ce 14 juillet, au moment précis où des Palais montent les paroles d'une bien pauvre berceuse, j'en appelle aux salariés, aux employés, aux fonctionnaires modestes, aux chefs de nos petites entreprises et à leurs cadres et ingénieurs, à ceux dont la profession est d'enseigner ou de créer; je les appelle à ne pas céder à la périlleuse tentation de la haine ou du ressentiment ; je les appelle au contraire à retrouver le chemin défriché par leurs pères pour aller prendre les nouvelles Bastilles que les rentes, les privilèges ou l'indifférence aux autres ont reconstitué parmi nous.
Pour mener à bien cette tâche exaltante, il n'y a cependant pas place pour les petites querelles, les divisions sordides ou les pauvres rancunes.
Si nous voulons que la Gauche, la vraie gauche, la seule gauche soit présente à la victoire, alors nous devons, chacun à notre place, agir pour faire émerger une candidature nouvelle, une alternative au choix sans issue qui nous est aujourd'hui proposé, et nous rassembler autour d'elle comme autour de l'insigne de nos valeurs qui ont nom : générosité, confiance, justice, partage...
Qui en ce 14 juillet ont nom de promesses : liberté, égalité, fraternité !
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