Heureusement il y a les livres . Je veux dire : les vrais livres, ceux que l'on a écrit sous le poids d'une absolue nécessité, qui répondent en quelque sorte à un besoin vital. Écrire pour ne pas étouffer, pour ouvrir une issue.
Je viens d'achever "La convocation", récit de l'angoisse quotidienne dans la Roumanie communiste. L'oppression y est fabriquée de mille riens : le sentiment d'être épié en permanence, l'impossibilité absolue d'accorder sa confiance, la grisaille de la lâcheté, de la menace, du chantage. Un univers saturé par la laideur au point de détruire chaque part d'humanité et de pousser ceux qui n'ont pour résister que leur silence, vers la folie.
Il y a bien dans ce livre quelques ouvertures vers la poésie et la liberté que le personnage principal identifie à un coin de ciel, une fissure inattendue et vite refermée. Univers d'autant plus clos que l'histoire est racontée par ce personnage, cette femme qui ne peut plus sortir d'elle même sauf à trahir ce qui lui reste de dignité. Plus rien ne lui appartient que ses pensées qui la ramènent vers son enfance, un mariage raté, quelques aventures magnifiées par un rare moment de sincérité partagée.
L'écriture fait penser à une sorte d'engrenage qui semble parfois s'enrayer mais qui poursuit pourtant malgré les retours en arrière, "les échappées belles", son œuvre inexorable de destruction. C'est chaque grain d'humanité qui est ainsi moulu... Herta Muller, on le sent à chaque ligne, se méfie des mots, de ce qu'on peut leur faire dire, de la trahison possible qui est en eux. D'où un style à la fois épuré et hésitant, d'où les mille détours dont est fabriqué ce récit de l'attente dont on sent bien que la conclusion ne peut être que la mort ou la folie Folie à laquelle H. Muller n'aura pu échapper que par l'écriture... c'est par là que pour elle s'est faufilé l'espoir ; c'est par sa lecture qu'il s'introduira en nous ...malgré tout !
Gaëtan GORCE
(H. Muller, "La convocation ", Métaillié, Paris, 2001)
qui ne s est pas rejoui le l execution du.genie des carpates.voila 20 ans deja,en europe ca faisait une dictature de moins toujours bon a prendre et en plus ceausescu et sa femme ne sont pas mort dans leur lit comme beaucoup d autres
il me semble que l on doit rester sur ses gardes ; des etats staliniens ont disparu mais une certaine forme de stalinisme refait surface :
les entreprises, avec le culte du rendement,le devouement au travail,l exaltation du travail,une dicipline de fer,le dieu entreprise,les objectifs de rendement,une hierarchie qui fixe des normes sans discution,c est du stakhanovisme,il y a meme la liste des employes meritant avec parfois leur photo, et ce n est pas dans l urss de staline mais dans le monde occidental d aujourd huit
et oui le stalinisme a ete mis a la porte mais il est rentre par la fenetre
la democratie ne se partage pas elle ne doit pas existe seulement en sortant de son entreprise il est du devoir des representants du pays de denoncer cela a moins de vous faire complice
il est temps de lire ou de relire la France contre les robots de Bernanos
girard
Rédigé par : ,GIRARD [email protected] | 01 janvier 2010 à 13:54