Si l'on veut bien considérer la politique comme le moyen offert au citoyen de choisir, au terme d'un débat argumenté, la solution qu'il préfère aux problèmes du pays, force est de constater alors qu'elle ne cesse de reculer.
La qualité de la délibération est pourtant consubstantielle à la démocratie : c'est elle qui permet d'intégrer les différents courants d'opinion dans les institutions ; c'est elle qui permet d'éclairer chacun d'entre nous sur la complexité des décisions à prendre ; c'est elle qui permet de dépasser les réactions passionnelles pour se placer dans une perspective plus large, plus longue, plus raisonnée. Or, à cette aune, comment ne pas noter (ni dénoncer)la régression qui s'effectue sous nos yeux et dont les responsables politiques sont de plus en plus souvent les principaux coupables.
L'invective, voire l'insulte, jusqu'alors réservées aux partis extrêmes, sont ainsi devenus monnaie courante : les jeunes de banlieue sont traités de racaille, le porte-parole de l'UMP recommande à la psychiatrie une dirigeante du PS et le porte parole de celui-ci qualifie de « canaille »le patron de Pôle emploi. Sans parler d'un élu un moment soupçonné par la justice et qui s'estime autorisé à menacer grossièrement les dirigeants de son propre parti. Cette dépolitisation du débat est aussi sensible dans l'usage déplacé des comparaisons et des références historiques : quoi que l'on en pense Sarkozy n'est pas Pétain ni Besson Laval ou Déat sauf à se moquer de l'Histoire, à banaliser ses drames, à mépriser ses victimes.
Cette dépolitisation à certes été amorcé par le Président de la République lui même qui trouve dans cette simplification du débat et cette radicalisation un terrain propice. Voulant ramener la vie politique à ses seuls faits et gestes, délayant à longueur de discours un patchwork idéologique sans queue ni tête destiné à faire valoir son « pragmatisme », il raffole des quolibets, des déclarations tapageuses qui l'aident dans son opération, menée de longue main, de brouillage des codes, des références et des frontières.
Aussi la Gauche devrait-elle effectuer « un arrêt sur images » pour mesurer combien elle se dessert et dessert la démocratie en se laissant aller à la polémique, à l'exploitation systématique de dossiers douteux (la grippe H1N1 en est un exemple), en ne tenant pas sa langue pour le plaisir d'un bon mot.
Refaire de la politique , c'est rappeler patiemment les termes de chaque débat , recourir a la pédagogie et préférer la proposition à l'accusation. A défaut , nous nous laisserons entrainer sans espoir de retour, compte tenu du désarroi de nos concitoyens , dans ce qu'Alain Duhamel a appelé une « berlusconisation » de la vie politique et qui n'est que la « fin » de la politique... au sens noble du terme!
Gaëtan Gorce
La qualité de la délibération est pourtant consubstantielle à la démocratie : c'est elle qui permet d'intégrer les différents courants d'opinion dans les institutions ; c'est elle qui permet d'éclairer chacun d'entre nous sur la complexité des décisions à prendre ; c'est elle qui permet de dépasser les réactions passionnelles pour se placer dans une perspective plus large, plus longue, plus raisonnée. Or, à cette aune, comment ne pas noter (ni dénoncer)la régression qui s'effectue sous nos yeux et dont les responsables politiques sont de plus en plus souvent les principaux coupables.
L'invective, voire l'insulte, jusqu'alors réservées aux partis extrêmes, sont ainsi devenus monnaie courante : les jeunes de banlieue sont traités de racaille, le porte-parole de l'UMP recommande à la psychiatrie une dirigeante du PS et le porte parole de celui-ci qualifie de « canaille »le patron de Pôle emploi. Sans parler d'un élu un moment soupçonné par la justice et qui s'estime autorisé à menacer grossièrement les dirigeants de son propre parti. Cette dépolitisation du débat est aussi sensible dans l'usage déplacé des comparaisons et des références historiques : quoi que l'on en pense Sarkozy n'est pas Pétain ni Besson Laval ou Déat sauf à se moquer de l'Histoire, à banaliser ses drames, à mépriser ses victimes.
