Le monde se révèle au total plutôt calme si l'on veut bien le comparer à celui des trente derniers années. Les bouleversements qui s'y opèrent sont souterrains. Mais d'une grande portée : le pouvoir est en train de changer de main ou plutôt de se concentrer en quelques unes. Les États Unis ne sont plus seuls et doivent compter désormais avec la Chine et les puissances émergentes que sont l'Inde, le Brésil, l'Afrique du Sud... Un monde tripolaire en quelque sorte ou l'Europe est en train de perdre sa place. Et ce n'est pas le moindre des paradoxes de voir la France, avocat de toujours de la cause multipolaire, prise a son propre jeu, incapable de tenir (et même définir) son rang dans ce nouvel environnement.
À qui la faute ? À la mauvaise gouvernance de l'Union ? Sans aucun doute ! Et nous étions nombreux une fois le traité constitutionnel rejeté à pester contre le temps perdu à chercher un nouveau compromis quand il aurait fallu bander toutes nos forces autour de projets communs en matière d'innovation et de recherche. Mais Lisbonne enfin votée, l'on voit bien que tout n'est pas réglé. Le nouveau traité va démocratiser le fonctionnement de l'Union et c'est tant mieux à travers le renforcement des pouvoirs de son Parlement.
Mais ce progrès dans la sphère législative ne s'est pas accompagné d'un progrès équivalent du côté de l'exécutif européen : la Présidence de L'Union qui doit déjà composer avec celle de la Commission et la Présidence tournante n'est par ailleurs l'émanation que de la volonté des États. Loin d'incarner l'intérêt communautaire elle a été conçu pour laisser le champ libre aux gouvernements et parmi ceux-ci les deux qui comptent lorqu'ils s'associent : la France et l'Allemagne.
Mais ainsi renforcé, le couple franco - allemand incarne-t-il toujours un projet ? Certes, l'avenir récent témoigne d'une amélioration des relations mais l'on est encore loin de parler d'une même voix a Paris et a Berlin sur les dossiers qui pèsent : l'industrie, et en particulier l'automobile ; la recherche ; la régulation financière ; la gouvernance économique ; l'énergie et les relations avec la Russie... pour ne prendre que ces exemples. Dès lors la relégation de l'Europe suit son cours. Aussi de deux choses l'une : ou bien une volonté politique franco - allemande se fait jour sur tous ces dossiers ....ce qui paraît difficile ! Ou bien il faut relancer la Commission. L'on avouera qu'elle n'a guère le Président qu'il faut pour cela. Tout se passe en fait comme si les États avaient organisé l'impuissance de l'Union pour préserver la leur qui n'est plus qu'une illusion. Aussi est-il plus nécessaire que jamais d'être européen, bref de croire en notre identité... internationale !
Gaëtan Gorce
se sentir europeen ne se decrete pas,le rejet des Francais, par 2 fois d une certaine Europe, malgre l intense propagande du pouvoir et de ... l opposition pour nous faire avaler des couleuvres l a bien montre
nos concitoyens ont le sentiment, bien reel que l europe a ete et demeure un instrument aux mains des tenants du liberalisme pour nous faire admettre ce qu il y a de moins bon dans chaque pays ,pour en faire la norme commune, c est la loi de Gresham applique au social:
les mauvaises conditions sociales chassent les bonnes( royaume uni retraite par capitalisation et retraite a 70 ans, pas de salaire minimum europeen, l europe a fixe a 48 h maxi la duree de la semaine de travail)etc...
bien sur les imbeciles vous diront qu il n y a plus de guerre, j ai passe sur la passerelle de Kehl en velo , libre, non loin de l endroit ou mon pauvre pere montait la garde dans l entre deux guerres(8ans 3 mois 17 jours de service , periodes et captivite et personne n a jamais songe a lui dire merci)
faisons l europe! mais quelle europe disait de gaulle en 1964 , a cette question personne n a jamais repondu avec precision et c est bien la que le bat blesse!
non decidement , non je n ai pas l intention de sauter sur ma chaise comme un cabri en disant l Europe l Europe!
rene Girard
Rédigé par : girard | 23 février 2010 à 23:09