Le discours de François Fillon, que j’ai écouté attentivement dans l’Hémicycle ce mardi, manquait manifestement de souffle. Mais il ne manquait pas de sérieux.
Dressant en quelque sorte l’inventaire des promesses de campagne du candidat Sarkozy et des valeurs qui s’y rattachent, il n’a pas su y ajouter la touche de lyrisme ou simplement de conviction susceptible de mobiliser son camp, et plus encore l’opinion.
La volonté réformatrice dont il se dit pourtant le promoteur en a par conséquent paru moins entraînante et peut être au fond moins déterminée. Ce ne sont pas de minces questions que celles de la rénovation de nos Institutions et du renforcement des droits de l’opposition ; de la renaissance de notre université minée par le manque de moyens et étouffée par les corporatismes ; de la relance de la croissance, du soutien aux PME, de la réforme du marché du travail ou de la capacité de la France à s’ajuster à la mondialisation sans sacrifier la solidarité.
Mais comment ne pas noter les contradictions qui déjà, à travers les orientations choisies, contrebalancent l’effet du verbe. En quoi le Paquet fiscal proposé la semaine prochaine à l’Assemblée nationale contribuera t-il à relancer la croissance ? Les 5 milliards de baisse de cotisations sociales et de recettes fiscales sur les heures supplémentaires sont-ils les bienvenus au moment où le déficit de nos comptes sociaux ne cesse de se creuser ? Et la prudence manifestée sur l’université n’est-elle pas déjà le signe non pas d’une hésitation mais d’une prudence toute chiraquienne ? Que dire enfin des mesures annoncées en matière institutionnelle ? Loin d’annoncer un vrai statut de l’opposition, les quelques agencements qu’il préconise ne servent sans doute que de prétexte pour obtenir l’approbation de la mesure la plus contestable : le droit ouvert au président de la République de s’adresser en maître à l’Assemblée nationale et à sa majorité.
Il ne faut pas caricaturer Monsieur Fillon en le traitant par exemple de marionnette, ce qui revient à déprecier le débat public. Il faut en revanche juger sans faiblesse sa politique et le prendre au mot d’une volonté réformatrice dont il n’a pas les moyens. Il ne pourra la concilier avec l’exigence de justice qui parcourt le pays.
Je forme le vœu que notre opposition sache résister à la tentation du choc frontal pour se placer plus subtilement sur ce terrain : l’effet sera sans doute retardé mais son impact sera incontestablement plus fort.
Bonjour,
Entièrement d'accord avec ton analyse "le choc frontal" n'a jamais été une bonne stratégie, excepté pour les effets de manche à l'assemblée. Entièrement d'accord aussi pour mettre rapidement en place une rénovation réfléchie et d'avenir pour le PS, adaptée à l'évolution galopante de notre planète.... allez y les jeunes nous sommes là pour vous aider, 5 années passent très vite . Est ce toujours d'acualité cette "marche-rendez vous" pour demain? Nous serons vrasemblablement 2 du cher Nord.
amitiès
G.GUERAUD
Rédigé par : GUERAUD | 06 juillet 2007 à 08:34
Monsieur Gorce,
sentez vous des députés de droite enthousiastes et quelle est leurs premières impressions et leur état d'esprit au début de cette nouvelle législature ?
Quelle opposition comptez vous mener à titre personnel ?
Rédigé par : Pihème | 04 juillet 2007 à 11:01