Un article de 20 minutes :
En faisant le choix d’un Président puis d’une Assemblée Nationale de Gauche, les Français ont démontré leur envie de changement.
C’est dans cet esprit de renouvellement des équipes comme des méthodes que nous avons lancé le collectif Dessine-moi un parti, qui regroupe militants, élus ou sympathisants de tous âges et de tous parcours, convaincus que le Parti socialiste doit se transformer dans le contexte de crise économique et sociale que nous connaissons depuis bientôt 5 ans.
Nous proposons une formule nouvelle, celle d’une co-direction homme-femme du Parti Socialiste. Notre duo est le reflet de la parité complète, celle pour laquelle nous nous battons : la parité des genres et la parité des âges.
Nous voulons nous battre pour un parti à l’image des valeurs qu’il porte : humilité, collégialité, responsabilité. Nous voulons un parti qui donne par sa façon de débattre et de travailler, l’envie d’être socialiste ; un parti exemplaire, débarrassé des querelles de personnes et des luttes d’appareil, un parti rassemblé pour aider la Gauche à réussir dans les cinq prochaines années.
Notre parti doit cultiver sa capacité à penser l’avenir sans tabou. Notre parti doit, par un comportement exemplaire, montrer le chemin de la société que nous voulons construire.
Convaincus que nous ne pouvons réussir que de façon collective, nous avons déjà commencé à recueillir sur notre site web, www.dessinemoiunparti.fr, de nombreuses contributions déposées par tous ceux qui se sentent concernés par notre objectif.
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Retrouvez à l'adresse ci-dessous l'interview papier et vidéo du Journal du Centre :
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Candidat à Solférino ? Rassurez -vous !
Je ne suis pas victime d'une soudaine crise d'ego. Mais je trouve que le moment est bien choisi pour faire avancer le PS sur le chemin de sa transformation déjà amorcée par les Primaires.
Mieux qu'une "candidature", c'est un projet politique, un projet collectif que je veux mettre en débat en proposant par exemple une co-direction du PS avec une femme, Juliette Méadel, pour installer réellement la parité.
La période qui s'ouvre sera difficile mais passionnante. Nous devons en être non les observateurs mais les acteurs.
Alors ensemble, dessinons un parti, celui que nous voulons pour incarner une gauche exemplaire, pour porter la bataille des idées, pour associer à l'exercice du pouvoir toutes les forces qui voudront se mobiliser à nos côtés. Plutôt que la cooptation, la participation !!
Rejoignez la démarche sur www.dessinemoiunparti.fr
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À mon tour je veux saluer nos nouveaux élus qui témoignent des progrès de la parité, de la diversité, du changement ! C'est lorsqu'il fait le choix du renouvellement que notre parti retrouve le chemin de la victoire... Ce constat vaut aussi pour l'avenir...
Tout commence en effet avec les primaires, avec ce formidable élan donné à notre démocratie, cet acte de confiance aussi adressé à nos concitoyens invités à venir trancher de la plus belle des manières nos inextricables conflits de leaderships. Et puisque cela n'a pas été fait avant moi je veux rendre hommage ici à celles et ceux qui en ont été à l'origine : Ségolène Royal qui mérite bien dans ces moments difficiles pour elle d'être saluée à cette tribune, mais aussi Olivier Ferrand, élu député ce dimanche, et Arnaud Montebourg qui en avait fait l'axe de son projet de rénovation. Tout est parti de là...
Voici 5 ans m'exprimant devant notre Conseil national, au lendemain alors d'une nouvelle défaite, j'avais cité Anatole France : "c'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore". C'est donc que nous y avons cru avec suffisamment de force que la victoire est aujourd'hui au rendez-vous. Mais pour que celle-ci ne soit pas qu'une parenthèse, nous devrons croire encore et encore à ce qui fonde notre engagement. Croire en l'Europe qui ne peut manquer éternellement son rendez-vous avec la démocratie. Cette Europe qui ne peut se construire contre les peuples, que nous devons donc réinventer... Croire en la solidarité, sans cesse attaquée par la revendication de l'individu à plus d'autonomie, d'initiative, que nous ne pouvons pas récuser parce qu'elle est intrinsèquement liée à l'idéal de liberté mais que nous devons orienter à travers l'exigence centenaire qui figure au coeur de nous-même, je veux dire la coopération, l'association, des talents, des énergies et des compétences... Croire en la Gauche, qui devra conduire et gagner la bataille des idées, celle que nous impose la crise, morale, écologique, financière du libéralisme.
À nous de formuler une véritable alternative à l'idéologie de la compétition, de la dérégulation qui ne subsiste, pantelante, que faute d'une autre vision de l'avenir! À nous de croire enfin dans notre parti socialiste, formidable réserve de talents qui doit, dans le prolongement des primaires, faire plus que jamais le pari du débat, de l'échange, de la démocratie en ouvrant sa porte aux 800.000 sympathisants qui ont souhaité rester en contact avec nous. Quel formidable défi... Dépassons les clans, les courants, la cooptation, faisons confiance à nos élus, nos adhérents, nos sympathisants...