Cette dépolitisation à certes été amorcé par le Président de la République lui même qui trouve dans cette simplification du débat et cette radicalisation un terrain propice. Voulant ramener la vie politique à ses seuls faits et gestes, délayant à longueur de discours un patchwork idéologique sans queue ni tête destiné à faire valoir son « pragmatisme », il raffole des quolibets, des déclarations tapageuses qui l'aident dans son opération, menée de longue main, de brouillage des codes, des références et des frontières.
Aussi la Gauche devrait-elle effectuer « un arrêt sur images » pour mesurer combien elle se dessert et dessert la démocratie en se laissant aller à la polémique, à l'exploitation systématique de dossiers douteux (la grippe H1N1 en est un exemple), en ne tenant pas sa langue pour le plaisir d'un bon mot.
Refaire de la politique , c'est rappeler patiemment les termes de chaque débat , recourir a la pédagogie et préférer la proposition à l'accusation. A défaut , nous nous laisserons entrainer sans espoir de retour, compte tenu du désarroi de nos concitoyens , dans ce qu'Alain Duhamel a appelé une « berlusconisation » de la vie politique et qui n'est que la « fin » de la politique... au sens noble du terme!
Gaëtan Gorce
Les raccorcis historiques de jp DELANNOY sont toutà fait grotesques....Ilne s'agit pas de simplement lire des écrits de l'époque, mais de les analyser dans le contexte de l'époque, en référence à celui d'aujourd'hui. Cela me rapelle le raccourci fait au sujet du PCF, son rôle dans la résistance, et les raccorcis fait dans les années 80 avec la situation stalinienne. Purement stupide! Mais plus grave ce genre de simplicité renforce l'argumentation de LE PEN et des négationnistes, ou ceux qui essaient sans cesse de déformer l'histoire, ou de lui faire dire autre chose que ce qu'elle est. Et ce petit jeu est effectivement dangereux pour la démocratie!
Et bien entendu je passe sur les victimes de l'époque et le manque de mesure que cela constitue à leur égards, on ne joue pas avec cela!
Rédigé par : lucien D (la charité) | 16 janvier 2010 à 07:59
Le coup d'éclat prémédité de V PEILLON ne participe t-il pas de ce que vous dénoncez?
Rédigé par : luc | 16 janvier 2010 à 07:16
Cher Monsieur (et Ami)
Le démocrate et républicain de gauche que je suis est très étonné que vous n'ayez pas cru devoir publier mon commnentaire sur votre commentaire concernant certaines comparaisons faites à propos de "l'évolution politique" d'Eric BESSON.
Sans doute le connaissez vous bien et l'avez vous fréquenté au PS.
Mais je ne pense pas que l'Histoire du mouvement ouvrier et socialiste , notamment dans les années trente et quarante vous soit indifférente.
J'ose croire également que votre culture "socialiste" inclut Léon BLUM, qui, dès le 16Juillet 1933,au CONGRES SFIO de la MUTUALITE, à PARIS, en réponse aux discours "compréhensifs" de DEAT et MARQUET envers une forme d'Etat autoritaire l'amenèrent à déclarer(et c'était prémonitoire):"JE SUIS EPOUVANTE"...
Rédigé par : JP DELANNOY | 13 janvier 2010 à 17:10
M. le député-maire de la Nièvre,
comme vous, j'appelle à une modération dans le ton et au refus des invectives pour grandir le débat politique et mieux intéresser nos concitoyens aux décisions auxquelles ils sont collectivement appelés.
Salutations dévouées.
André Guidi
Rédigé par : André Guidi | 13 janvier 2010 à 11:09
CHATEAUBRIAND PENSAIT QUE SI L ON ALLAIT ADORER MERCURE LE VOLEUR ET VENUS LA PROSTITUEE C EN SERAIT FAIT DU GENRE HUMAIN .C EST SANS DOUTE EXAGERER MAIS ON ADORE BIEN LE DIEU ARGENT
LA POLITIQUE EN FAIT LES FRAIS ? LE POLITIQUE SUIT L ECONOMIE IL DIT PARFOIS N AVOIR PLUS DE POUVOIR !SON EXISTENCE EST REMIS EN CAUSE PAR LA TOUTE PUISSANCE DE L ARGENT CAR S IL NE PEUT PLUS RIEN A QUOI SERT IL ?
LA DISPARITION DE L HOMME POLITIQUE NOUS CONDUIRA VERS LA PIRE DES DICTATURES CELLE DE L ENTREPRISE DE PRODUCTION SANS BUT SINON DEVENIR LA PREMIERE ,ELLE A DEJA SES PRETRES SON DIEU SA LITURGIE
CERTAINS HOMMES POLITIQUES ONT AIDE A METTRE EN PLACE UN SYSTEME QUI LES DEPASSE ET QUI LES JETERA LE JOUR OU ILS SERONT DEVENUS INUTILES, MAIS IL SERA TROP TARD
Rédigé par : ,GIRARD | 12 janvier 2010 à 22:00
Bonsoir Monsieur GORCE,
Je ne partage pas votre appréciation sur la comparaison que certains de vos camarades de parti font avec BESSON, d'une part, LAVAL, DEAT, MARQUET, d'autre part.
Vous devriez lire le compte-rendu du Congrès du PS(sfio)à LA MUTUALITE, à PARIS, en 1933.A cette époque,DEAT et MARQUET, alors militants, et non des moindres de la SFIO, firent des discours qui se montraient assez compréhensifs vis à vis des régimes nazi(Allemagne) et fasciste(Italie) ce qui fit réagir le grand Léon BLUM, qui, en réponse, s'écria:"Je suis épouvanté"...
Bien sûr, BESSON ne suivra pas le chemin de ces "soldats perdus" puisque la situation historique de notre Pays n'est pas celle des années trente et quarante.Par contre, en ce qui concerne la haine de l'étranger et le rejet de l'autre, les idées sont identiques et ne peuvent qu'épouvanter non seulement les socialistes(s'il le sont vraiment...) mais aussi tous les républicains sincères et démocrates authentiques.
Personnellement, je plains Eric BESSON et ne puis comprendre son attitude, surtout avec le passé qui est le sien.
Rédigé par : JP DELANNOY | 12 janvier 2010 à 21:41
Bonjour,
Monsieur Gorce, vous soulignez à juste titre « la fin de la politique au sens noble du terme ». Mais plus précisément quand vous notez, dans votre introduction, la régression dans la recherche de la solution débattue et argumentée, cela sous tend l’implication de l’élu. La réponse faite par l’élu à ses concitoyens ne correspond généralement pas à leurs attentes, lesquels seraient en droit de voir aboutir dans les formes démocratiques les choix qu’ils ont faits.
En définitive, cet échange d’opinions suscite une immense cacophonie et chacun d’entre nous est le spectateur obligé d’une sorte de jeu d’ombres errantes. Tout cela est bien inconsistant.
Cette dérive est à rapprocher d’un lien certain de cause à effet : le déficit de l’information imposé par tous moyens par le pouvoir en place. En réaction la tentation des acteurs politiques de l’opposition est grande à chaque manifestation de ce pouvoir d’objecter aveuglément des déclarations ou des représentations fracassantes dans le but de se faire entendre. L’accélérateur de la dépolitisation est enclenché, le terrain est rendu propice. Ceci n’existe que parce que des médias gigantesques, à l’instar des autres trusts économiques, rentabilisent de puissants lobbys financiers malgré le soutien de l’état prévu pour leur assurer en théorie toute l’indépendance rédactionnelle. Autrement dit l’ultralibéralisme de l’argent ex nihilo, bien dans le temps des bulles économiques, désagrège la démocratie et la politique.
Amicalement
Rédigé par : AJ77 | 12 janvier 2010 à 00:25