Parce que cette bataille, celle du renouvellement, des méthodes comme des idées, nous n'avons pas le droit de la perdre !
(Soyons honnêtes : maigres applaudissements).
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Si la Gauche a gagné la présidentielle, elle est loin d'avoir gagné la bataille des idées ! Il suffit pour s'en convaincre de noter que Nicolas Sarkozy a réuni plus de 48% sur un programme axé autour de la menace que représenteraient pour notre pays tant l'Islam que l'immigration. Il a, ce faisant, jeté les bases d'un inévitable rapprochement politique avec le F.N. que le Centre, affaibli au-delà du raisonnable, sera bien en peine de contenir. Ce mouvement, amorcé depuis des années, et déjà lisible dans les résultats de 2007, s'opère sur fond de glissement du vote populaire. Bousculés par la crise, nombre de nos concitoyens sont tentés d'exprimer leur nostalgie d'un état national et protecteur rejetant aux frontières (mot clé de Sarkozy au 2ème tour) les éléments perturbateurs. Tout comme sont aujourd'hui tentés de le faire beaucoup d'Européens, aux Pays Bas, en Italie, en Hongrie...
Des lors, le problème qui se pose à la Gauche est paradoxal : européen, puisqu'il concerne l'Union dans son ensemble, le défi à relever reste spécifique dans la mesure où il en appelle d'abord au national. Le seul moyen de surmonter cette contradiction est d'en traiter les deux termes à la fois, à la différence des stratégies politiques conduites jusqu'alors. Le national ne peut être négligé et encore moins abandonné à l'extrême-droite : aussi la Gauche ne doit-elle pas hésiter à en reprendre les symboles, en particulier à travers l'histoire et les occasions multiples qu'elle offre de valoriser notre unité. Et ceci d'autant plus que ce qui fait l'originalité de notre conscience patriotique est l'attachement de la France à des valeurs universelles auxquelles elle a voulu dès l'origine s'identifier. Notre sentiment national, sous la menace des monarchies, s'est éveillé en même temps qu'étaient proclamées l'abolition des privilèges et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ! Nous avons cette chance qu'être français, c'est revendiquer une part d'universel !
Aussi est-ce cette même idée que nous devons appliquer à notre ambition européenne pour lui redonner toute sa force et susciter l'adhésion. Et démontrer que l'Europe n'est pas une contrainte mais un choix ! Ce qui suppose à la fois de réinjecter de la démocratie dans le fonctionnement de l'Union et de présenter celle-ci comme le moyen que nous nous sommes donnés pour peser sur les orientations du monde. Ce qui revient du coup à admettre que plane sur notre continent la menace d'un affaiblissement de son modèle de société qu'il nous appartient au contraire de défendre coûte que coûte.
La Gauche devrait ainsi se faire porteuse de l'idée d'une Nation ouverte et d'un patriotisme européen que l'euro peut aujourd'hui symboliser à l’instar de ce qu’avaient suggéré voici près de dix ans J. Habermas et J. Derrida. Ce qui devrait nous conduire à adopter sur ce dossier, à l'égard des Etats-Unis comme de la Chine, qui sont les grands perturbateurs du système monétaire international, un discours offensif, presqu'à l'égal de celui qui fut, en son temps, tenu sur l'Irak. Pourquoi l'Union, et en particulier les pays de la zone euro, devraient-ils supporter seuls le poids des ajustements nés de la crise ? Alors que la Chine accumule les excédents commerciaux sans toucher à sa monnaie et que les Etats-Unis accumulent les dettes sans en payer le prix du fait du privilège du dollar. N'est-ce pas sur cet axe que nous devrions tenter de rallier l'Allemagne ?
Certes, nous pourrons d'autant mieux y parvenir que nous aurons remis de l'ordre dans nos comptes. Et si François Hollande a raison de faire de la croissance notre cheval de bataille, cette revendication ne nous exonérera pas d'un nécessaire effort de redressement financier. Celui-ci ne pourra se résumer à un ajustement budgétaire. Résorber le déficit de notre sécurité sociale supposera un audit social du système de prélèvements et de prestations : corriger les abus, passer chaque avantage consenti au crible de l'intérêt général, se demander comment atteindre au mieux et à moindre coût les objectifs de solidarité qu'il importe de redéfinir clairement et collectivement lors d'une prochaine loi de financement de la protection sociale. Réformer l'Etat, aussi, pour le rendre plus efficace, c'est à dire mieux à même de remplir ses missions. Ce débat devra être mené au grand jour pour associer l'opinion aux changements à venir et lier l'objectif d'assainissement financier à celui de changement social.
Enfin, la Gauche ne pourra gagner la bataille des idées que si elle pousse jusqu'au bout sa critique du système financier en lui substituant un autre modèle de développement, fondé sur l'exigence écologique, dans lequel les valeurs de gratuité, de solidarité, de coopération, de qualité, de temps libre reprennent le dessus. Ce projet est à peine esquissé : à l'instar des fondateurs du modèle social de l'après-guerre, aujourd'hui obsolète, il nous appartient de « l’inventer ». Par la réflexion collective (mettons ces questions en débat au sein de nos partis et du PSE), la volonté politique (inscrivons-les à l’agenda du quinquennat) et par notre comportement. Le gouvernement se veut désormais exemplaire : faisons nôtre à tous les niveaux cette éthique de la responsabilité, qui crée la confiance et nous réconciliera avec les Français.
Sur ces bases, nous serons armés pour faire reculer la pensée dominante, mélange de résignation amère face aux marchés, d'individualisme agressif et de rejet hargneux de l'autre à travers la nostalgie d'une identité perdue. Pour y parvenir, la stabilisation du chômage ou la relance du pouvoir d'achat ne suffiront pas. Ce sont des références partagées qui y aideront, fondées sur une vision nouvelle de la Nation, de l'Europe et du monde à venir.
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J'ai montré à l'égard de F. Hollande ces dernières années suffisamment de distance et de liberté pour ne pas pouvoir être taxé de flagornerie en me risquant à le féliciter. Sa victoire n'est d'ailleurs inattendue que pour ceux qui, enfermés dans leur certitude, n'avaient cessé de le sous-estimer. Dépourvu de l'hyper-ego qui ravage le comportement de bien des politiques, il a fait du mépris dont beaucoup l'ont entouré lorsqu'il était à la tête du parti un boomerang redoutable. Horace parmi les Curiaces, il a su se défaire un à un de ses principaux concurrents. Sans virulence, sans jamais se départir d’une courtoisie constante nuancée par un humour espiègle. Toisé par les Anciens (ministres ou Premier ministre), tancé par les Quadras, moqué par ses alliés, de tous il a finalement triomphé.
Au-delà des qualités personnelles, l'explication en est surtout politique. Elle tient d'abord à sa formidable connaissance du parti. Initialement parmi les plus féroces contempteurs des dysfonctionnements du PS (cf les trans-courants), il a su non pas les corriger mais en tirer avantage une fois parvenu à la direction. En privé, sans illusions sur les errements de l'appareil, il devait rapidement tirer la conclusion (d'où sont nés nos désaccords) que la machine était en réalité trop lourde à transformer et que s'y essayer la briserait. Là se trouve la seconde raison politique de son succès : son souci de toujours rassembler, de ne jamais commettre l'irréversible. Que l'on se rappelle à titre d'exemple l'âpre referendum européen. Exclu alors du Bureau national en mai, bien que les Français viennent de lui donner raison, Fabius est associé à la synthèse en Novembre alors que (parce que ?) il vient de perdre le Congrès. Et si nous avons été alors, pour cela, quelques-uns à le critiquer, reconnaissons-lui ce mérite (je l'ai d'ailleurs fait à la tribune de la convention nationale d'investiture de Ségolène en 2007) d'avoir su préserver notre unité.
Unité, tel est sans doute enfin le mot-clé et de sa victoire au sein du PS lors des Primaires et de son succès d'hier. François a toujours pris garde de ne pas insulter l'avenir pour ne jamais rendre impossible ce qui serait un jour nécessaire. Trop de grands fauves promis par leur coterie à ne faire qu'une bouchée du député de Corrèze ont sous-estimé la force de cette humilité. Pour ma part, qui ai au contraire toujours considéré le talent de François comme entier, c'est au nom de celui-ci que je l'ai en 2007-2008 justement contesté. Regrettant qu'il n’ait pas voulu faire de ses armes celles d'une véritable rénovation du PS, qui reste donc à opérer. La politique se jugeant aux résultats, ceux-ci viennent pour le présent de lui donner raison. Lui qui a vaincu la malédiction qui accablait la gauche depuis 10 ans, lui que la politique inspire et enchante au quotidien. Lui, Président... là où ses qualités de rassembleur devraient faire merveille. Lui, Président... là où son obsession de l'unité, nationale cette fois, seront bien utiles. Lui, Président... là où justement face à la crise l'absence d'arrogance sera un atout sensible.
Mais en revanche, beaucoup reste à faire pour construire enfin un grand parti moderne, ouvert aux vrais débat d'idées, démocratisé, renouvelé, capable non de soutenir simplement le nouveau pouvoir mais d'aider la Gauche à son tour à changer. Pour ne l'avoir jamais sous-estimé, pas plus que ménagé, je veux croire aujourd'hui que François voudra voir dans la transformation du parti à laquelle il rêvait dans les années 90, la meilleure façon de l'aider dans la tâche au long cours qui l'attend désormais.
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